American Graffiti en UHD 4K

Le film culte de Georges Lucas, American Graffiti, sort enfin en UHD pour fêter son cinquantième anniversaire. L’occasion de vous proposer un test de cette édition qui va susciter de nombreux débats. 

On ne présente plus le film culte de Georges Lucas. Un triomphe à sa sortie qui a entraîné la création de l’encore plus populaire série Happy Days. Une œuvre nostalgique d’une époque révolue (l’histoire se passe en 1962), où l’on découvre une jeunesse insouciante, bien avant la guerre du Vietnam. Ce n’est pas totalement une comédie, et la fin avec ses intertitres est une petite claque pour le spectateur. C’est que Georges Lucas, malgré la relative légèreté de son film, y insuffle également ses craintes quant à un futur sombre qui a d’ores et déjà cassé la confiance de l’Amérique en elle-même.

Mais en attendant, le réalisateur semble vouloir nous offrir quelques-uns de ses meilleurs souvenirs de jeunesse, et nous propose une balade nocturne dans de belles et rutilantes voitures sur fond de rock 50’s et 60’s. Pour quelqu’un qui découvrirait le film aujourd’hui, soit 50 ans après sa sortie, c’est d’ailleurs un peu le seul intérêt qu’il pourrait trouver à American Graffiti : sa direction artistique fabuleuse et sa formidable BO. Parce qu’il paraît difficile d’accrocher plus que ça aux maigres enjeux et aux personnages stéréotypés. C’est néanmoins l’occasion de découvrir Richard Dreyfuss, Ron Howard et Harrison Ford à leurs débuts et pour qui s’intéresse à l’histoire des États-Unis, c’est un film qui paraît malgré tout incontournable. Un classique un peu vieillot. 

Pour les 50 ans d’American Graffiti, nous étions en droit d’attendre une édition techniquement irréprochable. Du moins compte-tenu de son âge et dans les standards de ce qu’il est envisageable de faire en restauration moderne. Pourtant l’UHD qui vient de sortir a de quoi créer la polémique : s’il s’agit probablement de la meilleure copie du film disponible actuellement, elle n’en est pas moins bourrée de défauts totalement rédhibitoires. Ce qui se remarque en premier, l’usage plus qu’exagéré de réducteur de bruit. DNR à fond, donc, pour une image lissée et dénuée ou presque de texture. Il en résulte des visages sans aspérités, comme s’ils étaient en plastique. Dommage pour un tel film de ne pas retrouver son charme argentique, et l’absence de grain est vraiment rageante. Néanmoins, tout n’est pas catastrophique. Le HDR fait des merveilles et les couleurs, de manière générale, sont splendides. La copie est propre et stable. 

Le son ne fait guère mieux, mais s’avère un poil plus satisfaisant. La VO est disponible dans sa version 2.0 et dans un nouveau mixage DTS-HD Master Audio 5.1. Les dialogues accusent un peu leur âge, mais sont relativement clairs. Pas d’effets particuliers, les voix sont centrées et la musique, assez punchy, est repartie sur les autres enceintes. Des bandes sons qui font bien leur job. 

Les bonus sont disponibles sur le disque UHD. On y trouve notamment un commentaire audio de Georges Lucas ainsi qu’un long making of plutôt recommandable. Très honnête contenu. 

Difficile de vous conseiller cette édition : on n’a probablement jamais vu le film dans de meilleures conditions mais la restauration est plus que douteuse. Si vous n’avez pas encore le film en bluray, cela peut être l’occasion de l’acheter. Mais vous savez à quoi vous attendre !