Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un sous Gone Girl aux accents hitchcockiens, porté par un excellent casting (paradoxalement à deux doigts du surjeu) et par un scénario rocambolesque, et dont la révélation finale frôle le ridicule. La Fille Du Train, malgré toutes ses maladresses, reste un sympathique petit thriller qui nous tient en haleine jusqu’à ce que l’on ait enfin raccroché les wagons de cette intrigue multipliant les points de vue et les rebondissements. Ça fonctionne plutôt bien.
Un petit thriller aux accents hitchcockiens, sorte de sous Gone Girl presque parodique, le second degré en moins et le ridicule en plus.
Pourtant, La Fille Du Train parvient à tenir les spectateurs en haleine, comme si son scénario rocambolesque complètement improbable n’empêchait pas le film, à défaut de se mesurer à celui de Fincher, d’être franchement captivant… car l’on a envie de connaitre la révélation finale, quand bien même celle-ci s’avère, au demeurant, complètement grotesque.
Il faut savoir que si le début du long-métrage fait le job, avec une très bonne mise en place des enjeux et des personnages, le récit bascule peu à peu dans l’absurde en multipliant les points de vue et les rebondissements. Et ce qui était jusqu’alors un bon film à suspense, avec une enquête somme toute très divertissante, frôle de justesse le nanar. Il faut dire également que l’on a l’impression que tous les départements artistiques sont en roue libre, comme s’il était impossible de maintenir une certaine continuité d’un bout à l’autre du film…
De fait, ne soyez pas étonnés par les changements radicaux de ton, par certains choix douteux de mise en scène (quelques effets ringards), ni par l’interprétation d’un pourtant excellent casting – Emily Blunt (Edge Of Tomorrow), Rebecca Ferguson (Mission : Impossible Rogue Nation), Haley Bennett (Le Come-Back) - qui semble parfois pris en flagrant délit de surjouer.
Mais qu’importe finalement, tant La Fille Du Train se laisse regarder – dès lors que l’on comprend le genre de film qu’il est en réalité - agréablement. Commence alors un jeu entre le métrage et ses spectateurs, cherchant continuellement à devancer les retournements de situations d’une intrigue qui distille habilement les indices avec parcimonie tout en mélangeant vrais et faux flashbacks. A ce niveau, on pourrait presque comparer La Fille Du Train à Wild Things [NDLR. Sex crimes en… français].
Un thriller ludique qui, malgré ses maladresses, fonctionne plutôt bien.
Titre original | The Girl On The Train |
Mise en scène | Tate Taylor |
Date de sortie | 26/10/2016 avec Metropolitan FilmExport |
Scénario | Erin Cressida Wilson & Paula Hawkins |
Distribution | Emily Blunt, Haley Bennett, Rebecca Ferguson, Justin Theroux, Luke Evans & Lisa Kudrow |
Photographie | Charlotte Bruus Christensen |
Musique | Danny Elfman |
Support & durée | 1.85 : 1 / 105 minutes |
Synopsis : Rachel prend tous les jours le même train et passe tous les jours devant la même maison. Dévastée par son divorce, elle fantasme sur le couple qui y vit et leur imagine une vie parfaite… jusqu’au jour où elle est le témoin d’un événement extrêmement choquant et se retrouve malgré elle étroitement mêlée à un angoissant mystère.