Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un film de Michel Hazanavicius (2006) avec Jean Dujardin, Bérénice Béjo, Aure Attika
Un DVD zone 2
En 1955, le Président René Coty décide d’envoyer au Caire son meilleur atout, OSS 117, afin de tirer une affaire de disparition au clair, d’autant que le lieu est devenu une véritable poudrière où des agents internationaux se livrent à une lutte sans merci au milieu des mouvements de fanatiques intégristes…
Sans la surprise de la découverte, le film est un peu moins amusant qu’au cinéma, d'autant que le début est tout de même poussif. Mais une fois au Caire, il prend une allure de croisière bon enfant et l'abattage de Dujardin fait alors merveille (il est génial dissimulé au milieu des Aigles de Khéops et on s’aperçoit, peut-être avec un soupçon de culpabilité, qu’il est vraiment un comédien de premier plan), au point qu'on regrette de ne pas davantage voir les autres. L'impression générale est que, passé le redoutablement efficace hommage à ses ancêtres (8e film de la « franchise » OSS, il est une adaptation très libre des romans de Jean Bruce parus entre 1949 et 1963), le film avait un potentiel comique nettement supérieur, d'où la déception légitime devant un produit un peu trop sage. Un bon moment à passer, toutefois, avec une image impeccable, un souci de reconstitution que ne parvient pas à dénaturer l’aspect « farce » de certaines séquences et un remarquable travail sur la musique. Le film dégage une atmosphère plaisante, ponctuée de références de bon goût, et pas seulement aux vieux films d’espionnage de seconde zone – je pense notamment à quelques clins d’œil appuyés au Magnifique de Philippe de Broca, que Dujardin place dans son panthéon personnel. On n’oubliera pas de sitôt le numéro de music-hall de Dujardin, ni la scène dans la pyramide.
Je n’ai pas eu l’heur de voir tous les bonus, mais le sottisier est irrésistible.