Asteroid City

Le Wes Anderson nouveau est disponible en vidéo. Précédé d’une excellente réputation, Asteroid City n’aura pas vraiment su nous convaincre. L’univers du réalisateur se fait de plus en plus parodique à chaque film, et seule la direction artistique ne nous aura pas déçus. 

Nous attendions avec une certaine impatience de découvrir le nouveau film de Wes Anderson. À sa sortie en salles, les critiques étaient dithyrambiques : il s’agissait de l’un des meilleurs films de son réalisateur depuis longtemps. Nous qui trouvions que celui-ci avait tendance à se reposer sur son style si particulier depuis The Grand Budapest Hotel (voire en réalité depuis Moonrise Kingdom), nous étions donc plus qu’enthousiastes à l’idée de voir enfin Wes Anderson proposer de la nouveauté ! Le résultat : une énorme déception.

Asteroid City semble une fois de plus atteindre les limites narratives de son réalisateur. On a l’impression que celui-ci s’autoparodie et ne cherche même plus à nous convaincre. Le film s’avère ultra hermétique, et il faut être un immense admirateur du dandy en costume pour apprécier pleinement cet énième opus qui accumule les stars sur son affiche quand bien même elles ne font que des apparitions clin d’œil et pour se réjouir des sempiternels mêmes axes et mouvements de caméra. Sans parler des fameux cadres symétriques qui ont fait les joies des réseaux sociaux lorsque les premières applications basées sur des intelligences artificielles ont permis de transformer tout et n’importe quoi en « film de Wes Anderson » tellement sa marque de fabrique est facilement reproductible.

Néanmoins, malgré toutes nos réserves, il s’agit quand même d’un Wes Anderson. Ce n’est pas un mauvais film. Il y a toujours un truc, qu’il s’agisse d’un acteur, d’un gag, d’une idée, qui nous fait apprécier ses œuvres. Y compris les plus paresseuses. Ici, on retient (en plus de son formidable casting) la direction artistique. Mais l’on se souvient des premiers films comme Rushmore, La Famille Tenenbaum ou La Vie Aquatique, autrement plus originaux, riches en émotions et audacieux. L’époque où Wes Anderson avait certes déjà un style bien à lui, mais où celui-ci ne le cantonnait pas à répéter inlassablement les mêmes schémas narratifs pour plaire. Sa marque de fabrique est désormais tellement affirmée qu’elle l’empêche de nous surprendre avec un tant soit peu d’originalité. Mais ne nous leurrons pas : on a déjà hâte de voir ce qu'il va bien pouvoir nous proposer par la suite ! 

Le bluray d’Universal propose de voir le film dans les meilleures conditions. L’image est magnifique, avec un joli grain bien retranscrit en HD, des couleurs telles que souhaitées par le directeur photo, et une définition très convaincante. À noter que le film change régulièrement de format et passe souvent de la couleur au Noir & Blanc. Pas de défaut de compression. Le son en VO DTS HD fait la part belle à la stéréo avant. Les dialogues sont clairs et quelques effets d’ambiance se font sentir en surround. Ce n’est pas un mixage démonstratif mais il fait le travail correctement. 

Un making of d’un peu plus de 5 minutes : inutile de dire que l’on est frustré par le menu annonçant des chapitres pour un bonus aussi inconséquent. C’est une édition très simple que nous offre Universal, mais elle est techniquement solide.