les Evadés de Maze en vidéo depuis le 11 avril 2018

Disponible en VOD quelques semaines avant, les Evadés de Maze se voit offrir la prompte opportunité d’être distribué en vidéo par Koba Films à partir du 11 avril 2018.

Entièrement porté par un seul homme, Stephen Burke, qui en a rédigé le script avant de le porter à l’écran, le film porte sur un événement qui ne pouvait pas ne pas être adapté au cinéma : il raconte en effet l’une des évasions de masse les plus spectaculaires qui soient et sans aucun doute la plus grande en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Film de prison britannique, il se situe aux antipodes d’un Bronson avec une mise en scène posée et pragmatique, une photographie privilégiant les tons ternes et froids et un casting peu connu, nonobstant quelques comédiens ayant fait leurs classes dans des séries comme the Fall (Barry Ward, qui interprète le gardien qui jouera un rôle-clef dans la relation avec le personnage principal et Niamh McGrady) et l’acteur principal dans le rôle de Larry, l’orchestrateur de l’évasion, un certain Tom Vaughan-Lawlor qui s’est fait remarquer dans Peaky Blinders avant d’être engagé sur Infiltrator et surtout Avengers Infinity War.

L’histoire prend place au début des années 80 en Irlande du Nord, alors que le pays est rongé par la guérilla menée par l’I.R.A. Des dizaines de ses ressortissants ont été emprisonnés et, pour protester, ont entamé une grève de la faim, arguant du fait qu’ils étaient des prisonniers politiques, et non de droit commun. Si certains ont tenu bon, d’autres révolutionnaires ont fini par plier et ont été transférés à Maze, un quartier de haute-sécurité, mais avec des conditions assouplies. C’est là que Larry Marley, individu obscur et discret, va monter son opération visant, outre à déstabiliser les institutions britanniques, à redorer le blason de son organisation.

Patiemment, accusant d’abord le coup et ne prêtant pas foi aux lazzis de ses anciens coréligionnaires qui l’accusent de lâcheté, Larry échafaude son plan minutieux en portant son attention sur l’un des gardes les plus virulents, Gordon, dont il va petit à petit gagner la confiance et découvrir ses problèmes personnels. Ce n’est que lorsqu’il se sentira prêt à passer à l’action qu’il mettra ses co-détenus dans la confidence, leur expliquant qu’il ne s’agit pas d’une simple évasion, mais d’une évasion MASSIVE.

Evidemment, les ressorts dramatiques mis à l’écran avec jubilation dans la Grande Evasion de Sturges refont surface ici, mais la mise en scène préfère appuyer sur les dialogues lourds de sens entre prisonniers et gardiens ou entre les prisonniers et les membres de leur famille plutôt que sur les préparatifs secrets et l’organisation méthodique de l’opération.

Les Evadés de Maze aurait pu donc cultiver le suspense à l’aide d’un montage adéquat et d’une bande originale ronflante, jouant sur la tension crescendo et la nervosité des protagonistes. Burke a préféré une réalisation plus intimiste, presque étouffante, s’attardant sur des regards lourds de sens et des paroles équivoques. Le film étant relativement court, on évite ainsi l’ennui en attendant le déclenchement des événements car, une fois lancée, l’évasion proprement dite va très vite – et l’inévitable grain de sable dans la mécanique ajoutera du piment à la résolution de l’affaire.

Manquant d’intensité et de passion, interprété avec une certaine

retenue, les Evadés de Maze présente un intérêt historique certain et propose une variation studieuse pour un genre recherchant souvent le spectaculaire. On pourra lui reprocher peut-être son point de vue très partial sur ces hommes qui ont tué pour une cause à défendre, et sa légèreté de ton lorsque les doutes assaillent certains des membres des familles : il y avait matière à davantage de profondeur et de psychologie, cependant on sent qu’il ne s’agit pas de juger les causes du conflit, uniquement la volonté des détenus.