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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Blade Trinity, celui de trop

Blade Trinity, celui de trop

La réussite du second volet, malgré ses faiblesses scénaristiques, augurait du meilleur pour la suite de la franchise. Toutefois, Guillermo Del Toro déclina l’offre, préférant se consacrer désormais à son projet chéri : Hellboy (et on le comprend, l’avenir lui donnera finalement raison). Le scénariste David S. Goyer, maître de son sujet, décida de franchir le pas et passa à la réalisation (l’avenir lui donnera finalement tort).

Changeant encore une fois de style visuel (on s’éloigne des teintes chaudes, très « comics », du deuxième épisode pour des tons plus froids, plus contemporains), la franchise cherche à se réinventer en introduisant également un nouveau compositeur susceptible de lui conférer une réelle signature sonore : c’est RZA qui est choisi, et qui bénéficiera d’un gros coup de main de Ramin Djawadi, encore débutant. Le tournage a lieu à Vancouver et bénéficie de décors impressionnants et d'un casting haut de gamme. Le troisième volet a tout de l’apothéose et les fans de comics verront apparaître pour la première fois au générique le nom de Marvel avec le défilant de super-héros dessinés qu'on connaît bien à présent, préfigurant celui de Marvel Studios.

Synopsis : Continuant sa croisade vengeresse contre les vampires, Blade se retrouve piégé : un coup monté astucieusement le dévoile en train d’assassiner un humain. Dès lors, le voilà traqué par les forces de l’ordre, tandis que les vampires partent en quête de leur arme ultime, le premier et le plus puissant d’entre eux…

Et pourtant, le résultat est tout sauf une réussite : l’intrigue faussement complexe reprend finalement les mêmes thèmes que les précédents films, avec un Blade chasseur devenant la proie de ses victimes. Ici, on n’a finalement plus besoin de son sang, les vampires survivants allant chercher leur sauveur dans une vieille tombe au Moyen-Orient : le premier d’entre eux, qui piquait un roupillon de plusieurs siècles (il a traversé les âges sans laisser de traces dans les livres d’Histoire, quel gentleman !) et se vante d’avoir assisté à la Crucifixion, se retrouve donc à devoir redorer le blason de son engeance qui est en bien mauvaise posture. A force, le gars Blade a fini par considérablement amoindrir la puissance des suceurs de sang qui se retrouvent à chasser des vieilles dames dans les couloirs du métro – et se prennent des branlées par d’autres chasseurs de vampires, dont Hannibal King, le trublion échappé d’un comic-book pour ados.

Blade Trinity, celui de trop

Réalisé à la va-comme-je-te-pousse, le film enquille les séquences ridicules avec une sorte de désinvolture qui sauve presque les meubles, se reposant sur quelques atouts magiques constamment mis en avant : Blade, encore plus badass que jamais, ne s’exprime plus que par monosyllabes et prend la pose autant qu’il peut (à croire qu’il a un contrat avec un Peter Parker qui le suivrait comme son ombre) ; Hannibal King, c’est Ryan Reynolds, qui nous fait du… Ryan Reynolds, alignant les bons mots et les vannes foireuses même quand il est sur le point de mourir (j’avoue que le coup des lesbiennes vampires m’a arraché un fou-rire) ; comme Whistler meurt (encore !), c’est sa fille cachée qui reprend le flambeau avec des gadgets encore plus clinquants (l’arc laser est assez cool) – et comme c’est Jessica Biel qui l’interprète, avec les tenues ajustées bien comme il faut et un entraînement physique impressionnant, le sex-appeal du long-métrage se voit automatiquement boosté.

Blade Trinity, celui de trop

Pour du renouvellement, c’est râpé : chaque suspense est bidon et les retournements se devinent longtemps à l’avance. Dans le II, il y avait le « Bloodpack » incarné par des mercenaires vampires tout en muscles et en testostérone ; ici, on a plutôt un groupe de jeunes un peu geeks qui aurait pu dynamiser la franchise mais ne parviennent qu’à proférer quelques blagues bien senties, inventer des armes futuristes et occasionnellement savater l’ennemi.

Blade Trinity, celui de trop

Ca ne vole pas haut mais réussit à divertir, tout en arrachant quelques soupirs de frustration. Il faut dire que l’interprétation des méchants vampires est assez pathétique, et Parker Posey en Danica Talos est insupportable. Quant au duel final, même s’il manque cruellement de style, il parvient à faire suffisamment monter la tension jusqu’à ce constat amer, prononcé par Drake :

Funny, isn't it? All this time, my people were trying to create a new kind of vampire when one already existed. I don't need to survive. The future of our race rests with you.

Drake, à Blade

Titre original

Blade Trinity

Date de sortie en salles

8 décembre 2004 avec Metropolitan FilmExport

Date de sortie en vidéo

6 octobre 2005 avec Metropolitan Video

Date de sortie en VOD

 

Réalisation

David S. Goyer

Distribution

Wesley Snipes, Kris Kristofferson, Dominic Purcell, Jessica Biel & Ryan Reynolds

Scénario

David S. Goyer d’après l’œuvre de Marv Wolfman & Gene Colan

Photographie

Gabriel Beristain

Musique

Ramin Djawadi & RZA

Support & durée

Blu-ray Metropolitan (2012) region B en 2.40 :1 /122 min

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