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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Rencontre avec Gérard Lanvin, Louane et Amanda Lear pour les Indestructibles 2

Rencontre avec Gérard Lanvin, Louane et Amanda Lear pour les Indestructibles 2

C’est ce mardi 19 juin que nous avons rencontré Amanda Lear, Louane et Gérard Lanvin, les voix françaises des Indestructibles 2. Un échange convivial, qui nous a confirmé que les acteurs s’étaient visiblement bien amusés dans cet exercice exigeant mais jubilatoire.

Gérard, est-ce la perspective de devenir un super-héros ou un homme au foyer qui vous a donné envie de faire ce film ?

Gérard Lanvin : Un super-héros. Homme au foyer, je le suis depuis longtemps donc super-héros ça m’a fait des vacances !

Amanda, vous retrouvez ce rôle incroyable, Edna Mode, devenu mythique.

Amanda Lear : Oui, ils ont mis un peu longtemps à faire le 2, vu mon espérance de vie, j’espérais quand même… Et donc depuis 14 ans, ce petit personnage secondaire qui n’a pas de superpouvoirs est devenu un peu culte. Y a des tas de gens qui sont tombés amoureux de cette petite bonne femme, qui est assez désagréable. Et les gens me disent « Tu sais, c’est ton meilleur rôle, faut absolument que tu refasses Edna », donc on attendait avec impatience son retour !

Vous vous souvenez de votre première rencontre avec elle ?

Amanda Lear : Avec Edna ? (regardant la poupée d’Edna qu’elle a avec elle) Ah ben je l’ai trouvée moche au départ ! Quand je l’ai vue la première fois, je n’ai pas compris parce que l’on a toujours tendance à croire qu’il faille que l’on ressemble physiquement au personnage… Evidemment, comme ce n’est pas le cas, je n’imaginais pas une seconde que je pouvais rentrer dans le caractère bien trempé de cette femme qui ne supporte pas la contradiction. Mais après, ça s’est bien passé !

Louane, racontez-nous comment vous avez été appelée pour jouer dans ce film ?

Louane : Les studios Disney Pixar savaient que j’avais très très envie de travailler avec eux, ils m’ont demandé de venir faire des essais. J’ai un peu pété un câble, j’étais très très très très heureuse. Ça se traduit par ne rien dire à personne, aller faire des essais, sortir des essais, appeler ma sœur, hurler au téléphone en disant « Je suis en train de réaliser le plus beau rêve de ma vie ! » et qu’elle me réponde direct « Disney ? ». C’est un grand sentiment de fierté.

Rencontre avec Gérard Lanvin, Louane et Amanda Lear pour les Indestructibles 2

Vous pensez que vos voix respectives ont un super pouvoir ?

Louane : Ça, c’est une question pour Gérard !

Gérard Lanvin : Oui ! (rires) Non non, je pense que les trois personnes que vous avez en face de vous ont des voix, on n’y peut rien, c’est un don que l’on a reçu et on s’en sert. En fait, on nous l’a fait découvrir. On ne le savait pas. On a notre voix et on vous dit « Tu sais que t’as une voix vachement intéressante ? » et c’est à ce moment que vous prenez conscience que la voix pour un acteur est évidemment vraiment fondamentale et indispensable parce qu’elle fait la différence souvent, elle donne l’énergie.

Amanda Lear : Il y a des voix qui vous calment, qui vous guérissent, qui donnent des érections instantanées, ça dépend des voix !

Gérard Lanvin : Oui, la mienne !

Vous êtes quand même trois voix reconnaissables, dont deux personnes qui chantent, même Gérard, vous vous êtes essayé à la chansonnette, on s’en souvient tous.

Gérard Lanvin : Oui, on peut dire que je m’y suis essayé, oui ! (rires)

Louane, vous aussi, quand est-ce que vous vous êtes rendue compte du pouvoir de votre voix ?

Louane : Moi, c’est différent parce que j’ai commencé par chanter, je n’ai pas vraiment compris de suite ce que cela pouvait faire, et après on sent ce que ça fait quand on regarde les gens. Je crois que c’est ça que je « capte ».

Rencontre avec Gérard Lanvin, Louane et Amanda Lear pour les Indestructibles 2

Vous avez un côté indestructible chez vous ?

Amanda Lear : Je vous répondre direct, oui. On vit dans une société où l’on essaie de nous détruire avec les envies, les jalousies, les rivalités. Donc on pourrait facilement se laisser détruire, c’est ce que l’on appelle le burnout, donc il faut vraiment s’efforcer avec une certaine force mentale, d’être indestructible. Enfin moi, je suis pas indestructible, mais j’essaie.

Louane : Je pense que mon indestructibilité est due à l’entourage que j’ai. Je pense que ma plus grande force vient de l’entourage que j’ai, ma famille, mes amis, les gens avec lesquels je travaille. C’est grâce à ça que j’ai de la force, je pense.

En même temps un artiste, il a des failles, c’est ce qui le définit non ?

Gérard Lanvin : C’est pas faux, pour laisser passer la lumière. Un artiste n’est pas sûr de lui. Il faut pas croire ça. Nous, on est à disposition. Et quand les gens critiquent le travail que l’on fait, on l’admet totalement puisque l’on se met en avant. Mais il faut savoir juste une chose, c’est qu’Amanda, autant que Louane ou que moi, on fait juste un boulot pour faire plaisir aux gens, pour distraire les gens. Ça ne mérite pas forcément l’ambiance à la méchanceté, à la critique obligatoire et obligée. Moi j’ai pour Amanda Lear beaucoup d’admiration parce que c’est une personne qui évolue dans un système difficile, elle a toujours été présente avec beaucoup de recul, avec aussi beaucoup de fragilité mais aussi beaucoup de force. Louane, je lui souhaite le même parcours, c’est-à-dire des parcours à long-terme. Mais ce sont des parcours dont il faut comprendre la difficulté et l’assumer. Parce que c’est bien de notre faute si on est là.

Louane, vous aviez adolescente des points communs avec votre rôle ?

Louane : Adolescente, oui, aujourd’hui, non. Bien sûr ! Le côté ado rebelle, le côté vraiment pas sûre de soi, le côté qui a envie de mettre des coups de tête à tout le monde.

Amanda Lear : Et tu étais amoureuse d’un serveur de hamburgers ?

Louane : Ben franchement ouais. C’était cool. Après je pense que ce n’est pas moi adolescente, je pense que c’est l’adolescence en général, on a tous un moment dans l’adolescence où l’on a envie de mettre des coups de tête pour des raisons différentes. On a l’impression que le monde est contre nous, c’est un vrai truc de l’adolescence ça, j’en parle parce que j’y étais il y a pas si longtemps.

Rencontre avec Gérard Lanvin, Louane et Amanda Lear pour les Indestructibles 2

Gérard et Louane, vous avez tous deux repris des rôles joués par d’autres acteurs, vous vous êtes inspirés de leur prestation ? Comment avez-vous fait ?

Louane : On ne peut pas se calquer sur quelqu’un. On a des voix trop différentes des acteurs qui étaient là avant nous, donc moi j’y suis vraiment allée de façon fraîche. La personne qui m’a le plus aidé est la directrice artistique qui me guidait.

Gérard Lanvin : Un grand merci à Barbara parce que c’est quelqu’un de formidable. Boualem aussi, Virginie bien sûr. On s’enferme dans le noir pendant trois jours avec des gens qui savent ce qu’ils veulent obtenir. En cela, il ne faut jamais aller vers les trucs d’origine. Même pour un film avec les remakes que l’on fait des fois. Malheureusement souvent ratés mais en l’occurrence faut pas les regarder parce que sinon vous vous inspirez de quelque chose que l’on ne vous demande pas de faire à l’identique. C’est à vous de créer une émotion à partir de votre personnalité, de votre sens de l’observation. Avec la voix, il a fallu la travailler, la remonter un peu. Et donc comme Amanda, j’espère que l’on ne va pas attendre 14 ans pour en faire un troisième, parce que je serai comme elle ! (rires)

Amanda Lear : On ne cherche pas à imiter la voix originale, notre voix n’est pas du tout celle de l’originale, mais on essaie de rentrer dans le caractère, les intentions du personnage.

Vous considérez ça comme jouer un rôle ?

Gérard Lanvin : Mais c’est un rôle. C’est un rôle et c’est très pointu, il est plus facile de faire un rôle au cinéma parce que là vous devez contrôler l’image et le texte, c’est-à-dire le rythme, sans jamais avoir eu le moindre contact avec le truc. On vous dit « On le fait mardi, mercredi et jeudi » et c’est là où vous découvrez tout, sur un dessin animé aussi pointu, sur des images aussi pointues, des expressions aussi bien jouées, il faut être très attentif au jeu du personnage, contrairement par exemple à L’Age De GlaceManny est un mammouth qui a une trompe et on ne travaille qu’avec les yeux. Là il faut travailler avec les mouvements de lèvres… c’est un gros travail d’acteur, enfin de comédien.

Amanda Lear : On n’a pas comme au théâtre des mois de répétition avant pour rentrer dans le personnage. C’est immédiat, il faut tout de suite être bon.

Rencontre avec Gérard Lanvin, Louane et Amanda Lear pour les Indestructibles 2

Est-ce que dans la vraie vie on a aussi besoin de super-héros ?

Gérard Lanvin : Ils sont où ?

Louane : C’est la morale de l’histoire ? Evidemment l’histoire tourne autour des super-héros parce que c’est le thème du film, mais je pense que la vraie situation du film c’est à quel point la famille c’est important, à quel point on peut compter les uns sur les autres. Je pense que le vrai message du film n’est pas que les super-héros rendent la vie meilleure, mais qu’ensemble on peut rendre la vie meilleure !

Du coup vous préférez quelle famille ? La famille Bélier ou la famille des Indestructibles ?

Louane : Je vais vous répondre honnêtement, je n’ai pas de préférence, moi ce que j’aime c’est la famille.

Quand vous faites une voix, par rapport à un rôle habituel, vous avez plus de contraintes ou plus de liberté ?

Gérard Lanvin : On a plus de contraintes, ça c’est clair. Il y a deux façons de travailler au cinéma, il y a comédien et acteur… Les acteurs travaillent avec leur personnalité, les comédiens ont eu besoin d’apprendre tout ça, chacun son histoire. Il y a des aptitudes ou pas à avoir dès le départ. Pour le dessin animé, il n’y a pas d’aptitude à avoir, il y a une technicité à comprendre et après il faut avoir le sens du jeu par rapport à ce que l’on vous propose de jouer. C’est assez difficile en fait par rapport au métier d'acteur devant une caméra. Je pense que c’est plus pointu comme travail.

Amanda, ce genre de personne comme Edna, au ton péremptoire, vous en avez déjà croisé ?

Amanda Lear : Alors ça, on en croise tout le temps des bonnes femmes comme ça, péremptoires, des madame Je-sais-tout, tout ce qu’elles disent ça ne se discute pas, « C’est moi qui décide ». Des comme ça, il y en a un petit peu partout. Mais c’est un personnage féminin que l’on trouve de plus en plus dans notre société, pas seulement dans la mode, mais je veux dire dans le business, dans les restaurants.

Le message de tolérance et d’acceptation de l’autre a-t-il une importance particulière pour vous ?

Amanda Lear : Il y a de la tolérance. Les super-héros dans ce film ont été mis à l’écart comme des gens anormaux, on ne veut pas les voir. Et justement on essaie dans ce film de les remettre sur le devant de la scène, de les sortir de leur cachette et c’est un petit peu ce qu’il se passe aujourd’hui avec les gens « différents », on les cache. Et justement ce film voit ça très bien. Vous savez, je pense que les Pixar suivent beaucoup la société, l’actualité.

Louane : Si je peux rajouter quelque chose… Il y a ça à plusieurs étapes, quand on parle des super-héros mais même pour mon personnage, le fait d’être masquée, d’assumer qui elle est, le fait d’assumer qu’elle ait une sorte de double identité, il y a un vrai message d’acceptation de soi en plus du message de l’acceptation de l’autre. Dans ce film, il y a énormément de messages qui essaient d’expliquer apparemment aux enfants mais je pense aussi aux adultes qu’il faut vraiment commencer à accepter et à appliquer les différences sans juger les gens. Je pense que c’est l’un des messages les plus forts qu’il y ait dans ce film. Un humanisme assez impressionnant pour un film d’animation. C’est une jolie claque. Chez Pixar, ils ont des valeurs, ça fait du bien de voir ça dans des films d’animation et de se dire que même ce genre de chose passe par l’éducation pour les enfants. Je trouve ça assez touchant en fait.

Vous voyez ce film comme un film féministe dans la mesure où l’héroïne est une femme et que l’homme est au foyer ?

Amanda Lear : Oui c’est vrai que, pour la première fois, le super-héros est au chômage et il reste à la maison à s’occuper des enfants, de donner le biberon, pendant que c’est sa femme qui part en mission et qui travaille. Donc ça c’est nouveau, c’est vrai que jusqu’à présent c’était plutôt le contraire. Donc on peut dire que c’est féministe. En tous cas, il se débrouille pas très bien, il est obligé de venir demander de l’aide à Edna… Et puis celle qui n’a pas de super pouvoirs et qui s’occupe très bien c’est aussi Edna et c’est un personnage féminin.

Louane : Je sais pas s’il est féministe pour moi. Je pense qu’il est humaniste. Je pense que justement ça permet de montrer aux gens qu’il y a des familles différentes et qu’aujourd’hui en 2018 c’est plus la maman à la maison et le papa qui travaille et qu’il y a plein de types et de schémas de familles différents. Je pense pas que ça soit si féministe que ça, je pense que c’est plus large, je pense qu’il y a un côté d’égalitarisme qui est presque omniprésent et que c’est vraiment plus de l’humanisme que du féminisme parce que l’on est pas sur un pouvoir aux femmes mais l’on est sur un partage des tâches. Et je pense que c’est vraiment quelque chose qui relève plus de l’égalitarisme et de l’humanisme que plutôt juste du féminisme.

Amanda Lear : Oui, le féminisme c’est Wonder Woman.

Louane : Oui c’est le partage, le vivre ensemble, l’acceptation des différences et le non jugement.

 

Rencontre avec Gérard Lanvin, Louane et Amanda Lear pour les Indestructibles 2

Pour revenir à la technique, vous bougez quand vous faites vos voix ? Comment vous faites pour la modifier ?

Gérard Lanvin : Alors il n’y a pas de truc particulier, il y a un travail que l’on fait ensemble, en équipe avec Barbara, Boualem, Virginie. On arrive à trouver le ton exact au bout d’un moment. Après c’est fini, on a le personnage et tout va bien. C’est vrai qu’encore une fois, comme le disait Amanda, on découvre le jour où on le fait. Ça serait intéressant d’avoir une semaine avant le film juste pour regarder les expressions déjà, parce qu’entre la rythmo et les expressions vous n’avez pas le temps, vous êtes concentrés sur du jeu mais en même temps il faut le saisir furtivement, le jeu. Donc c’est complexe, hein. C’est en ça que le manque de visionnage avant… il y a un léger manque.

Vous ne voyez pas du tout le film avant ?

Gérard Lanvin : Rien du tout. Ce qu’on voit nous, souvent en le faisant, il est en anglais. Louane, je l’ai entendue en anglais. Amanda, je l’ai entendue avec sa voix.

Louane : Moi je vous ai entendus. Je suis la dernière à l’avoir tourné en fait, à avoir fait le doublage, donc j’ai eu la chance d’avoir leur voix et je vous assure que c’est de la chance.

Gérard Lanvin : Oui parce qu’on ne sait pas comment l’autre va répondre. Nous, on a découvert tout ça dimanche en fait (la date de la projection officielle au Grand Rex). Est-ce qu’on a bien travaillé ? Mais, grâce à Dieu, on a été rassuré par les gens qui ont travaillé avec nous, qui sont d’une telle générosité déjà, d’une telle exactitude, d’un tel professionnalisme que l’on ne peut que leur faire confiance. Parce qu’ils savent faire en sorte que l’on puisse leur faire confiance, parce qu’ils ont les mots pour ça. Et on a toujours besoin d’un taulier, dans n’importe quelle situation. Donc à partir de là, on avait cette équipe qui nous a permis d’aller vers ce qu’ils idéalisaient le plus chez nous, c’est-à-dire la voix évidemment mais pas forcément une voix grave comme j’ai puisque là je fais la clope, la vie, les énervements, peu importe, elle se transforme la voix, elle devient de plus en plus grave et d’ailleurs souvent au cinéma les jaloux en général font la remarque (prenant une voix grave) « Il parle comme ça »… On parle tous comme ça à un certain âge, ils verront ! Mais il a fallu remonter dans les médiums comme vous dîtes, après on chope le personnage et après la voix devient naturelle. C’est aussi bête que ça. Pour bouger, ça, bien sûr ! Bien sûr ! Pour donner l’énergie au moment où il faut la donner, s’il bouge, il bouge et on doit bouger !

Louane : Moi je mettais des champs de force tout le temps !

Gérard Lanvin : Voilà !

Louane : J’étais en train de jouer et je faisais un champ de force ! Quand on fait un champ de force, y a ce mouvement et ce cri qui fait « ahhhh » qui est assez chelou, et du coup pour donner l’intention j’étais là « ahhhh » je faisais vraiment ça parce que j’étais en train de sortir un champ de force de moi. C’était assez agréable, vous devriez essayer de faire des champs de force. Alors attention, parce que quand vous prenez un coup c’est presque le même bruit mais c’est pas pareil, je faisais « hhhha »… Et c’est pas le même « ahhhh » ! C’est deux « ahhhh » différents !

Amanda Lear : Oui c’est très difficile les onomatopées, les « ahhhh », on a l’impression de tourner un film porno.

Louane : Tout le temps y a écrit des « hhhh » avec une flèche vers le haut ou le bas, la flèche vers le haut c’est (mimant une inspiration) « hhhh », la flèche vers le bas c’est (mimant une expiration) « hhhh » ! Il faut apprendre !

Gérard Lanvin : Moi je propose à Disney de faire des cassettes…

Amanda Lear : Des DVD !

Gérard Lanvin : Des DVD de formation. C’est-à-dire que les gens pourraient chez eux avec un micro essayer de faire le personnage.

Amanda Lear : En karaoké !

Louane : Ça serait génial ! Il faudrait mettre la rythmo dans les bonus des films !

Gérard Lanvin : Ça serait pour les enfants ! Refaire tout le travail mais avec des gens qui ont des idées « Tiens je vais acheter ça à mon fils et on va s’amuser en famille à doubler nous le dessin animé ! ». On va s’associer Louane, dessus ?

Louane : On dépose le brevet !

Gérard Lanvin : Allez !

Titre original

The Incredibles 2

Date de sortie en salles

4 juillet 2018 avec Walt Disney

Date de sortie en vidéo

 

Animation

Tony Fucile

Musique

Michael Giacchino

Support & durée

35 mm en 2.35 :1 / 118 min

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