Space Jam : Nouvelle Ère

Space Jam Nouvelle Ère, suite tardive du film avec Michael Jordan, vient de sortir en vidéo. N’étant pas spécialement des fans du premier épisode, nous n’avions aucun a priori sur le nouveau film avec LeBron James, espérant simplement que les moyens actuels puissent suffire pour offrir aux spectateurs un divertissement un minimum sympathique. Déconvenue totale : Space Jam Nouvelle Ère semble avoir été écrit - et c’est paradoxalement l’un des sujets du film - par un algorithme !

Fondamentalement, Space Jam Nouvelle Ère n’est pas moins bon que son prédécesseur : il raconte la même histoire à quelques détails près. Mais il est l’un des meilleurs représentants de ce que l’on reproche à la production cinématographique US actuelle : il semble avoir été écrit non par des artistes, mais par un ordinateur. Les scénaristes et le réalisateur ne cherchent même plus à rendre un travail cohérent : le film n’est qu’une succession de scénettes sans réel liant, le plan de l’antagoniste (un algorithme, tiens tiens !) est incompréhensible et tout le monde semble ne rien en avoir à faire tant que les blagues - réchauffées voire ringardes - s’enchaînent ! Si encore le rythme permettait de ne pas s’ennuyer ! Mais Space Jam 2 a aussi le défaut d’être beaucoup trop long pour ce qu’il raconte (une mode dans les blockbusters actuels).

D’ailleurs, pour parler d’éléments superflus, le principe de faire se rencontrer les différents univers Warner, à la Ready Player One ou Free Guy, est non seulement peu intéressant dans sa mise en forme, mais n’apporte absolument rien au récit. Voir King Kong ou le Géant de fer dans les tribunes d’un match de basket fait autant d’effet que de voir des dizaines de Funko accumulées sur des étagères. L’on n’en retient que le cynisme de la démarche. A ce titre, la pop culture dans Space Jam Nouvelle Ère représente tout ce qui est dénoncé dans Ready Player One.

Allez, le film reste malgré tout regardable : LeBron James n’est pas mauvais, les effets spéciaux lorsque les Toons sont en CGI sont pas mal du tout, et certaines scènes sont très marrantes. Mais l’on aurait apprécié que la suite du film soit du niveau de sa très chouette introduction. En fait, on se demande quel peut être le public ciblé par le film : les jeunes adultes nostalgiques du premier opus rigoleront-ils des vannes paresseuses (la parodie de Matrix, le rap…) ? Les enfants connaissent-ils les références et les personnages principaux ? Les fans de basket ? A force de vouloir faire des films qui s’adressent à tout le monde, on ne s’adresse à personne réellement, dommage. Comme quoi, le meilleur film avec des Toons (sans parler de Roger Rabbit dont les effets spéciaux sont mieux intégrés qu’ici) reste Les Looney Tunes Passent A L’Action, sorti en 2003 !

L’UHD édité par Warner est très bon : image propre, sans défaut de compression, belle définition et couleurs magnifiques (merci le HDR). Le son en Dolby Atmos pour la VO est très démonstratif, les effets tourbillonnent sur les enceintes. On n’en attendait pas moins sur un film de ce genre. Le Blu-ray qui complète l’édition est du même niveau. A dire vrai, la différence avec l’UHD n’est pas flagrante, sauf sur la colorimétrie qui profite du HDR. Le son est identique sur les deux disques. Le Blu-ray est le seul à proposer des bonus, 4 courts-métrages et des scènes inédites. On aurait bien aimé en apprendre plus sur la confection des effets spéciaux mais les suppléments sont sympathiques.