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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

the Fabelmans en vidéo

the Fabelmans en vidéo

Synopsis : Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d’un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués, interprétés par ses amis et ses sœurs. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches

the Fabelmans en vidéo

L’un des meilleurs films de l’année sort enfin en vidéo. Un Steven Spielberg, cela ne se refuse pas. Surtout lorsqu’il s’agit d’une œuvre autobiographique, annoncée depuis des années. Avec The Fabelmans, le plus célèbre des réalisateurs se livre comme rarement, il nous parle de son rapport au média, nous transmet son savoir, tout en gardant l’humilité et l’espièglerie qui lui sont propres. Absolument indispensable ! 

the Fabelmans en vidéo

Voir The Fabelmans c’est remettre en perspective toute la carrière de Steven Spielberg. C’est comprendre ses obsessions, c’est avoir la confirmation du pourquoi du comment certains thèmes traversent inlassablement sa filmographie (l’éclatement et la recomposition de la cellule familiale), c’est mieux connaître un artiste dont on s’imaginait pourtant paradoxalement être familier. On pense à certains aspects étonnants de cette œuvre quasi autobiographique, comme la place du père et la façon avec laquelle il est représenté. En effet, il est de notoriété publique que le jeune Steven lui en voulait en réalité terriblement pour son divorce, ce qui n’est pourtant à aucun moment le cas de son alter ego Sammy dans le film. Il a fallu attendre la fin des années 1980 pour que les deux hommes se réconcilient, se traduisant à l’écran par les sorties successives d’Indiana Jones & La Dernière Croisade, Hook et Jurassic Park. Trois récits dans lesquels le père assume enfin son rôle. Ce qui n’était quasiment jamais le cas dans ses longs-métrages précédents, notamment dans Rencontres Du Troisième Type et E.T. L’Extra-Terrestre

the Fabelmans en vidéo

The Fabelmans (de « fable ») ne s’appellent ainsi pas « The Spielbergs », parce que si la plupart des événements sont bien réels, ils n’ont pas été vécus par le jeune Steven sous le même prisme. Le film s’apparente à une thérapie, une manière d’assumer a posteriori des composantes refoulées ayant pourtant eu un impact significatif sur la construction du jeune cinéaste. Steven Spielberg affronte ses traumas, et accepte de lâcher prise. Il ne dresse à aucun moment un autoportrait flatteur, mais met d’avantage en avant ses faiblesses, dont une forme d’égocentrisme l’ayant aidé à se protéger du monde extérieur durant sa jeunesse. On lit souvent que ce film est une déclaration d’amour au cinéma mais ce n’est pas réellement le cas : on est plutôt dans le questionnement permanent sur les pouvoirs insoupçonnés du média. Pourquoi le cinéma lui a permis de surmonter toutes ces épreuves ? En quoi le montage lui permet de communiquer visuellement ce qu’il n’arrive pas à expliquer oralement ? Comment est-il possible de manipuler les images pour leur faire dire le contraire de la réalité ? Spielberg nous apporte des éléments de réflexion mais nous révèle qu’il lui arrive aussi de douter et qu’il n’a pas toujours les réponses. The Fabelmans est un film modeste en apparence mais riche de sens, fort de séquences inoubliables (l’oncle, le camping…) et de clins d’œil qui feront la joie des cinéphiles. La carrière du metteur en scène est contenue dans cette œuvre (un plan d’A.I., le singe d’Indiana Jones, les placards d’E.T. L’Extra-Terrestre) autant que sa vie était contenue dans ses précédents films (particulièrement dans Rencontres Du Troisième Type avec ce père absent et obsédé par une quête illusoire, cette maquette de train, cette fusion entre l’informatique et la musique comme moyen de communication). La boucle serait-elle bouclée ? Non, et Steven de nous rassurer à la fin avec ce dernier plan si humble et espiègle, probablement l’un de ses plus grands coups de génie. Il est toujours cet éternel apprenant, et même lui peut se tromper. Un immense chef d’œuvre. 

the Fabelmans en vidéo

Nous avons pu tester la copie HD disponible en bluray mais une version 4K sort également en UHD. Le film est aussi bien évidemment trouvable en DVD

L’image de The Fabelmans est quasi parfaite. Pas de défauts de compression, la définition est bonne, les couleurs équilibrées, les noirs solides et les blancs éclatants. Mais nous nous attendions peut-être à mieux : il arrive que certains plans semblent plus doux, et nous nous demandons si cela ne trahit pas un potentiel et léger usage de DNR. De plus, et c’est peut-être un choix lié à l’étalonnage, certaines couleurs semblent manquer de nuances. Il faudra comparer cette copie HD avec la version UHD. Mais le résultat est tout de même excellent, nous ne faisons que pinailler. 

the Fabelmans en vidéo

Pas de pistes Dolby Atmos ou DTS X, mais une très correcte bande son en VO Dolby True HD. De toute façon, le film ne se prête pas à un déluge d’effets surround. Donc pas de frustration : vous serez largement convaincus par ce qui vous est proposé sur le bluray. Les dialogues sont clairs et bien placés sur la voie centrale, les quelques sons d’ambiance bien répartis sur toutes les enceintes, tout comme la musique de John Williams. Très satisfaisant. 

Peu de bonus mais ils sont largement bienvenus : 3 modules making-of d’un peu moins d’une heure, c’est certes relativement  peu compte-tenu des précédentes éditions vidéo de films de Steven Spielberg mais on ne va pas se plaindre. C’est toujours appréciable !

Titre original

The Fabelmans

Date de sortie en salles

22 février 2023 avec Universal Pictures

Date de sortie en vidéo

5 juillet 2023 avec Universal Pictures

Réalisation

Steven Spielberg

Distribution

Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Danno, Seth Rogen, Julia Butters & Judd Hirsch

Scénario

Steven Spielberg & Tony Kushner

Photographie

Janusz Kaminski

Musique

John Williams

Support & durée

Blu-ray Universal (2023) region B en 1.85 :1 / 151 min

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P
Un Spielberg des plus émouvants en effet, un film intime qui dit aussi beaucoup de son amour pour le septième art. Très heureux de le voir enfin sortir en vidéo. Je ne manquerai pas de le revoir avec grand plaisir.
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