Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] la Belle & la Bête : version Disney, mais en live !

[critique] la Belle & la Bête : version Disney, mais en live !

Voici donc l’adaptation très attendue de l’un des dessins animés les plus appréciés de Disney. La Belle Et La Bête mis en scène par Bill Condon se contente de transposer en live l’œuvre d’origine, sans réelle modification. Si l’on pourra remettre en cause la pertinence artistique d’un tel long-métrage, on se régalera des numéros musicaux toujours aussi splendides et de la performance formidable d’un casting cinq étoiles. Magique !

Depuis que Disney s’est mis en tête de transposer en live la plupart de ses classiques, l’adaptation de La Belle & La Bête était probablement l’une des plus attendues, le dessin animé des 90’s étant l’un des plus appréciés des fans. Il fait partie du quatuor qui a relancé le studio dans un second âge d’or, un succès que l’on doit, entre autre, au remarquable travail d’Alan Menken, Howard Ashman et Tim Rice, qui ont eu la géniale idée de raconter leurs histoires sous forme de comédie musicale et de revenir à une certaine tradition considérée comme désuète à l’époque.

[critique] la Belle & la Bête : version Disney, mais en live !

Il est assez logique de voir que le choix de la firme s’est porté sur Bill Condon pour mener à bien ce projet de relecture live, étant donné que celui-ci – un honnête metteur en scène sans réel univers propre à qui l’on doit notamment certains Twilight et Mr Holmes récemment - a fait ses preuves avec Dreamgirls et le scénario de Chicago dans le genre musical. Il en résulte un film très sage, trop même, extrêmement fidèle à l’œuvre d’origine, au point que l’on remette en cause la pertinence artistique de cette démarche qui consiste parfois à refaire plan pour plan ce qu’il y a dans le dessin animé.

Disons-le d’emblée, La Belle Et La Bête live n’apporte pas grand-chose pour qui a déjà vu le film d’animation. La structure narrative est identique, il n’y a quasiment aucune prise de risque. La Belle Et La Bête n’a pas la subtilité de l’excellent Livre De La Jungle de Jon Favreau, dont les modifications scénaristiques étaient mues par une volonté de mieux s’intégrer dans l’air du temps pour véhiculer un message (Mowgli choisissant à la fin de vivre dans la jungle). De fait, les quelques maladresses du dessin animé (mais qui étaient justifiées parce qu’il s’agissait, justement, d’un dessin animé) à l’instar de la manière elliptique dont les personnages principaux tombent amoureux l’un de l’autre sont également perceptibles dans ce remake, mais sautent peut-être encore plus aux yeux en raison de la nature « réaliste » du film. Il y a également quelques fautes de goût, dont un générique de fin vraiment ringard faisant penser à un soap et un manque de lisibilité de certains mouvements de caméra lorsque le décor apparaît comme trop chargé d’éléments (comme le panneau dans la chambre de Belle ou la chanson « Be our guest » extrêmement riche visuellement) et qui nous font dire qu’il aurait fallu tourner en HFR.

[critique] la Belle & la Bête : version Disney, mais en live !

Néanmoins, la magie est intacte.

Le film fonctionne bien et garde toutes les qualités de sa version d’origine. Bien entendu, l’on se régale des numéros musicaux (dont certains sont inédits d’ailleurs) qui gagnent à être écoutés dans une salle de cinéma en Atmos (nous n’avions plus entendu un mixage Atmos aussi dingue depuis Le Hobbit !) et que l’on doit à Alan Menken, compositeur surdoué des plus belles musiques du studio.

[critique] la Belle & la Bête : version Disney, mais en live !

Et puis il y a la performance formidable d’un casting prestigieux. Emma Watson arrive à convaincre en quelques secondes, son jeu s’est affiné depuis Harry Potter, elle fait une Belle charismatique et attachante. Luke Evans nous apparaît comme une évidence en Gaston, et son fidèle Lefou, interprété par l’irrésistible Josh Gad, trouve le moyen d’être beaucoup plus intéressant que dans le dessin animé. Un peu comme le père de Belle, alias Kevin Kline, mieux caractérisé dans cette nouvelle adaptation. Il est plus complexe d’évaluer l’apport de Dan Stevens dont le personnage est certes réalisé en partie en performance capture mais qui ne laisse pas forcément imaginer le réel travail fourni par l’acteur. Enfin, il y a l’impressionnant casting vocal composé d’un Ewan McGregor à l’accent frenchy, de Ian McKellen, Audra McDonald, Stanley Tucci et Emma Thompson, qui apporte un charme supplémentaire à des personnages numériques a priori moins rigolos que leurs homologues du film d’animation.

En fait, il faut aller voir ce film comme l’on irait voir la version musicale sur scène. On sait ce que l’on va voir, mais on apprécie beaucoup les petites nuances ou les similarités avec le classique Disney que l’on connait par cœur. Et c’est ainsi que l’on se rend compte que l’œuvre était déjà formidable à l’époque de sa version animée, et qu’elle l’est tout autant aujourd’hui dans sa version live. De quoi passer une très agréable séance de cinéma.

Date de sortie

22/03/2017 avec Walt Disney Pictures

Photographie

Tobias A. Schliessler

Musique

Alan Menken

Support & durée

2.35 : 1 / 129 minutes

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
C'est un film que j'ai très envie de voir car effectivement la belle et la bête est un de mes disney préféré !<br /> J'ai hâte de découvrir la performance d'Emma Watson et ce que tu en dis me donne encore plus l'eau à la bouche !<br /> Merci pour cette chronique !<br /> Bon week-end
Répondre