Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un petit film d’horreur dont le concept - un enfant détenu dans le sous-sol d’un psychopathe va s’en échapper en étant guidé par les voix de ses précédentes victimes - n’est pas vraiment le moteur de l’histoire. Une déception, donc, puisque la particularité de ce Black Phone lui donnant même son titre n’est qu’une sous-intrigue de plus dans un scénario boursouflé et peu captivant. Divertissant mais pas spécialement mémorable.
Synopsis : Finney Shaw, un adolescent de 13 ans, timide mais intelligent, est enlevé par un tueur sadique qui l’enferme dans un sous-sol insonorisé où s’époumoner n’est pas d’une grande utilité. Quand un téléphone accroché au mur, pourtant hors d’usage, se met à sonner, Finney va découvrir qu’il est en contact avec les voix des précédentes victimes de son ravisseur. Ils sont aussi morts que bien résolus à ce que leur triste sort ne devienne pas celui de Finney.
Peut-être que son succès Outre-Atlantique a joué sur notre appréciation de ce film, mais nous nous attendions à mieux. Vendu sur son concept, relativement prometteur, Black Phone n’en use finalement que peu pour nous servir à la place un film qui mange à tous les râteliers : c’est simple, il semble y avoir au moins trois films en un, tant les scénaristes multiplient les sous-intrigues. Une histoire de séquestration, une histoire de fantômes, mais également une histoire de médium, saupoudrées d’un drame familial. Le tout donne un mélange pas franchement convaincant, dont les éléments fantastiques varient au gré des besoins des auteurs pour faire avancer le récit. Le moindre rebondissement sonne faux. On pouvait décemment s'attendre à mieux de la part du créateur de Locke & Key.
Le plus frustrant c’est que finalement tout semble « téléphoné », sans mauvais jeu de mot. Le pitch vendait aux spectateurs un jeu du chat et de la souris entre un gamin débrouillard et un tueur psychopathe, avec une bonne dose de suspens et de tension, mais le résultat s’avère d’une platitude étonnante.
Le casting est néanmoins convaincant, même si Ethan Hawke n’a pas grand-chose à jouer. On ne va pas faire la fine bouche pour autant, Black Phone reste tout de même plutôt correct et divertissant. Ce n’est pas un ratage total, juste une déception. Les amateurs du genre ne seront pas surpris mais apprécieront.
Le bluray édité par Universal fait un sans-faute : l’image HD est dénuée ou presque de défaut, définie, avec une esthétique seventies très prononcée dans les couleurs, des noirs relativement profonds et très peu de bruit vidéo. Le son en VO DTS HD Master Audio délivre ce qu’il faut de puissance pour faire sursauter, les basses sont satisfaisantes, les effets surround d’ambiance légers mais bien utilisés, les voix claires. Quelques bonus viennent compléter l’édition, dont des scènes coupées, un making of, un court métrage et un commentaire audio. Rien de particulièrement remarquable mais il s’agit d’un excellent disque.
Titre original |
The Black Phone |
Date de sortie en France |
22 juin 2022 avec Universal Pictures |
Date de sortie en vidéo |
26 octobre 2022 avec Universal Pictures |
Réalisation |
Scott Derrickson |
Distribution |
Mason Thames, Ethan Hawke, Madeleine McGraw & Jeremy Davies |
Scénario |
Joe Hill, Scott Derrickson & C. Robert Cargill |
Photographie |
Brett Jutkiewicz |
Musique |
Mark Korven |
Support & durée |
Blu-ray Universal (2022) en 2.39 :1 / 103 min |