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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Batman : the Dark Knight/le Chevalier noir

[critique] Batman : the Dark Knight/le Chevalier noir

Dans the Dark Knight, Batman accentue ses efforts dans sa lutte contre le crime. Avec l'aide du Lieutenant James Gordon (Gary Oldman) et du procureur fédéral Harvey Dent (Aaron Eckhart), il entreprend de démanteler les principaux gangs qui infectent encore les rues de Gotham City. Cette alliance s'avère efficace mais ils se retrouveront bientôt sous la proie d'un chaos généralisé dominé par un esprit criminel brillant bien qu'émergeant, connu pour la peur qu'il inspire aux citoyens de la ville sous le nom du Joker (le regretté Heath Ledger). Les mafieux sont toujours aussi présents en la personne de Salvatore Maroni (Eric Roberts). On y retrouve Alfred (Michael Caine) et Rachel Dawes (Maggie Gyllenhaal), la fiancée de Harvey Dent. Bien des personnages dans ce volet ont été repris dans les Batman de Burton mais ils ont été traités d’une toute autre manière. Ainsi le Joker n’est pas un clown aux couleurs flamboyantes mais un être vil qui a remplacé son rire sarcastique par une mimique de bouche et de langue proche d’un lézard aux abois. Il est aussi à l’origine d’un certain humour plus discret que celui de Jack Nicholson. On ne connaît pas ici l’origine de ses cicatrices aux coins des lèvres puisqu’il en donne des versions bien différentes. Il apparaît plus maléfique et plus malin que le Joker de Burton mais l’acteur est tout aussi impressionnant que Nicholson. Il passe son temps à monter des coups et à tendre des pièges subtils pour capturer Batman. Rachel Dawes est toujours amoureuse de Bruce Wayne mais ne veut pas prendre le risque de s’engager avec lui puisqu’en Batman il risque sa vie.

[critique] Batman : the Dark Knight/le Chevalier noir

Au milieu du film, Bruce lui promet de mettre un terme à sa double vie car il a peur de la perdre, pour autant il s’affiche encore en charmante compagnie. Elle acceptera tout d’abord sa proposition et s’abstiendra de toute réponse à la demande en mariage de Dent. Mais lorsque tous deux sont face à la mort, prisonniers d’un plan machiavélique de Joker, elle accepte d’épouser Dent. Las, cela ne se produira pas puisqu’elle mourra dans les flammes. Batman croyant sauver Rachel libèrera finalement Dent. Ce dernier perdra la moitié de son visage dans l’explosion pour devenir Double-Face. Rongé par la mort de sa bien aimée et manipulé par Joker, il commettra des meurtres de vengeance, kidnappera la famille de Gordon et décidera de la vie ou de la mort de ses ennemis à l’aide d’une pièce tout comme le faisait déjà Tommy Lee Jones dans Batman Forever.

James Gordon est toujours aussi fidèle à Batman et à la justice. Il est prêt à sacrifier sa vie pour Dent et laisse tout le monde (même sa propre famille) croire à sa mort dans un des pièges de Joker pour pouvoir mieux le traquer.

[critique] Batman : the Dark Knight/le Chevalier noir

Quant à notre super héros, il est toujours disposé à aider et à sortir Gotham de sa pénombre criminelle. Ses gadgets sont de plus en plus sophistiqués grâce à l’aide de Lucius Fox (Morgan Freeman) président des entreprises Wayne et on y découvre avec joie la batmoto qui est absolument impressionnante, je veux la même ! Il est tiraillé entre son devoir de Sauveur, de Protecteur et son amour pour Rachel. Il voit en Harvey Dent un espoir pour rétablir et conserver l’ordre dans Gotham City. Il le perçoit à juste titre comme un homme fiable, dévoué à la justice, opposé à la corruption et au crime et grâce à lui, il se dit qu’il pourrait enfin retrouver une vie normale loin de ses activités nocturnes masquées.

 

Les films de Nolan peuvent être considérés comme une nouvelle saga de Batman. On y retrouve des personnages déjà présents dans les autres films mais ils sont amenés ici d’une manière plus sombre, plus plausible, moins fantastique, si bien qu’on y adhère plus aisément. Ce sont davantage des films pour adultes que des adaptations familiales exagérées. Nolan s’est attaché à nous faire découvrir Batman de son origine à ses souffrances, ses doutes et ses désirs d’homme. Il apparaît ici plus « humanisé » défendant ses convictions, quitte à laisser sa vie de côté. Le personnage de Rachel Dawes a été créé par Nolan peut-être pour mieux servir l’humanité de Batman mais on pourrait remettre en cause le choix des actrices. Katie Holmes était désespérante, effacée et bien trop « gamine » pour être crédible. Je ne comprenais pas l’attirance de Wayne pour elle tant un océan les séparait, mais le fait qu’ils avaient grandi ensemble pouvait l’expliquer. Si Maggie Gyllenhaal apporte un peu plus de contenance au rôle, elle n’en est pas moins à l’écart et reste peu séduisante. En cela il y a une opposition avec les autres Batman où les femmes étaient bien plus attirantes : Kim Basinger, Michelle Pfeiffer, Nicole Kidman, Uma Thurman puis Alicia Silverstone, désolée messieurs.

[critique] Batman : the Dark Knight/le Chevalier noir

Les effets spéciaux sont plus réussis, la technologie a évolué, Batman possède des gadgets encore plus attractifs, son costume se perfectionne doucement et la batmobile est de plus en plus séduisante (elle par contre) surtout quand elle se transforme en batmoto, c’est de la balle ! Oui je sais il faut que je m’en remette. Les brouillards et fumées de Burton se sont évaporés pour laisser place à davantage de scènes de jour ou éclairées, ce qui nous révèle les lieux dans lesquels les personnages évoluent et Gotham City devient plus proche de nos villes. A nouveau, on remplace une atmosphère fantastique par du visible, du réel.

 

C’est cet ensemble, cette harmonie, cette avancée chronologique qui m’ont fait préférer les Nolan. Certes il manque la fantaisie burtonienne mais elle a été remplacée par du concret et une envie de dévoiler plus justement Batman pour mieux s’y identifier.

[critique] Batman : the Dark Knight/le Chevalier noir

Titre original

The Dark Knight  

Date de sortie en salles

13 août 2008 avec Warner Bros.

Date de sortie en vidéo

13 février 2009 avec Warner Bros.

Photographie

Wally Pfister

Musique

Hans Zimmer & James Newton Howard

Support & durée

Blu-ray Ultra HD 4K Warner (2017) region All en 2.40:1 / 147 min

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T
En fait, je ne pensais pas réinvention du personnage mais du style visuel et narratif...
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V
Jennifer, tu soulèves une question qui a son importance, et à lauqelle je n'ai pas vraiment de réponse : qui crée les gadgets de Batman ? J'ai longtemps cru (mais peut-être à cause de la surimpression de l'image de Tony Stark/Iron Man) que Wayne était, sous ses dehors de milliardaire un peu désoeuvré, un grand ingénieur - c'est ce qu'il en ressort chez Frank Miller. Burton n'apporte pas vraiment d'éclairage à ce sujet alors que chez Nolan, Alfred est une sorte de cofondateur, avant que Fox ne vienne y ajouter des trouvailles de haute technologie. Cela minimise un peu l'aura de Wayne je trouve, mais cela s'inscrit bien dans cette optique de faire de Batman quelqu'un de perfectible, de faillible.
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V
Je n'ai pas l'impression que Batman ait été ré-inventé, tant par Burton que par les suivants : j'ai vu, dans les comics de séries au long cours, des reloads qui bouleversaient nettement plus les codes de ces héros qu'on croyait figés dans une histoire éternelle. Il y avait beaucoup plus de risques, a priori, de perdre quelques aficionados en recréant, parfois de A à Z, les personnages qu'ils adoraient. A bien y réfléchir, Burton reste finalement très proche de ce qui existait, et Schumacher aussi. Le mythe Batman est vieux et le héros, quoique ayant traversé pas mal d'années de galère, semblait finalement intouchable. Même Nolan ne s'est pas risqué à le redéfinir, il s'est contenté de réécrire ses origines (chose fréquente dans l'industrie des comics), de réorienter le concept et de moderniser le décor ambiant. J'ai trouvé Burton plus "culotté" avec les méchants - et encore ! Nolan, lui, joue de sa virtuosité dans la narration pour établir des lignes prometteuses, mais qui ne révolutionnent rien (je parle au niveau de l'histoire).Ce n'est pas un reproche, hein ? C'est juste que, si j'ai trouvé l'adaptation vraiment réussie, il ne s'agit pas, à proprement parler, d'une réécriture du héros. Il faut dire que, à sa décharge -et a-t-il besoin de s'excuser ? - des auteurs géniaux étaient passés par là, et le DK de Miller est devenu autant un axe incontournable qu'une pierre d'achoppement aux éventuelles évolutions du personnage. C'est un peu ce paradoxe qu'on éprouve devant les bonnes réalisations adaptées de comics : la volonté de voir sur l'écran quelque chose de connu mais, tout de même, un peu nouveau. La marge de manoeuvre est finalement bien étroite : Singer s'en est bien sorti avec les X-Men mais pouvait-il faire mieux que le monumental Dieu crée l'homme détruit ? Il s'en est inspiré largement et beaucoup lui en sont reconnaissants. Le jour où Days of Future Past  sera sur les écrans sera un grand jour - pourtant, ce ne sera qu'une énième adaptation, et rien d'original. Il y a cette inertie liée au mythe héroïque et à l'attente des fans qui risque d'être difficile à briser. D'autant que les éditeurs ne peuvent sérieusement pas autoriser un relaunch à la hauteur des Ultimates : trop de risques de tuer la poule aux oeufs d'or.
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T
Mais c'est quand même réducteur, aussi bien pour Nolan que Schumacher, quant à leurs qualités d'artistes ? Ils ne seraient que la production dérivée d'un moule préétabli ? Je trouve au contraire que chacun de leur côté ils ont plutôt bien pratiqué la réinvention...
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R
Erratum : Dark Knight.Il y a bien du fantastique, Twin, mais pour moi, il n'est pas fondé, puisque le fond de cet univers est réaliste. Au demeurant, Batman est aussi un succédané de James Bond. Mais précisément, un agent secret n'a pas besoin de se déguiser en chauve-souris pour garder son identité secrète : cela ne serait d'ailleurs pas efficace, puisqu'il ne passerait pas du tout inaperçu ! Et du coup, dans la réalité, son identité aurait tôt fait d'être établie. Même quand un agent secret - ou un brigand, qui lui aussi doit garder son identité secrète, en fait - reçoit un surnom du type "l'anguille", ou "le crabe", parce son comportement s'assimile à ces animaux, ensuite, il doit constamment rester habillé comme un être humain quand même. S'il revêt un costume d'anguille ou de crabe, même si les apparences restent réalistes, on est déjà passé de l'autre côté du miroir, on est dans un monde purement psychique et symbolique qui est celui des super-héros. En tout cas, c'est mon avis. Pour moi, Nolan est à mettre en relation avec Schumacher, dont il est le reflet inversé, et non avec Burton, dont il n'est qu'une sécrétion, si on peut dire : il a simplement amplifié la part de réalisme qu'il y avait chez Burton, après que Schumacher a eu amplifié sa part de fantaisie.
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T
Je suis d'accord avec Nicolas dans le sens où, à mon avis, les Burton et les Nolan, on ne peut plus différents, sont aussi intéressants l'un que l'autre. On a tendance à oublier les Burton trop facilement et à considérer les Nolan comme messianiques (c'est vrai néanmoins qu'ils sont extraordinaires, enfin sur le dernier), alors qu'ils sont avant tout un point de vue d'adaptation parmi beaucoup d'autres.Par contre, R.M., je trouve qu'il est trompeur de ne considérer aucun élément fantastique chez Nolan...
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R
Ah, oui, Nico, je suis complètement d'accord avec toi. Le réalisme rend paradoxalement ces histoires peu crédibles, à mes yeux. Je n'ai pas vu The Dark Night, mais pour le premier qu'a fait Nolan, je l'ai trouvé d'un réalisme défiant toute vraisemblance, pour des faits en soi aussi fabuleux ! Je m'en explique ici : http://remimogenet.blog.tdg.ch/archive/2008/08/06/batman-a-micro-ondes.html .Ô Jennifer, comment même expliquer, d'un point de vue réaliste, que Batman ait eu besoin de créer une voiture à même de se transformer en moto, alors que, selon toute vraisemblance, il est infiniment plus économique d'avoir deux machines à disposition ? Le thème de la métamorphose mécanique est en soi fascinant, mais il est en réalité de nature mythologique, et non "scientifique". Cela ressortit au fond à la magie. Mais si le fond mystérieux est gommé, on ne voit pas d'où peut venir cette magie, et donc, on n'y croit pas.Le pire est que dans Batman Begins, les sortes de spectres, les figures fabuleuses, ne sont que des hallucinations (créées par la peur, prétend-on, alors qu'elles sont souvent plutôt jolies qu'effrayantes), mais en ce cas, un homme déguisé en chauve-souris qui circule dans les airs, c'est d'une nature différente ? Allons donc ! C'est exactement pareil. Burton l'avait bien compris. L'absence de super-pouvoirs n'est qu'anecdotique : en réalité, Batman est un personnage issu des fables modernes, un mélange entre Zorro, Doc Savage et le capitaine Némo, lesquels n'ont déjà jamais existé.
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L
Bonjour Vance, un film que j'ai trouvé bien différent des autres, plus noir et dans un esprit éloigné des autres... mais je ne suis pas un spécialiste. Amitié. Thierry
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N
Même en reconnaissant ses indéniables qualités, l'adaptation de Nolan ne me parait pas supérieure à celle de Burton. Déjà je préfère Keaton, mais en plus il y a une certaine "réalité" à laquelle il est difficile de croire. Trop de détails dans le développement de batman. Quant aux combats, la mise en scène de Nolan est trop découpée. Je comprend ce renouveau, il a été essentiel, mais on entend trop souvent que beaucoup de personnes oublient les Burton. En fait j'ai l'impression qu'à cause des films de Schumacher les prod de ces deux nouveaux films se sentent obligés de nous mettre en avant des "hé ! regarde bien ! tout est réel, sombre, mature, c'est CA le vrai batman, on t'as fait une blague avec les forever et robin" au détriment parfois d'une meilleure cohérence au sein du film.
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