les Croods 2 : Une Nouvelle Ère

Après Trolls 2, Universal s’apprête à sortir pour les fêtes de fin d’année une nouvelle suite à l’un des meilleurs Dreamworks : Les Croods. Un second épisode qui conserve les caractéristiques visuelles du premier, c’est-à-dire des couleurs absolument magnifiques qui dénotent volontairement avec ce que l’on pourrait s’imaginer d’un film sur les hommes préhistoriques, mais qui convainc un peu moins niveau scénario, la faute à quelques paresses d’écriture. Les Croods 2 : Une Nouvelle Ère est un divertissement sympathique qui remplira aisément sa mission de faire passer une belle séance cinéma, et c’est le principal.

Le premier Croods avait été une excellente surprise, un film aussi inventif que drôle et visuellement impressionnant. Probablement l’un des meilleurs Dreamworks, qui avait fait appel au génial Chris Sanders, le réalisateur de Lilo & Stitch et Dragons, pour raconter les aventures de cette drôle de famille préhistorique. Cette fois, celui-ci n’est crédité qu’en tant que co-créateur de l’histoire, et c’est Joel Crawford, ayant jusqu’à présent travaillé dans l’animation dans le département artistique de longs-métrages comme Les Trolls, qui est à la mise en scène. Et sans être ratée, cette suite est un peu au premier Croods ce que L’Ile Des Miam-Nimaux était à Tempête De Boulettes Géantes, une saga qui avait également connu un changement de réalisateurs : on est ravis de retrouver tous ces personnages attachants, mais leurs aventures sont bien moins captivantes et surtout hilarantes.

Bien entendu certains gags fonctionnent toujours efficacement, mais l’ensemble est étonnamment plus sage, ou plus attendu. La faute sans doute à un scénario vu et revu, au 3^e acte très paresseux et qui donne finalement l’impression de voir ce qui pourrait s’apparenter à un long épisode de série télé anecdotique. L’idée de confronter ces deux familles aux modes de vie opposés était plutôt bonne, mais tout semble sous exploité, voire écrit avec fainéantise. La conclusion fait ainsi davantage penser à une introduction, et l’on ne serait d’ailleurs pas contre un nouvel opus.

Cette chronique familiale commençant sur des chapeaux de roues laisse au départ entrevoir un potentiel encore plus large que dans le premier opus, avec des scénaristes ne ménageant pas leurs efforts pour faire passer des gags et des situations très drôles par le biais de ce décalage entre préoccupations contemporaines et contexte historiquement reculé. Dès lors, entre Eep la jeune ado qui tombe raide dingue du premier garçon venu (en plus il est bô, avec une belle chevelure et un style tellement... stylé !) et Thunk qui devient accro aux fenêtres, à travers lesquelles il observe passivement le monde qui l'entoure (astucieux parallèles avec les écrans envahissant notre propre société), on ne peut que laisser échapper quelques fous-rires régulièrement agrémentés par les grommellements d'un père (Grug, interprété en VO par un étonnant Nicolas Cage) et les coups de folie de la grand-mère qui n'a de cesse de rappeler que naguère, elle avait été une guerrière redoutable. Le choc des cultures ave le couple ultra-bright incarné par les Bettermans tient ainsi ses promesses, avant de progressivement glisser vers une quête de moins en moins inspirée et de plus en plus farfelue. Les bonnes idées continueront à fuser par moments (le combat contre la horde de singes vaut son pesant de cacahuètes, et les split-screens instillent une excellente dynamique) mais sans qu'on y détecte l'épaisseur qui faisait la saveur de l'épisode initial. On retrouve d'ailleurs les qualités et les défauts d'une suite un peu surfaite comme l'Âge de glace 4 : la Dérive des continents, qui partage bon nombre d'éléments avec le métrage qui nous intéresse, à la décharge duquel il faut quand même évoquer la crise sanitaire qui a sans doute pas mal perturbé sa production comme son exploitation en salles.

Il n'empêche que le blu-ray, dès les toutes premières secondes, mettra au moins tout le monde d'accord sur un point : la qualité exceptionnelle de la palette de couleurs à l'écran. Les images sont sublimes, d'un piqué remarquable, et permettront de tirer le meilleur parti de vos installations. C'est parfois flashy, fluo, étincelant, rappelant en cela une production comme Les Trolls, mais c'est surtout incroyablement beau avec des paysages somptueux. La réalisation fait heureusement la part belle aux plans larges qui nous font profiter de la profusion de couleurs de cette nature pas encore domestiquée, grouillante d'une vie surprenante avec des créatures parfois surréalistes, mutants illustrant les expérimentations d'une biosphère intacte et imaginative. C'est le point fort d'un film qui ne surprendra guère mais saura faire rire (un peu) et sourire (beaucoup). Les textures sont également très réussies mais moins surprenantes pour qui a l'habitude des dernières productions animées.

Les pistes sonores sont à l'unisson, avec des voix claires et puissantes en VO comme en VF. Le casting original est alléchant mais on a tout de même du mal à reconnaître les stars qui se cachent derrière leurs avatars animés, à part peut-être Peter Dinklage qui s'amuse comme un petit fou dans la peau d'un Betterman surfant sur toute la gamme des émotions. 

Le blu-ray est nanti d'une bonne palette de suppléments dont des courts-métrages assez réussis, une sélection de scènes coupées présentées par le réalisateur et des tutos parfois déroutants mais tout à fait raccord avec l'humour jovial qui baigne le film.

S’il n’a rien de fondamentalement jubilatoire contrairement au premier film, Les Croods 2 n’en reste pas moins un divertissement sympathique, coloré et amusant, qui remplira aisément sa mission de faire passer une belle séance cinéma ou vidéo. Et on en a vraiment besoin !

Pour vous faire votre propre opinion, sachez qu'il est disponible chez Universal Pictures France depuis le 7 novembre 2021 non seulement en VOD mais aussi en DVD, Blu-Ray et 4K Ultra-HD.

Enfin, notez que l'éditeur propose également un coffret regroupant Les Croods 1 et 2, idéal pour les fêtes de fin d'année.