Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Article paru précédemment le 8 novembre 2015 sur Univers Multiples, Axiomes et Calembredaines (UMAC).
Tout amateur (qu'il soit lecteur ou spectateur) de science-fiction a forcément été confronté à des paradoxes temporels, ces situations défiant la logique (sans être pour autant être illogiques si tant est qu'elles soient traitées intelligemment) qui résultent du déplacement d'un personnage ou d'un objet dans une autre direction que le flux normal du temps. Si les répercussions d'un tel événement peuvent être minimes, voire nulles, car noyées dans le flot quantique de milliards d'autres possibilités, elles peuvent également être dramatiques, et même cataclysmiques, créant des divergences, des réalités altérées, éradiquant des existences ou précipitant la fin d'une civilisation.
Les possibilités sont infinies et, à dire vrai, donnent le vertige. Les plus grands auteurs s'en sont donnés à cœur joie. On en reparlera bientôt.
Au cinéma, ce champ des possibles est singulièrement plus restreint, peut-être pour privilégier le spectaculaire à la réflexion. Je ne reviendrai pas sur la trilogie de Zemeckis qui a particulièrement bien vieilli, une œuvre enjouée qui a fini par trouver son public grâce à son dynamisme et ses parti-pris. La sélection qui suit n'est pas un top, ni même un classement, mais se veut un catalogue non exhaustif des films du genre qui valent le coup d'être vus.
[critique] the Jacket : l'Effet camisole - l'Écran Miroir
Une œuvre plus ambitieuse qu'elle n'y paraît de prime abord malgré son évidente parenté avec l'Effet papillon , film malin et réussi évoquant les effets de la mémoire sur notre perception d...
[DVD] Challenge post-apo 08 : l'Armée des 12 singes - l'Écran Miroir
Toujours un peu en retard, mais je mets un point d'honneur à satisfaire ce challenge. Un film de Terry Gilliam (1997) d'après le film la Jetée de Chris Marker, avec Bruce Willis, Madeleine Stowe...
[critique] Terminator 2 : monumental - l'Écran Miroir
Terminator 2 est définitivement un monument de la SF. Après un premier volet qui avait bluffé toute la planète ciné, James Cameron enfonce le clou : s'il n'est pas un génie, alors il est à n...
Je suis bon prince, et j'admets qu'il y a aussi des films récents qui parlent fort bien du sujet qui nous occupe. A l'image de Source Code et d'Un jour sans fin qui en est le prototype, Edge of tomorrow fait partie de ces histoires de voyage itératif, le héros étant pris (malgré lui, bien entendu) dans une boucle temporelle lui faisant revivre à chaque fois les mêmes événements. Seule sa mémoire lui permet d'authentifier le phénomène, puisqu'il conserve le souvenir de ses précédentes incursions dans cette trame temporelle - ce qui lui permet donc d'anticiper, mais pas de quitter la boucle.
Ici, Doug Liman, bien aidé par Christopher McQuarrie, transposent une histoire d'Hiroshi Sakurazaka (All you need is kill) sur un champ de bataille contre une armée d'extraterrestres, armée que les hommes ne maintiennent qu'à grand peine tant elle semble anticiper chacune de leurs manœuvres stratégiques. L'issue semble inévitable et ce malgré l'apport de moyens techniques considérables, comme ces armures motorisées, sortes d'exosquelettes multi-tâches dont le commandant William Cage est le VRP - mais sa forfanterie lui vaudra de finir sur le front et... d'y mourir, incapable de mener à bien la moindre tentative de combat. Or, voilà qu'il se réveille à l'aube de cette journée dont il connaît déjà la fin. Passée la surprise, il finira par comprendre comment il en est arrivé à revivre éternellement les mêmes heures et comment il peut mettre son expérience unique au profit des forces humaines qui sont au bord de la défaite totale.
Joyeusement ludique, Edge of tomorrow s'adresse avant tout à la génération ayant grandi avec les jeux vidéo : on ne craint plus la mort, il suffit de "rebooter", d'autant qu'un "cheat mode" nous confère des vies infinies ! Le tout est de bien se servir de nos échecs pour avancer. La mise en scène, sans être inventive, est suffisamment alerte pour conserver une forme de bonne humeur régressive : c'est souvent drôle mais parfois cruel, violent et jamais avare de rebondissements. Même si une sorte de romance (inévitable) s'engage entre Cage et l'icône féminine de la Résistance humaine, elle ne verse jamais dans le mielleux et permet de procurer au spectateur enchanté quelques moments pour souffler entre deux tentatives pour accéder au centre névralgique des aliens. Allez, on peut chipoter pour une fin un peu facile, peut-être trop soumise à l'aura de Tom Cruise (ceux qui ont vu Oblivion comprendront) mais elle parvient malgré tout à sortir malicieusement de la boucle qu'on croyait sans fin.
Astucieux et jouissif.
[critique] Edge of tomorrow : blockbuster ludique - l'Écran Miroir
Mélange improbable entre Un Jour Sans Fin et Starship Troopers, Edge Of Tomorrow s'avère être surtout un énorme film d'action rythmé, drôle, ludique et intelligent. On n'en attendait pas auta...
https://www.ecran-miroir.fr/2014/06/critique-edge-of-tomorrow-blockbuster-ludique.html
Sélections UMAC : Les Voyages dans le Temps au cinéma (seconde partie)
Tout amateur (qu'il soit lecteur ou spectateur) de science-fiction a forcément été confronté à des paradoxes temporels, ces situations défiant la logique (sans être pour autant être illogiq...
http://umac2.blogspot.com/2015/11/selections-umac-les-voyages-dans-le_11.html