Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Film d’animation surfant sur une thématique dans l’air du temps, Ron Débloque se laisse gentiment suivre mais ne nous aura pas convaincu plus que cela, la faute à un scénario finalement basique, à un manque d’inventivité (un paradoxe vu le sujet) et à une certaine fadeur de l’ensemble. Peut mieux faire !
Synopsis : L'histoire de Barney, un collégien tout ce qu’il y a de plus normal, et de Ron, une prouesse technologique connectée capable de marcher et de parler, et conçue pour être son meilleur ami. Les dysfonctionnements de Ron à l’ère des réseaux sociaux entrainent le duo dans d’incroyables péripéties au cours desquelles garçon et robot vont découvrir la notion d’amitié sincère au milieu d’un joyeux désordre…
Peut-être que le fait d’avoir découvert Les Mitchell Contre Les Machines récemment aura joué dans notre appréciation mitigée de Ron Débloque, le fait est que nous n’avons pas été totalement convaincu par ce petit film d’animation dénonçant lui aussi les dérives et le paradoxe d’un monde ultraconnecté qui ne communique plus. Les deux films sont certes très différents dans leur manière d’aborder le sujet, mais il nous apparaît évident que si l’un est une réussite majeure dans son genre, l’autre n’est -et ce n’est pas réellement un défaut - qu’un produit calibré manquant un peu de folie (et peut-être aussi de moyens, ceci pouvant expliquer cela !).
Ron Débloque n’a pas de personnalité et se contente de calquer un scénario à l’écriture relativement banale sur un pitch pourtant prometteur. Comme si les scénaristes s’étaient eux-mêmes bridés, préférant ne pas perdre les spectateurs avec des concepts probablement trop alambiqués (la robotique, les réseaux sociaux, la parodie des géants de l’internet). C’est que Ron Débloque s’adresse à un public en particulier : les enfants, suffisamment grands pour comprendre la morale de l’histoire mais pas assez âgés pour la trouver un peu trop naïve. Car les adolescents déjà adeptes des réseaux sociaux ne s’intéresseront pas à un film qui ne semble pas vraiment les comprendre à la différence des Mitchell Contre Les Machines, qui peut parler à un plus grand monde et adresse son message - plus moderne - sans être moralisateur ou déconnecté de la réalité (en fait, les scénaristes donnent tout simplement l’impression de mieux maîtriser ce qu’ils racontent).
Toutefois, Ron Débloque n’est pas dénué de qualités. Cela reste malgré tout un honnête divertissement avec quelques touches d’humour fonctionnant très correctement. Le petit robot Ron est même plutôt réussi (même si l’on pense constamment à Baymax des Nouveaux Héros), les héros attachants et l’ensemble se laisse gentiment suivre.
Le bluray est dans la moyenne, ni extraordinaire ni décevant : l’image est exempte de défauts, la définition est digne du format HD, les couleurs sont très bonnes, les noirs profonds, le contraste exemplaire. Rien à signaler, du tout bon.
Le son en VO DTS HD Master Audio est peu démonstratif, mixé à un volume plus faible que la normale, mais très correct compte-tenu de l’action à l’écran. Quelques effets surround, une spatialisation efficace, des voix claires complètent le tableau. C’est déjà bien.
Peu de bonus, on relèvera deux petits modules sur la réalisation du film. Léger, mais c'est mieux que rien, surtout comparé à d’autres éditions du même genre.
Un bon bluray pour un film dispensable mais amusant.
Titre original |
Ron’s gone wrong |
Date de sortie en salles |
20 octobre 2021 avec Walt Disney Company |
Date de sortie en vidéo |
25 février 2022 avec 20th Century |
Date de sortie en VOD |
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Réalisation |
Sarah Smith, Jean-Philippe Vine & Octavio E. Rodriguez |
Distribution |
VO : Jack Dylan Grazer, Zach Galifianakis, Ed Helms, Olivia Colman & Justice Smith |
Scénario |
Peter Baynham & Sarah Smith |
Photographie |
David Peers & Hailey White |
Musique |
Henry Jackman |
Support & durée |
Blu-ray 20th Century (2022) region B en 2.35:1 / 107 min |