Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Récemment sorti dans nos salles de cinéma, l’acclamé et oscarisé Promising Young Woman sera mis en vente en vidéo dès le mois prochain. Universal nous ayant envoyé le Blu-ray, nous vous en proposons un test. Techniquement perfectible, mais film indispensable. Récemment sorti dans nos salles de cinéma, l’acclamé et oscarisé Promising Young Woman sera mis en vente en vidéo dès le mois prochain. Universal nous ayant envoyé le Blu-ray, nous vous en proposons un test. Techniquement perfectible, mais film indispensable.
Synopsis : Tout le monde s’entendait pour dire que Cassie était une jeune femme pleine d’avenir…jusqu’à ce qu’un évènement inattendu ne vienne tout bouleverser. Mais rien dans la vie de Cassie n’est en fait conforme aux apparences : elle est aussi intelligente que rusée, séduisante que calculatrice et mène une double vie dès la nuit tombée. Au cours de cette aventure passionnante, une rencontre inattendue va donner l’opportunité à Cassie de racheter les erreurs de son passé.
Tout juste projeté dans nos salles de cinéma, précédé d’une belle réputation et récompensé par de nombreux prix dont un Oscar pour son scénario original (le film ayant également été nommé à l’Oscar du meilleur film et de la meilleure actrice notamment), Promising Young Woman sort déjà en vidéo le mois prochain. Premier long-métrage pour la jeune actrice et écrivaine Emerald Fennell, qui montre ici une nouvelle facette de son talent. Sa mise en scène illustre parfaitement un scénario qu’elle a également elle-même écrit, et l’on parvient pleinement à ressentir son implication totale dans un projet de toute évidence personnel.
Des maladresses ou des réserves, il y en a comme dans tout premier film. Mais elles n’en gâchent pas le propos, au contraire. Promising Young Woman est une œuvre continuellement surprenante, déroutante, qui joue sur les paradoxes, sur les apparences. La forme (couleurs acidulées, reprises aux sonorités désaccordées de quelques tubes très connus, choix d’acteurs et d’actrices à contre-emploi) correspond particulièrement bien au fond. Car tout est question d’apparences, et des horreurs dissimulées sous de multiples couches de vernis et que la quasi-totalité des gens ne veulent pas gratter, préférant rester dans l’ignorance (ou préférant faire croire à leur ignorance, nuance). Par ses choix de cadres (notamment au restaurant), par ses décors (chez l’avocat par exemple), par de subtiles informations (le plastique qui recouvre la table ou le canapé chez les parents) ou des idées plus « grossières » (le ketchup qui coule le long du bras du personnage de Carey Mulligan lors de la scène d’introduction), Emerald Fennell incite le spectateur à voir plus loin, à ne pas se laisser séduire par les postures et les premières impressions. La réalisatrice mélange continuellement les genres - comédie romantique, thriller …- pour mieux déstabiliser.
Et ça fonctionne ! On aurait pu s’attendre à du trash, ou de la violence graphique, mais cela aurait peut-être été contre-productif pour la bonne réception du film : la violence ici ne jaillit pas épisodiquement, elle est omniprésente, latente, dans un acte, une parole, une attitude. Le long-métrage est ainsi visible pour tous les publics, et il apparaît même nécessaire qu’il soit vu par le plus grand monde.
Un premier film d’une grande intelligence, interprété par une Carey Mulligan hallucinante, qui trouve ici son meilleur rôle.
Le Blu-ray qui nous a été proposé s’avère relativement correct techniquement la plupart du temps, mais n’est pas totalement à la hauteur des capacités du format.
L’image, bien que très colorée et définie, respectant en cela les intentions de la réalisatrice, n’est pas exempte de défauts : la compression n’est pas optimale, résultant en une sorte de bruit numérique assez désagréable sur quelques scènes, notamment celles se déroulant en intérieur (la boîte au début par exemple). Rien de réellement rédhibitoire, le film reste « regardable », mais le Blu-ray est capable de mieux et l’éditeur est en général très attentif à la qualité de ses œuvres.
Le son en VO est en revanche très bon : dialogues clairs, quelques effets surround d’ambiance, musiques bien réparties sur les enceintes avec des basses convaincantes. Pas une piste son particulièrement démonstrative, mais elle fait le job.
Les bonus sont peu nombreux, 3 mini making-of d’une dizaine de minutes, mais le commentaire audio sous-titré est un supplément très appréciable.
Une édition perfectible mais trouvable à un prix correct pour un film indéniablement à voir.
Titre original |
Promising Young Woman |
Date de sortie en salles |
26 mai 2021 avec Universal Pictures France |
Date de sortie en vidéo |
25 août 2021 avec Universal Pictures |
Date de sortie en VOD |
|
Réalisation |
Emerald Fennell |
Distribution |
Carey Mulligan, Bo Burnham, Laverne Cox, Alison Brie, Alfred Molina & Adam Brody |
Scénario |
Emerald Fennell |
Photographie |
Benjamin Kracun |
Musique |
Anthony Willis |
Support & durée |
Blu-Ray Universal (2021) region ALL en 2.39:1 /113 min |