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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] A chacun sa guerre au Ciné-club de juin 2013

Ciné-Club Sensation

La séance de juin 2013 dépendait cette fois du choix de Jennifer, qui s’est porté sur un Kevin Costner méconnu, première pierre d’un nouveau défi à venir.

A chacun sa guerre donne droit à une chronique somme toute assez agréable, quoique douce-amère, centrée sur l'expérimentation et les conséquences de la guerre par/sur des enfants, le titre original, the War, étant à la fois plus percutant et plus vague dans ses intentions. On comprend très vite que le personnage de Costner, lui-même rescapé du Viêt-Nam mais traumatisé à vie par son propre vécu, servira de point de jonction, parfois un peu artificiellement, entre les péripéties vécues par les gamins qui animent le film ; l’un des spectateurs estimait même que sa présence était superflue. Il est vrai que le personnage principal est incontestablement celui de Stu, fils de Stephen, même si la narration en voix-off est faite par sa sœur aînée, Lois. Sans Costner, the War aurait presque des allures de Stand by me, le symbolisme marqué en moins : Jon Avnet procède, comme dans Beignets de tomates vertes, par petites touches, multiplie les tranches de vie convaincantes et se refuse à appuyer ses effets, évitant ainsi le piège du pathos larmoyant (même lors du décès du père de famille, qui a quand même touché plusieurs spectateurs par sa brutalité). D’ailleurs, on n’apprend que peu d’éléments sur la vie de famille : on sait juste que la mère-courage fait deux métiers, dont celui de serveuse, pour subvenir aux besoins de la famille (Stephen étant pathologiquement incapable d’en conserver un malgré ses efforts d’intégration à la vie civile).

A-chacun-sa-guerre-02.jpg

La réalisation n’a pas convaincu les participants au ciné-club, dont Steph G qui la comparait à celle d’un téléfilm du samedi après-midi. Néanmoins, il faut reconnaître à Avnet sa capacité à presque domestiquer le jeu des enfants, par nature très inégal, duquel se détache nettement celui d’un Elijah Wood impressionnant d'aisance – et de précocité. Malheureusement, le message manque de subtilité et néglige le suspense et l'ensemble n'a pas l'impact ou le charme d'un Secret de Terabithia. Comme le précisait Cecilia, malgré tous les drames, « ce film finit par une note d’espoir ». Ce qui poussait Nico à conclure : « Le cliché typique du film américain dans ce qu'il a de meilleur et de plus énervant également. »

En outre, la VF (format choisi sur demande de nos hôtes pour la séance) n'est vraiment pas bonne.

A-chacun-sa-guerre-03.jpg

 

Ma note (sur 5) :

3

 


 

  A-chacun-sa-guerre-01.jpg

Titre original

The War  

Mise en scène 

Jon Avnet

Production 

Island World, distribué par UIP

Date de sortie France 

17 janvier 1996

Scénario 

Kathy McWorther 

Distribution 

Kevin Costner & Elijah Wood

Durée 

127 minutes

Musique

Thomas Newman

Photographie

Geoffrey Simpson

Support 

DVD Lancaster zone 2 (2008)

Son 

VF DD 2.0

 

 

Synopsis : Dans le Mississipi, en juin 1970, de retour du Viêt-nam, Stephen Simmons retrouve sa femme Lois et ses enfants Stu et Lidia. Hanté par de douloureux souvenirs de guerre, il est à la recherche d'un emploi régulier et c'est Lois qui subvient aux besoins de la famille, logée à l'étroit dans une bicoque délabrée. Malgré ces difficultés, les enfants gardent une part d'insouciance et décident de construire une cabane dans un grand arbre.

 

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H
Merci très beaucoup pour cet extrait de littérature. Merci.
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J
<br /> Je sais que ce n'est pas un grand film mais j'aime le message qu'il fait passer.<br /> <br /> <br /> Finalement chacun vit sa propre guerre au quotidien : la mère qui se bat et s'épuise pour nourrir sa famille, le père traumatisé par les horreurs du Viet-Nam qui désespère de trouver un boulot,<br /> les deux filles noires qui subissent le racisme, les pauvres enfants Lipnicki qui vivent dans une misère totale avec un père ivre du matin au soir et enfin les deux enfants de Costner qui ont<br /> perdu leur vrai père et qui voient leur mère dépérir.<br /> <br /> <br /> Un aperçu plus que réaliste du Mississipi d'alors emporté par la misère et le racisme dans lequel des enfants vont devoir grandir. On ressent leur frustation assez bien je trouve et le seul<br /> échappatoire qu'ils ont pour crier leur colère c'est de se faire finalement la guerre entre eux et ça dégénère de plus en plus car personne ne veut céder le peu qu'il leur reste...<br /> <br /> <br /> Malgré toutes leurs souffrances et tous les dégats causés, le film finit sur une note d'espoir et surtout sur le message prôné par le père : faire la guerre ne sert à rien et n'attire que des<br /> ennuis.<br />
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V
<br /> <br /> Très bien défendu.<br /> <br /> <br /> <br />