Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
La conférence de presse sur la sortie française du dernier film de la saga X-Men (faisant suite à X-Men : Apocalypse) s'est déroulée le 26 avril en présence de Sophie Turner, Michael Fassbender et Jessica Chastain, acteurs et actrices, Simon Kinberg, scénariste et réalisateur, et de Hutch Parker, producteur.
Les propos ont été retranscrits par Douglas Antonio.
Comment avez-vous abordé l’idée de ce film, ce climax de la saga ? Quel est le film que vous souhaitiez faire ?
SIMON KINBERG : C’était intéressant de changer les rapports entre les X-Men, que les amis deviennent ennemis, et l’inverse. La question centrale du film est vraiment « Quand quelqu’un que vous aimez perd le contrôle de lui-même - qu’il s’agisse de sa santé mentale, ou bien à cause d’une addiction, ou alors qu’il se mette en colère - quand est-ce que vous arrêtez d’essayer de le sauver et essayez plutôt de l’arrêter ? » Jusqu’où iriez-vous pour un être cher ? Et pour cette histoire, celle de Jean Grey, et de ses luttes intérieures, le film devait être intimiste, personnel et humain, pour qu’on ressente à travers elle. Je voulais que le film ait un look, un style plus naturaliste et réaliste que ce qu’on avait fait, et même que ce que les précédentes adaptations de comics avaient fait jusque-là. Et j’avais les acteurs pour le faire. C’est peut-être le cast le plus extraordinaire jamais réuni à l’écran, et je voulais qu’ils puissent jouer au lieu de fixer une balle de tennis ou de courir sur un fond vert. Je voulais de vraies scènes dramatiques pour qu’ils puissent faire la démonstration du plus grand super-pouvoir du film : leurs talents d’acteurs.
Sophie, votre personnage brouille la frontière entre héros et antagoniste, comment avez-vous abordé le personnage cette fois-ci ?
SOPHIE TURNER : Je trouve ça super qu’elle ne soit ni l’héroïne ni la méchante, mais je ne voulais pas l’aborder depuis ces positions-là. Je voulais que ce soit une fille bien réelle, qui traverse des épreuves bien réelles. C’est sur cela qu’on a travaillé avec Simon : bien ancrer dans le réel les choses surnaturelles qui lui arrivent pour que le public puisse s’identifier. Comme l’a dit Simon, nous l’avons beaucoup vu sous l’angle de la santé mentale, la schizophrénie, les troubles dissociatifs, ou même l’addiction. C’est de là qu’on voulait que ça vienne, que ce soit tangible. Quand on est touchés par ces souffrances-là, on peut devenir le vilain comme le héros, alors on ne voulait pas d’une approche exagérée du genre « Je suis très méchante ! ».
Jessica, vous avez une filmographie riche et éclectique, qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre l’aventure ?
JESSICA CHASTAIN : J’ai dit oui au film parce que je veux m’essayer à tous les genres, en tant qu’actrice, travailler toutes mes ressources, et c’est quelque chose que je n’avais jamais fait. Il y avait ce groupe de gens, d’amis extraordinaires avec qui j’avais très envie de travailler. Ils sont devenus une famille et j’étais leur invitée. Et puis j’aimais l’histoire de cette jeune fille qui ressent d’abord de la honte quant à ses pouvoirs et qui limite ses émotions, avant de comprendre qu’elle doit s’accepter. Je trouve que c’est une histoire importante à raconter de nos jours.
Qu’est-ce que ce personnage vous a permis d’explorer de nouveau ?
CHASTAIN : Déjà, je n’avais jamais joué d’être surhumain ! Et puis j’ai pu jouer deux partitions : au début du film j’ai l’énergie d’un être humain et puis cette énergie change. Ça m’a beaucoup intéressé d’explorer la dimension physique du rôle. Je me suis inspirée de Terminator 2, vous savez, le côté stoïque… C’était un nouveau défi.
Ce sont des rôles qui demandent une gestuelle très particulière, y a-t-il de grands moments de solitude au tournage, sans la post-production ?
KINBERG : Il y a beaucoup d’action et de grand spectacle dans le film mais je voulais que le film soit dirigé par les personnages, que ce ne soit pas gratuit comme ça arrive souvent dans ce genre de films. Je voulais que les émotions des personnages soient le moteur des scènes plutôt que leur chorégraphie.
Vous avez dit envisager le film comme la conclusion de la saga, alors pourriez-vous nous décrire vos meilleurs souvenirs sur le tournage, sans rien révéler bien sûr ?
KINBERG : Je ne le vois pas vraiment comme la conclusion, mais plus comme le point culminant de cette série de films et de l’histoire interne de cette grande famille. Maintenant… Mon moment préféré du tournage ça doit être la blague que Sophie et Jessica ont faite à James McAvoy. Il était équipé de câbles et elles ont demandé aux coordinateurs de mettre la Macarena et de le faire danser comme une marionnette (rires).
MICHAEL FASSBENDER : Moi c’était de tourner sur l’île de Genosha, il y avait des bassins avec des grenouilles. J’adore les grenouilles. J’ai bien aimé les trouver là et les regarder… barboter. Je les ai pas mangées, par contre.
Michael, comment avez-vous développé votre personnage sur ce film en particulier ?
FASSBENDER : Eh bien je voulais lui donner un côté ‘gourou’ sorti d’une secte. Je ne sais pas si vous avez vu Wild Wild Country… Une des premières conversations qu’on a eu avec Simon, c’était moi qui lui disait « Je le vois bien porter une robe » et j’entendais le stress dans sa voix « Euh… Oui, c’est une bonne idée, on pourrait explorer ça… ». Au final, je n’ai ni robe ni chapelet !
Vous êtes là depuis plusieurs films, qu’est-ce que vous ressentez en passant le flambeau à Sophie et une nouvelle génération, et êtes-vous encore surpris par le rôle ?
FASSBENDER : C’était un vrai honneur pour moi d’accueillir la nouvelle génération comme je me suis senti accueilli dans First Class. J’ai adoré travailler avec Sophie. Elle m’a complètement bluffée de précision et de technique, et elle a cet ancrage émotionnel tellement fort, elle peut aller puiser dedans et répéter, répéter… Sur ce genre de films, il faut souvent refaire les scènes pour filmer sous tous les angles, et elle y arrivait à chaque fois.
TURNER : Je l’ai payé pour dire ça, hein. (rires)
Sophie, comment vous êtes-vous préparée pour le rôle ? Vous aviez vu les films précédents, est-ce vous vous êtes entrainée physiquement..?
TURNER : Je suis revenue sur mon expérience sur X-Men : Apocalypse, et puis j’ai repensé aux autres films de la saga, mais ce film et cette version de Phoenix sont très différents des autres. Plus réalistes et tournés vers l’émotion. On voulait faire un film qui se suffit à lui seul, pour que le public n’ait pas à revisiter les précédents, du coup je me suis dit que les autres films de la saga ne m’aideraient pas, et que tout ce dont j’avais besoin était dans le script. J’ai parlé un peu à Famke [Janssen, qui jouait Jean Grey dans les 3 premiers X-Men NDLR], mais elle n’allait pas me dire « Fais comme ça » ! Elle m’a juste donné pas mal d’astuces, et j’ai suivi mon instinct.
Dans le film, Raven suggère de renommer les « X-Men » les « X-Women ». Est-ce que c’était important pour vous et est-ce que cela donne des idées au producteur que vous êtes, Hutch ?
HUTCH PARKER : C’est sûr que ça nous donne des idées ! Je pense que ce qui nous plaisait dans le projet c’était de bouleverser la hiérarchie entre X-Men, de voir des personnages devenir leaders, et notamment bien sûr le double-personnage que joue Sophie. Mais au-delà d’être une réplique cool à voir et à citer, elle a son importance dans l’histoire. L’une des choses auxquelles j’ai le plus accroché dans le script, c’est qu’enfin Simon remet en cause les principes des X-Men tels qu’on les connaît, et questionne les décisions et la philosophie du Professeur X, son orgueil. Un peu comme quand un parent dépasse les limites, malgré ses bonnes intentions, et fait du mal. Je pense que Simon s’est intéressé à la nature du pouvoir et des responsabilités à travers le personnage de Raven, qui remet Xavier en question. Au final, chaque personnage doit questionner qui il est et ce qu’il fait. Et tous, à la fin du film, se retrouvent ailleurs que là où ils l’ont démarré.
Comment analysez-vous l’évolution des X-Men que vous avez produit, et quel plaisir avez-vous eu à les produire ?
PARKER : Sur toute la saga, il faut féliciter Simon, qui a été l’architecte en tant que scénariste et à présent producteur, réalisateur. Pour ma part, ça a été fantastique. C’est un groupe de personnages génial, avec tous leurs conflits, leurs relations, leurs tragédies et leurs victoires... A la fois concernant leurs émotions, et puis en terme de spectacle, j’ai pris tellement de plaisir à explorer cet univers. C’est une fresque géniale. Mon souvenir préféré, ça doit être le premier jour. Simon, scénariste, passant derrière la caméra avec la meilleure équipe avec laquelle j’aie jamais travaillé… Il s’est attaqué à une production massive en restant élégant, professionnel et collaboratif. Tout premier jour sur un film comme ça est un miracle, le fait d’arriver à lancer le tournage, mais sur ce film ça l’était particulièrement parce que c’était le début d’un nouveau voyage.
Titre original |
X-Men : Dark Phoenix |
Date de sortie en salles |
5 juin 2019 avec 20th Century Fox |
Date de sortie en VOD |
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Date de sortie en vidéo |
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Photographie |
Mauro Fiore |
Musique |
Hans Zimmer |
Support & durée |
35 mm en 2.35:1 / 114 min |
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