Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Récit d’une rédemption, d’un homme qui va apprendre à se pardonner, Hostiles est un western à l’emballage classique nourri d’interrogations paradoxalement actuelles. Un très bon film.
Ce type de western dans la filmographie de Scott Cooper, c’est presque une évidence. Le réalisateur de Crazy Heart va une nouvelle fois raconter une histoire de rédemption, à travers le récit de cet ancien héros de guerre, aux multiples cicatrices liées à un passé peu glorieux, qui va devoir raccompagner un grand chef Cheyenne dans ses terres tribales. Le voyage sera l’occasion d’une introspection, d’une remise en question de ses certitudes, d’une ouverture aux autres, d’un apprentissage qui l’amènera in fine à pardonner ses actes.
Pas de révélation pouvant vous gâcher le film, c’est le genre qui veut ça. C’est un schéma habituel, collant parfaitement à la démarche de Scott Cooper. Car ce qui intéresse le réalisateur ici, c’est de faire un grand film à l’emballage classique dans la lignée des œuvres de Ford voire de Costner (l’on pourra trouver énormément de références à diverses personnalités ayant participé à populariser le western), tout en y ajoutant une réflexion encore et toujours d’actualité sur les valeurs et les fondations d’une nation représentée par le parcours initiatique de son héros gangréné par un lourd passif. La citation qui introduit le film comme note d’intention l’annonce d’ailleurs très bien : Hostiles parle de violence. D’une violence qui touche tous les protagonistes, quelles que soient leurs convictions, qui est profondément ancrée en eux et qu’ils vont essayer de fuir, de réprimer. Cela se fera au cours d’un voyage initiatique, qui verra peu à peu le personnage interprété par Christian Bale se reconstruire au fil des rencontres.
Parfois un peu didactique, Hostiles n’en est pas moins très intéressant
dans ce qu’il continue de raconter sur l’état du monde d’aujourd’hui. S’il est déconseillé à un public non averti (certaines images sont particulièrement éprouvantes), Hostiles bénéficie vraiment de sa vision sur grand écran, faisant la part belle à de magnifiques paysages. On retient surtout l’incroyable jeu de Rosamund Pike, et le charisme de l’impeccable Wes Studi dont le personnage ne nous a pas semblé suffisamment exploité. Christian Bale est fidèle à son habitude, très bon quoiqu’en léger surjeu, tout dans la performance.
Les westerns de cette qualité se font rares au cinéma. Si vous êtes un amateur du genre, allez voir ce film !
Titre original | Hostiles |
Date de sortie en salles | 14 mars 2018 avec Metropolitan FilmExport |
Date de sortie en vidéo |
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Photographie | Masanobu Takayanagi |
Musique | Max Richter |
Support & durée | 35 mm en 2.35:1 / 134 min |