Super Mario Bros. Le Film

Il est enfin disponible à la vente ! L’un des plus gros succès de l’année s’apprête à débouler dans les magasins en DVD, Blu-ray et UHD. Super Mario Bros Le Film est ce « petit » film qui fait du bien, celui qui va tourner en boucle dans votre lecteur, vous permettant enfin de capter toutes les références - pour une fois subtiles - placées dans chaque recoin de l’écran par des animateurs visiblement très fan du jeu vidéo qu’ils adaptent. Si l’on pourra avoir quelques réserves sur la platitude du scénario, l’ensemble est tellement charmant que l’on ne peut que conseiller aux aficionados de Nintendo de tenter l’expérience ! 

Quand on voit le résultat, l’on se dit que faire appel au studio Illumination était un excellent choix de Nintendo. De celui qui aura été bénéfique pour les deux parties : la firme nippone fait une belle entrée dans le milieu du cinéma, et le studio d’animation semble avoir profité de moyens plus que confortables pour mener à bien ce projet, lui permettant de s’améliorer sur de nombreux points afin d’atteindre enfin le niveau technique de Pixar. Super Mario Bros Le Film a été confié à des animateurs fans du plombier moustachu et cela s’en ressent continuellement. Il y a un soin indéniable qui a été apporté au traitement visuel et sonore de ce film, notamment dans le design des personnages, à la fois très fidèle au matériau de base tout en en proposant une version légèrement alternative, ainsi qu’un énorme travail d’assimilation de plus d’une trentaine d’années de jeux de la licence dans le but d’en faire un tout plus que cohérent. C’est un régal d’observer les arrière-plans qui fourmillent d’idées et de références à l’univers de Nintendo, et pour une fois les clins d’œil ne servent pas à flatter bêtement l’ego des spectateurs puisque leur découverte fait sens avec le sujet : considérez ça comme un jeu dans un film tiré d’un jeu. Le son d’allumage de la GameCube en sonnerie de portable de Luigi, Kid Icarus dans la console de Mario, vous voyez le genre d’easter eggs...

Animation et mise en scène sont de qualité, beaucoup d’inventivité dans la forme. Le fond en revanche laisse à désirer. L’on comprend bien qu’Illumination n’ait pas eu les coudées franches sur le projet, et que Nintendo -échaudé après avoir confié certaines de ses propriétés à d’autres entreprises dans les années 90 avec le résultat que l’on connaît - a joué la carte de la sécurité : le fait est que le scénario de Super Mario Bros Le Film est d’une banalité aussi attendue que « facile ». Dommage, l’on n’aurait pas été contre un peu plus de liberté et d’inventivité. En l’état, le film reste agréable à suivre, mais ne surprend jamais. L’introduction est satisfaisante, mais dès l’arrivée dans le village des Kong, le récit reste sur des rails (presque littéralement avec cette scène de karts insérée artificiellement pour évoquer le célèbre jeu de course) sans jamais proposer une idée un minimum originale. En fait, vous changeriez les célèbres plombiers et les remplaceriez par des personnages random, en gardant exactement les mêmes péripéties et les mêmes blagues, le film n’aurait strictement plus aucun intérêt. Et certains puristes pourront même regretter une certaine « occidentalisation » de Mario, de son humour notamment, alors que cet univers est particulièrement ancré dans la culture japonaise. Néanmoins, en prenant le film pour ce qu’il est, c’est-à-dire une introduction qui pose de solides bases, et en imaginant - surtout vu son succès absolument dingue - que l’on aura droit à de probables nombreuses suites dont l’une est déjà teasée pendant le générique, l’on passe un super moment. Pourquoi ne pas adapter chaque jeu Nintendo en film pour arriver à faire Smash Bros au cinéma ? Avouez que cela fait rêver ! 

Cet immense succès au cinéma devient en toute logique l’un des blu-rays immanquables de l’année. Nous n’avons pas encore testé l’édition UHD (qui semble absolument extraordinaire) mais l’on peut vous affirmer que la version « simplement » HD est déjà largement à la hauteur des attentes et du niveau d’exigence des studios Illumination et de Nintendo.

Que c’est beau ! Si le disque n’atteint pas la perfection d’Encanto d’un strict point de vue artistique, il n’en est pas moins bluffant. L’image est retranscrite à la quasi perfection et le film apparaît tel que vu au cinéma. On notera -pour parler de ce qui nous a sauté aux yeux instantanément - une sorte de léger bruit vidéo selon les plans (robe de Peach en gros plan, costume de Mario…), que l’on justifiera par la texture volontairement granuleuse et très « cinéma » qui a été ajoutée aux images afin de leur donner cet aspect « argentique » si charmant. C’est que Super Mario Bros Le Film ne ressemble pas exactement à un film d’animation en images de synthèse classique. Malgré sa palette de couleurs extrêmement variée, le métrage ne fait pas artificiel. Les couleurs - aussi pimpantes qu’elles puissent être - sont naturelles. Ne vous attendez pas à ce type d’image très définie, flashy et neutre que l’on voit souvent dans les films en CGI. Super Mario Bros Le Film est beau parce qu’il se démarque par la richesse de ses textures et ses nuances subtiles de couleurs, par le travail effectué sur cet aspect organique qui plaira à bon nombre de cinéphiles. En fait, il semble que les réalisateurs aient choisi de s’éloigner de la patine jeu vidéo à laquelle on est habitué, pour proposer la version de cet univers la plus adaptée au format. Le résultat est admirable et la douceur de l’image n’est pas gênante : on a certes vu des films animés plus définis, mais nul doute que vous serez épatés par la profusion d’informations visuelles qui déborde de chaque cadre. Les noirs sont profonds, les blancs éclatants, et si le blu-ray est d’un tel niveau, imaginez en UHD ! 

Bonne nouvelle pour les amateurs de son : les pistes VO et VF sont en Dolby Atmos ! Pour une fois, nous ne saurions trop vous recommander d’écouter le film dans son excellente adaptation française (reconnue à l’international). Les voix sont parfaites : pas de star talent ne sachant pas doubler, mais des comédiens de renom idéalement associés à leur personnage. La VO est très chouette, ne vous méprenez pas, mais la VF est encore un cran au-dessus. C’est suffisamment rare pour être souligné et nous ne pouvons que féliciter les équipes d’Universal France pour avoir compris ce que les fans attendaient d’un tel doublage. En revanche, on chipote un peu mais nous n’aurions pas été contre avoir une piste en japonais. C’est qu’il s’agit d’une production à la fois US et japonaise, réalisée en France ! Quoi qu’il en soit, la piste Atmos, sans être une référence, est d’égale qualité en VO et VF. Peu d’effets de hauteur ou surround véritablement notables, mais une belle répartition de la musique et des bruitages sur l’ensemble des enceintes. Les voix claires et principalement retranscrites par le canal central sont de qualité, le mixage laissant une bonne place à la bande originale, formidable et bourrée de clins d’œil que les plus fans du célèbre plombier prendront un immense plaisir à retrouver. Et puis la dynamique est très satisfaisante : on a entendu mieux, mais certaines scènes sont franchement impressionnantes. Mention spéciale à l’arrivée du vaisseau de Bowser dès le premier plan. 

Peu de bonus, mais ils sont très sympathiques : un module sur les voix originales (si Chris Pratt n’a pas l’air de s’y connaître en Mario, Jack Black assure le show et semble être né pour jouer Bowser), un making of d’environ 30 minutes (très chouette), un module pour apprendre à mieux connaître l’environnement de Mario, le clip de la célèbre chanson « Peaches » et quelques leçons apprises par la talentueuse Anya Taylor-Joy en doublant le personnage de la princesse Peach. 

Une édition immanquable !