Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Tout le monde connaît Die hard. On ne peut pas aimer le cinéma d'action (mais pas simplement) et ne jamais avoir visionné un Die hard. Cette franchise est surtout connue pour 3 raisons : pour avoir fait de Bruce Willis une méga star, pour son mélange action et humour dans un cadre défini et "clos", et pour la réalisation de 2 épisodes par John McTiernan qui a tout simplement réinventé la manière de filmer l'action sans jamais perdre le spectateur, lui laissant de ce fait pleinement la possibilité de situer géographiquement absolument tout ce qu'il se passe à l'écran en comprenant chaque enjeu.
En tous cas, ça c'était jusqu'au troisième film. Même si le Renny Harlin, le second épisode, était considéré comme un peu faible entre les deux McTiernan, au moins, il suivait à peu près les "codes" de Die hard.
Puis, en 2007, fort du succès d'Underworld, Len Wiseman s'est vu confier par la Fox le soin de réaliser le quatrième film. Et c'est à partir de ce moment que la franchise fut déséquilibrée. Avant nous avions deux très grands films et un film correct, mais en 2007, nous avions surtout un nouvel épisode plus que moyen qui s'ajoutait à la série et qui trahissait par moments la caractérisation de John McClane, le personnage principal. La série Die hard allait devenir un peu moins prestigieuse.
Le nombre de très bons films ne représentait plus la majorité.
La mise en chantier d'un nouvel épisode par John Moore (réalisateur de Max Payne par exemple) n'avait pas de quoi rassurer les fans. Désormais, avec ce cinquième film, la série n'a définitivement plus le même gage de qualité.
Pour vous donner une idée, après avoir vu ce film on se surprend à évaluer à la hausse celui de Wiseman. Au moins cela ressemblait un peu à du Die hard.
Parce qu'ici, s'il n'y avait pas le titre qui venait s'afficher après avoir eu droit à un écran noir pendant lequel - gros clin d'oeil et coup de coude - on nous balançait la Neuvième Symphonie, on aurait pu croire que l'on regardait n'importe quel télé- film (bon ultra friqué bien sûr) lambda.
Déjà, le métrage est en 1.85 :1. Tous les autres sont en 2.35. Je sais que cela s'est déjà vu sur d'autres franchises (Alien, par exemple), mais rien ne justifie l'emploi de ce cadre si ce n'est pour dire que l'on se fout un peu des conventions de la saga.
Ensuite, pour continuer dans cette voie, le film fait une demi-heure de moins que ses prédécesseurs. Alors on ne s'en aperçoit pas, vu que l'on ressent quelques longueurs, mais cela s'ajoute à cette espèce d'envie de ne pas s'appuyer sur ce qui est établi depuis le premier film. Je sais que c'est assez idiot de faire remarquer la durée du film, mais personnellement, je pense que c'est assez révélateur du je-m'en-foutisme général. On se surprend à se demander ce qui a bien pu être retiré du film pour qu'il atteigne cette durée. Etait-ce si exécrable ?
Il n'y a aucun souci à ce que le réalisateur modifie certains aspects de Die hard, du moment que cela reste bon et dans la continuité de ce qui a été fait avant. Mais à partir de l'instant où l'on ne reconnaît même plus le héros, c'est qu'il y a un problème. Car, jamais l'on a l'impression de voir John McClane ! On voit Bruce Willis, faire du Bruce Willis, en pilotage automatique, c'est en dire en faisant le minimum. Sa phrase revenant sans cesse "Je suis en vacances" - ce qui est d'ailleurs faux dans le contexte du film - n'est non seulement jamais drôle dans l'action mais semble assez révélatrice de l'état d'esprit que l'on peut imaginer de l'acteur au moment du tournage.
A ce titre, tout n'est pas à mettre sur le dos du réalisateur, davantage un pion de la Fox qu'autre chose, car il faut se souvenir que la star est également producteur exécutif. On peut se demander à quel point la double casquette de Bruce Willis l'empêche de prendre du recul, et si les mauvaises décisions sont conscientes ou totalement involontaires.
Bon, quand on regarde un Die hard, on veut surtout de l'humour et de l'action.
Les touches d'humour (peu nombreuses) tombent à plat, et systématiquement. C'est simple : les vannes sont non seulement sans intérêt au moment où elles sont dites, mais en plus elles font vraiment artificielles. Bruce Willis a l'air de réciter bêtement ses blagues. Vaut mieux ne même pas mentionner la scène inutile du taxi, essayant maladroitement de rappeler la brillante séquence de présentation du personnage du premier épisode.
D'ailleurs ce ne sont pas seulement les punchlines "marrantes" qui sonnent faux (non mais le "Yippi kaye" complètement hors contexte, pire que celui de Schwarzenegger dans Expendables 2, qui semble être adressé au public directement pour le "contenter" au lieu d'être balancé à la gueule du bad guy) mais bien tous les dialogues. La séquence lorsque Bruce Willis se livre au mec qu'il vient de secourir en lui parlant de ses enfants est une illustration magnifique des échanges qui sonnent "faux" disséminés tout au long du film.
D'ailleurs, les autres rôles ne sont pas en reste. On se souvient tous des personnages gravitant autour de John McClane dans les épisodes précédents : les méchants charismatiques (Alan Rickman !), les "copains" qui se retrouvent impliqués (Samuel Lee Jackson !), sa femme (qui joue un grand rôle dans notre attachement au héros), les fédéraux... Ici, cela se résume à un fils tout sauf intéressant (l'acteur fait le boulot correctement et il y a une petite alchimie avec Bruce Willis, mais il est tellement mal caractérisé qu'il en est fade) et à des bad guys interchangeables (un gars qui mange une carotte en faisant des claquettes)...
Et si au moins l'action était excitante...
Mais non ! On n’y comprend jamais rien. La première course poursuite est : longue, pénible, incompréhensible, assourdissante. Les autres séquences sont tout aussi ratées, même si elles sont il est vrai un peu mieux montées. Reste que le réalisateur abuse de ralentis idiots (bonjour les doublures en images de synthèse !) ou de plans ultra cut. Jamais il ne pose sa caméra normalement, pour nous laisser un peu comprendre qui fait quoi.
En tout, il y a réellement trois séquences d'action.
Et si encore le scénario était captivant ! Mais une fois de plus, il est complètement foiré. Il y a un retournement de situation vers le milieu du film, qui non seulement remet en question la crédibilité de ce qui nous a été montré avant, mais en plus, dont on se fout éperdument ! Aucun début d'implication pour le spectateur. Des raccourcis faciles (le coup du coffre), une suspension d'incrédulité qui ne s'installe jamais (le lieu où se situe le climax est sous exploité).
Pour un fan de la série, il est clair que le film est nul.
Je justifie ma note de 2/5 car on peut suivre le film poliment, comme un film d'action lambda. En espérant que les spectateurs qui découvriront cette série auront surtout envie de voir les autres épisodes.
Ma note (sur 5) : |
2 |
Titre original |
A good day to die hard |
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Mise en scène |
John Moore |
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Genre |
Action |
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Production |
Dune Entertainment & Media Magik, distribué en France par Fox |
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Date de sortie France |
20 février 2013 |
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Scénario |
Skip Woods & Roderick Thorpe |
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Distribution |
Bruce Willis, Jai Courtney & Sebastian Koch |
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Durée |
96 min |
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Musique |
Michael Kamen & Marco Beltrami |
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Photo |
Jonathan Sela |
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Support |
35 mm |
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Image |
1.85:1 ; 16/9 |
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Son |
VOst DD 5.1 |
Synopsis : McClane est décidément toujours au mauvais endroit au mauvais moment, après s’être rendu à Moscou pour aider son fils Jack, qu’il avait perdu de vue. Ce qu’il ignore, c’est que Jack est en réalité un agent hautement qualifié de la CIA en mission pour empêcher un vol d’armes nucléaires. Avec la mafia russe à leur poursuite et la menace d’une guerre imminente, les deux McClane vont découvrir que leurs méthodes radicalement différentes vont aussi faire d’eux des héros que rien ne peut arrêter.