Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
3,2/5
Le livret accompagnant l’édition collector de New-York 1997 parlait du « remake d’un remake » à propos Escape from L.A., en ce sens que, comme Carpenter avait l’art de reprendre à son compte de nombreuses ficelles héritées de réalisateurs comme Peckinpah, les premières aventures de Snake Plissken pouvaient déjà être vues comme un remake non-avoué. La suite, en revanche, est ouvertement posée comme une réécriture d’un scénario que le metteur en scène voulait pousser jusqu’au bout.
Le résultat est déroutant. Passées les redites, qui font comme de troubles échos, on reste quand même admiratif du potentiel charismatique de Kurt Russell, totalement iconisé ici, tant dans son attitude que dans ses répliques, ou surtout ses accessoires. Ensuite, le reste déconcerte avec ces transitions pas très heureuses – parfois même abruptes, voire carrément stupides - qui ne semblent avoir d’autre but que de nous amener à quelques scènes-clefs. Le rythme est plutôt enlevé et on sourit souvent devant ce mélange un peu foutraque, bien que parfois on se demande où la réalisation veut en venir tant elle hésite entre l’humour bon enfant et un cynisme nettement plus appuyé que dans le premier volet. Il suffit de comparer les deux fins pour se rendre compte de la manière dont Carpenter a voulu appuyer son propos.
Sans doute plus fun et décomplexé que son aîné, mais également moins harmonieux dans son déroulement, moins percutant aussi, malgré une durée fidèle à ses habitudes (inférieure à 100 minutes) : Carpenter maîtrise son art mais en use d’une manière qui aujourd’hui perd de son impact.
A voir pour Plissken en sauveur du monde en surf.
Escape from L.A.
Un film de John Carpenter (1996) avec Kurt Russell, Stacy Keach, Peter Fonda & Steve Buscemi.
Un DVD Paramount (2001) zone 2 :
2.35 : 1 en 16/9 ; VF ; 97 minutes.