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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[DVD] Dracula de Tod Browning

  

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Un film de Tod Browning (1931), avec Bela Lugosi

D’après le roman de Bram Stoker


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[Synopsis Allocine.fr] Renfield, chargé de conclure une transaction immobilière avec le Comte Dracula, se rend dans son château des Carpates, où l'aristocrate, qui s'avère être un vampire, va l'hypnotiser pour le mettre sous ses ordres. Débarqué en Angleterre, Dracula ne tarde pas créer de nouveaux semblables parmi la société locale en commençant par la jeune Lucy, fille du directeur de l'asile...

 

La période morose d’une fin de printemps où hantent les ombres de la dépression est l’occasion de (re)découvrir l’un des plus grands films de monstres jamais réalisés (on prend conscience que c’est Tod Browning, réalisateur de Freaks, qui est à la barre). Vous connaissez sans doute l’excessif (dans tous les sens du terme) Bram Stoker’s Dracula de Francis Ford Coppola, probablement la franchise gore et flamboyante produite par la Hammer avec en vedette le géant Christopher Lee, et peut-être la très romantique version portée par Frank Langella. Mais quid de celui par qui tout a commencé ?


Dracula est un classique, au sens noble du terme, un joyau pur et non spolié, ne serait-ce que du point de vue formel et contextuel, pour son importance dans l’histoire cinématographique, le film se présentant après coup comme le fer de lance de toute une industrie sérialisée du cinéma d’horreur au sein du studio Universal, avec diverses adaptations de matériaux (Dracula, Frankenstein, Le loup-garou, La momie, La créature du lac, Le fantôme de l’opéra… pour les principaux) ainsi que plusieurs suites plus ou moins réussies à chaque franchise.


Dracula est donc celui qui ouvre le bal en 1931, et celui qui, par son statut rétrospectif de pionnier – sans oublier ses nombreuses qualités plastiques –, retiendra l’attention du cinéphile averti, avide d’une œuvre que l’on peut sans aucune condescendance ou vision poussiéreuse qualifier de patrimoniale.


Parce qu’il faut bien être honnête : ce Dracula-là est bouffé par le temps. Les décors sont somptueux, Bela Lugosi y trouve le rôle de sa vie (son étrange magnétisme explose complètement face à la caméra, notamment via ces gros plans dont la lumière surligne naïvement la profondeur et l’attraction des regards), les peintures sur verre frôlent l’envie tactile lorsqu’elles s’imposent dans le champ et des bribes d’érotisme retenu confèrent à alimenter cette fascination plastique. Le cadre carré et cloîtré ne sera plus jamais aussi bien utilisé pour enfermer dans ses champs des environnements macabres, dont l’absence de musique (hors générique et quelques emprunts sporadiques à des morceaux issus du répertoire classique) amènent les prises de son directes, crachotantes et pernicieuses, à créer leur propre marche funèbre.


Il n’empêche que ce Dracula, avec des yeux contemporains, risque de transformer en ennui ce qui se voulait être de l’horreur contemplative, que le jeu outré de certains comédiens en achèvera plus d’un et que le travail d’adaptation de Stoker, peu extraordinaire, pourra vous laisser sur le carreau, notamment lors d’un final décevant… voire frustrant (et qui d’ailleurs sent bon les intentions de mise en franchise).


La version espagnole de Dracula, tournée dans la foulée du film de Tod Browning, avec les mêmes décors et le même équipement, se veut facilement plus aboutie d’un point de vue technique… mais ne dégage absolument pas la même aura. Bref, on n’atteint pas encore le statut de chef-d’œuvre impérissable que nous offrira quelques années plus tard Universal avec The bride of Frankenstein mais que cela ne vous décourage pas, car c’est une fabuleuse mise en bouche !


  Technique

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Mon exemplaire est issu du coffret Van Helsing paru en DVD Zone 1, regroupant le film cité, un disque de suppléments qui lui est propre, et une troisième galette révélant en guise de trésor les Dracula, Frankenstein et Wolf-man originaux des années 1930-40.

Restaurée, la copie, tremblotante, affiche néanmoins un nombre important de scratches, griffures et autres drops, le tout pour une définition assez pauvre. Mais, au vu de l’âge du film, tout cela n’a rien d’étonnant. On pardonne rapidement et il faut bien reconnaître que cela donne un certain cachet contextuel à l’œuvre.

L’œuvre est proposée avec deux pistes sonores (VOSTF). Tout d’abord, le mixage mono original, avec son bruit imposant et ses sons directs, qui créent une atmosphère et une expérience de visionnage incomparables. Ensuite, le mixage Dolby Surround, avec nouvelle musique de Philip Glass (jouée par le Kronos Quartet), réalisé en 1999. La partition est ample, dense et complexe. Riche en basses et surtout très représentative du ton de l’œuvre, elle procure des sensations d’écoute qui en valent l’effort, notamment lorsqu’elle sublime voire transcende certaines séquences… malgré quelques irruptions plus inappropriées. Dans cette version, les dialogues sont également bien plus clairs, audibles et propres.

Le gros morceau des suppléments (en partie VOSTA) est formé d’un pertinent documentaire livrant une histoire rapide du personnage, depuis le roman jusqu’à ces différentes incarnations cinématographiques, en passant par les adaptations théâtrales du début de siècle. Un module sur les monstres classiques Universal, une présentation futile et quelques affiches et jeux de photographies complètent un programme un peu limité.

A noter que Dracula est également disponible en Zone 1 au sein d’un coffret regroupant ses quelques suites, ou dans une édition nouvellement restaurée aux contrastes fabuleux avec un contenu éditorial semble-t-il plus développé (mais les autres épisodes en sont absents). Plus de détails sur DVDBeaver.

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T
Je vous hais tous les deux et, de fait, vous remercie pour l'accueil chaleureux !
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V
MDR, oui, on va voir ce que donnera notre fructueuse collaboration !
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B
bienvenue à Twin :) <br /> non non j'ai pas lu, comme d'hab :)))
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