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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[comics] Wolfskin : furie barbare

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Une mini-série de Warren Ellis (2009), dessinée par Juan José Ryp & Gianluca Pagliarani, collection « Milady Graphics » éditions Bragelonne (2010).  


Résumé : Il n’a pas de nom. Solitaire, ancien soldat nordois, il trace sa route en éliminant les gêneurs grâce à sa science du combat. Il a affronté nombre de barbares dans les pays qu’il a traversés et aucun n’a pu résister à ses deux épées ou sa masse. Or le voilà pris dans un guet-apens en pleine forêt : ses agresseurs ne font pas le poids, mais leur chef demande à transiger : il a besoin d’un homme solide pour vaincre son frère, à la tête d’une armée, et ce Peau-de-loup est la personne idéale…

 

Une chronique de Vance

Splurtch !


Ou à peu près. C’est ce que mon libraire m’a donné comme commentaire sur l’album que je venais d’acheter. Bien sûr, il y a « Warren Ellis » sur la couverture, un gage de qualité pour un script forcément percutant et agréablement cynique. Et puis les dessins de Juan José Ryp m’avaient bien plu dans Black Summer. Les voir se frotter à de l’heroic-fantasy, ça valait la dépense, quasiment les yeux fermés, d’autant que les albums de chez Milady sont moins onéreux que les Semic Books ou les équivalents de chez Panini (12,90€).

 

Oui mais : « Splurtch » ?

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En fait, ça convient parfaitement. Dans une histoire qui aurait pu tout aussi bien être un épisode de Thorgal ou de Conan, Ellis et Ryp s’en donnent à cœur joie dans l’éviscération et la décapitation : le Peau-de-loup, en temps normal, est un bretteur émérite, doté d’une force spectaculaire (imaginez un grand guerrier viking capable de manier d’une main une épée longue ! Parfait personnage pour un rôliste à tendance grosbill) ; et lorsqu’il est sous l’emprise des « têtes noires », les champignons sacrés de Wrod, son dieu de la mort, le voilà qui vire berserk ! Et c’est parti pour des pages entières sans texte, inondées du sang des malheureux adversaires de ce lone ranger des âges farouches. Ca aurait pu être écoeurant, cela dit, ou agaçant et répétitif, d’autant que le scénario ne brille guère par son originalité (notre fier barbare se trouve pris entre deux clans qui se disputent un village, chacun cherchant à s’attirer ses faveurs pour faire pencher la balance). Mais grâce à quelques répliques bien senties et une vision assez lucide des cultes qui régentent la vie des peuples à cette époque, on passe un bon moment, plein d’hémoglobine et de fureur.

 

-         Il n’y a pas de crime à la guerre.

-         Quelle idée révoltante !

-         Pourquoi ? La guerre est un art, et l’art doit réaliser l’intention de l’artiste. […] Les Nordois savent depuis longtemps qu’un idiot guerroie mal. On gagne par le savoir et l’imagination, et en peignant le premier. 

 

L’autre intérêt est de voir comment Ellis a digéré le genre et ses codes. S’appuyant sur des anecdotes plutôt que sur des cartes, il a changé les noms donnés aux peuples et territoires, mais on n’a pas trop de mal à reconnaître les Nordois (quelque part entre les Vikings et les Cimmériens), les peuples du Mitan (l’Europe méridionale) et les Noi (Orientaux).


A noter que l’album contient également quelques jolies couvertures originales ainsi qu’une histoire secondaire au graphisme plus sobre et à l’intérêt moindre.


Ma note : 3,5/5

 

 

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