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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Avengers : Infinity War

[critique] Avengers : Infinity War

Ni emballé ni agacé par Avengers Infinity War, l’un des films les plus attendus de l’année, et qui est dans la continuité de ce que fait Marvel depuis 10 ans : aucune émotion, aucune surprise, mais quelques scènes sympathiques au milieu de 2h30 de bastons sur Terre ou dans l’espace un peu fatigantes. Pas mauvais, pas non plus réellement jubilatoire, mais ça ne raconte rien et pour cause : il faudra attendre le prochain Avengers pour avoir la conclusion. Un demi-film longuet qui fait le job.

[critique] Avengers : Infinity War

Que l’on soit clair : nous avons apprécié Avengers Infinity War malgré tout ce que l’on pourra reprocher au film. La formule Marvel est ce qu’elle est, mais elle marche. Et nous avons très envie de découvrir la seconde partie. Car oui, le nouveau film des frères Russo se termine non pas sur un cliffhanger, mais en plein milieu de l’action. Et ne constitue donc qu’une moitié de métrage. Qui ne se suffit pas à lui seul : cela ne raconte rien, ou plutôt cela ne raconte uniquement que la collecte des pierres d’infinité par un Thanos surpuissant qui passe son temps à récupérer ses précieux objets magiques en foutant une torgnole aux héros.

[critique] Avengers : Infinity War

Alors oui, c’est quelquefois assez impressionnant, oui c’est généreux, mais c’est aussi longuet et fatigant : 2h30 de scènes de bastons sur Terre ou dans l’espace illustrées par une musique grandiloquente omniprésente et à fort volume… Ne faisons pas non plus les difficiles, pour une fois que l’on assiste à de véritables affrontements super héroïques et non à des petites rixes sur un parking ! L’on ne pourra pas dire que l’on s’ennuie d’ailleurs, mais cette avalanche de scènes d’action a tendance à masquer la vacuité de l’entreprise : il y a tellement de personnages dans le récit qu’il est quasiment impossible de leur donner de l’épaisseur ou de leur accorder un minimum d’attention. Certains font presque de la figuration, comme Black Panther ou Captain America ! Seul Thanos tire son épingle du jeu, un bad guy aux motivations un peu connes mais étonnamment moins unidimensionnel que ce que l’on pouvait imaginer.

[critique] Avengers : Infinity War

Avengers Infinity War n’est pas déplaisant, mais ce n’est finalement pas le grand blockbuster vendu depuis des années par un Marvel plus doué pour gérer sa communication que pour faire des films vraiment intéressants. On apprécie le spectacle et les petits numéros comiques d’un casting impeccable, mais on ressort du cinéma en ayant oublié les trois quarts de ce que l’on vient juste de voir. Et l’on se dit que l’engouement autour de ce film est disproportionné. Déjà parce que la réalisation des Russo ne convainc jamais. La mise en scène des précédents Captain America était satisfaisante, mais les réalisateurs ne parviennent pas à faire de bonnes scènes d’action ici : soit c’est du plan large sans personnalité tout en image de synthèse, soit ce sont des plans rapprochés en caméra à l’épaule devant lesquels on ne comprend strictement rien et qui doivent être encore plus illisibles en 3D. Mais surtout parce que la stratégie marketing du studio Marvel montre ses limites : comment est-il possible de craindre pour les personnages quand l’on sait qu’ils vont revenir dans des films annoncés depuis des années ? C’est bien beau de se gargariser avec un planning à long terme qui montre la suprématie du studio de Kevin Feige, encore faut-il que cela ne vienne pas court-circuiter les intrigues des films. Ainsi le fameux final d’Avengers Infinity War dont beaucoup semblent vanter la puissance émotionnelle ne fait en réalité aucun effet. On devine ce qu’il va se passer dans la suite. Comme l’on a une longueur d’avance sur la totalité du métrage, que l’on connaisse les comics ou non. C’est quand même ironique de nous demander de ne pas spoiler le film (ce qui est normal, après tout…) avec une petite vidéo humoristique mettant en scène les acteurs principaux, quand Marvel le fait déjà lui-même depuis des années. Il y a dans ce film un léger manque d’humilité, qui ne se justifie pas par la qualité générale d’un produit certes divertissant mais tellement formaté qu’il en devient fade.

[critique] Avengers : Infinity War

Pour autant, l’on reste admiratif de la gestion de ces licences par Marvel.

Ils ont créé un modèle qui fonctionne, réussi à modeler les attentes de leurs fans, et maintenant tout est sur des rails et se déroule à la perfection. Mais parmi les dernières productions du studio, notre préférence continue d’aller à Black Panther !

Titre original

Avengers : Infinity War  

Date de sortie en salles

25 avril 2018 avec Walt Disney

Date de sortie en vidéo

 

Photographie

Trent Opaloch

Musique

Alan Silvestri

Support & durée

35 mm en 2.39 :1 / 149 min

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S
Vraiment bien aimé, bien ri, beaucoup d'actions, de super combats, envie de le revoir.
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P
Enfin un blockbuster qui s'assume en tant que tel, qui ne cherche pas à se donner une contenance en enjeux qui ne lui correspondent pas. La réussite, comme tu l'as dit, tient à la carrure de l'antagoniste, véritable héros en quête dont on guette néanmoins le faux-pas qui permettra à nos champions de reprendre la main. Cette inversion de polarité trouve le moyen d'aimanter mon attention sur plus de deux heures trente que je n'ai, curieusement, jamais trouvées lassantes. Même les Gardiens de la Galaxie m'ont été rendus plus supportables (même si leurs blagues ne m'amusent toujours pas).
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T
Pour le coup voilà un film qui ne m'intéresse pas du tout !
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T
En salle pourquoi pas pour le côté spectaculaire de la chose. Mais j'ai fini d'espérer quoi que ce soit d'un film de super héros, que ce soit DC, Marvel ou autre.
V
Je vais lui donner sa chance. Les Marvel sont devenus le petit rendez-vous familial en salles, avec un mince espoir d'être ébloui.
P
Plutôt motivé initialement pour aller me bourrer le gras du cervelet de ce blockbuster épais qui brosse dans le sens de ma culture geek, je me sens tout de suite moins partant après lecture de cette chronique qui m'annonce un spectacle assommant de numérique. Peut-être parce que je viens déjà d'en prendre plein les mirettes de "Ready Player One" qui tombe dans les travers que dénonçait pourtant Spielberg. Allez, peut-être que si mes kids me poussent dans la salle, je me laisserai faire.<br /> Merci pour le conseil quoiqu'il en soit. ;-)
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V
Dis donc, tu es super-prompt à réagir ! Quant à moi, c'est une saga que j'ai adorée sur le papier et que j'appréhendais de voir mal adaptée. Enfin, Thanos à lui tout seul peut faire la différence !