Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Ils vendent le juste pour de l’argent et le pauvre pour une paire de sandales ; ils convoitent jusqu’à la poussière du sol répandue sur la tête des malheureux.
Amos, VI, 4-7
Amos fait partie de ces « petits prophètes » de la tradition hébraïque dont les paroles ont été retranscrites dans la partie correspondante du Tanakh. Il aurait vécu aux alentours du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, comme berger – bon nombre de prophètes étaient bergers à l’origine. Outre l’annonce de la venue de plusieurs rois, ses textes s’articulent autour de l’idée de retour à la Justice, critiquant Israël pour sa propension au luxe et à la luxure, fustigeant les nantis qui profitent de la faiblesse des plus pauvres pour les écraser davantage.
La convoitise, l’appât du gain, cette « exécrable faim de l’or » (auri sacra fames) que dénoncera Virgile plus tard, dans l’Enéide : près de 30 siècles plus tard, elle aura engendré la crise que nous connaissons.
Ca n’est pas prêt de s’arrêter.