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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] The Big Short : Le Casse Du Siècle

[critique] The Big Short : Le Casse Du Siècle

Avec son casting de superstars donnant l’impression de s’être franchement bien marrés sur le tournage, sa réalisation bourrée d’énergie passant son temps à jouer avec les codes cinématographiques et son récit se déroulant dans le monde de la finance faisant la part belle à toute une gamme de personnages autant escrocs que génies asociaux, The Big Short Le Casse Du Siècle a des faux airs de parodie de film de Martin Scorsese, influence largement avouée par un réalisateur plus habitué aux comédies grasses – mais cultes.

Il n’était pas spécialement évident d’imaginer un réalisateur comme Adam McKay aux manettes d’un long-métrage tiré d’une histoire vraie s’inscrivant dans le monde de la finance. Surtout connu pour ses comédies bien grasses, mais cultes,  mettant quasi systématiquement Will Ferrell (un génie comique complètement sous-estimé) en avant (Anchorman et sa suite, Ricky Bobby, Frangins Malgré Eux), celui qui est également scénariste de Ant-Man sorti récemment s’était déjà pourtant penché sur le sujet du krach boursier dans le générique animé de son The Other Guys (avec Mark Wahlberg). The Big Short Le Casse Du Siècle ne dépareille donc pas vraiment dans sa filmographie, puisqu’ayant bien souvent des allures de comédie avec ses personnages bigger than life que l’on croirait sortis d’une parodie de film de Martin Scorsese.

C’est d’ailleurs un peu cette sensation de copie qui pourra de prime abord agacer, avant que l’on se rende compte que les similitudes avec Le Loup De Wall Street sont pleinement volontaires et avouées, dans une scène sous forme de clin d’œil hilarant, trouvaille amusante répétée tout du long comme un gag et permettant à la fois de faire respirer le récit, de confirmer le ton du film, et de garder l’attention des spectateurs ne comprenant rien au jargon débité par des personnages complètement surexcités. L’on se dit alors que l’expérience d’Adam McKay dans le registre de l’humour apporte à son film sa singularité, et comme le réalisateur est également habitué à diriger des castings ahurissants (il n’y a qu’à voir les superstars ayant accepté de jouer dans Anchorman et sa suite), tout est en réalité très cohérent avec la démarche.

Parce qu’il est inspiré de faits réels mais qu’en même temps il parait complètement absurde dans sa représentation d’un microcosme ayant son propre fonctionnement, son langage et ses lois, The Big Short Le Casse Du Siècle nous fait penser à un autre film, lui aussi bien distinct dans la carrière de son auteur : No Pain No Gain de Michael Bay. Les deux longs-métrages partagent cette même vision de la décadence des Etats-Unis avec ses personnages presque caricaturaux se servant des failles du système quitte à verser dans l’illégalité, anti-héros hyperactifs prêts à tout pour grimper à l’échelle sociale, preuve de leur réussite incontestable et incontestée. En jouant avec la grammaire cinématographique, comme par exemple lorsqu’il fait parler ses protagonistes directement aux spectateurs, Adam McKay insiste sur l’aspect délirant de son récit, incroyable mais vrai, préférant tourner en dérision des anecdotes a priori effrayantes en utilisant au maximum le charisme et la facilité de séduction de ses superstars (cabotinant comme rarement) afin de mieux faire passer son message (la morale est sauve). Qu’il s’agisse d’un Ryan Gosling plus arrogant que jamais, d’un Christian Bale s’amusant encore à modifier son apparence, d’un Steve Carell excessif ou d’un Brad Pitt jouant les mentors au-dessus de tout, tous les acteurs semblent s’être franchement bien amusés sur le tournage à interpréter cette bande de marginaux, asociaux et cyniques, autant escrocs que génies. Ils participent grandement à la réussite du film, en nous faisant adhérer à des personnages de prime abord antipathiques évoluant dans un univers à la fois captivant et repoussant, et transformant le récit de manière à lui apporter cette touche ludique bienvenue.

Un film intéressant dans la carrière d’Adam McKay. Mais on lui préfère toujours ses collaborations avec Will Ferrell, dont certaines comptent parmi les meilleures comédies de tous les temps. Oui oui, on est objectifs !

 

 

 

Titre original

The Big Short

Mise en scène 

Adam McKay

Date de sortie

23/12/2015 avec Paramount

Scénario 

Adam McKay & Charles Randolph d’après Michael Lewis

Distribution 

Ryan Gosling, Christian Bale, Brad Pitt & Steve Carell

Photographie

Barry Ackroyd

Musique

Nicholas Britell

Support & durée

2.35 : 1 / 130 minutes

 

Synopsis : Wall Street. 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des medias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point… le casse du siècle ! Michael Burry, Mark Baum, Jared Vennett et Ben Rickert : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques … et tenter de rafler la mise !

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