Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Amateurs de films catastrophe et de tornades plus particulièrement, ce film pourra vous satisfaire: Black Storm ferait presque passer Twister pour une expérience de C'est Pas Sorcier. Avec ses effets spéciaux incroyablement réalistes, le spectacle est hallucinant. Mais la non justification du found footage et le manque d'épaisseur des personnages empêchent de l'approuver complètement.
Qu'il est frustrant de voir un film aussi réussi en terme de spectaculaire mais aussi raté dans tout le reste ! Il s'en fallait de peu pour que Black Storm soit réellement une excellente surprise, alliant scènes intimistes à des séquences d'action parfaitement exécutées. Malheureusement, l'absence totale de scénario tire le long-métrage vers la grosse série B voire le téléfilm, avec ses personnages tout sauf attachants et son intrigue archi convenue fondée sur un concept mal exploité. Il faut dire que si le found footage permet au réalisateur de mettre en scène des événements météorologiques ultra réalistes avec un impact décuplé par cette technique de « prise sur le vif », sa justification dans le récit pose problème. En effet, contrairement à des films comme Cloverfield ou plus récemment Babysitting, dans lesquels le public se voyait devenir le témoin d'incidents passés, accentuant par la même la sensation de crédibilité, les images de Black Storm semblent être montées au fur et à mesure que l'histoire se déroule, sans aucune cohérence. Si la trouvaille de la capsule temporelle est amusante, elle n'en demeure pas moins peu judicieuse dans son utilisation car mélangée à d'autres types d'enregistrements, comme ceux de l'équipe de chasseurs de tornades ou des équipes TV en hélico (et ça arrange bien le réalisateur quand il a besoin de mettre des plans larges impressionnants). Il semblerait que l'auteur n'ait pas réussi à tirer pleinement profit de son idée de base.
C'est d'autant plus dommage - que l'ensemble ne fonctionne pas - car pris séparément, chaque segment reste convaincant. Autre bémol, et pas des moindres, les personnages manquent d'épaisseur. Le seul qui arrive à se démarquer reste le personnage principal, interprété avec sobriété par Richard Armitage (Thorin dans Le Hobbit). A ses côtés, les autres protagonistes sont caricaturaux, voire exaspérants quand ils agissent en dépit du bon sens, contre toute logique. Mention spéciale pour les deux jackass, qui sont probablement les personnages les plus agaçants que l'on ait vus depuis longtemps. A dire vrai, il est impossible de savoir quelles étaient les intentions du réalisateur ou du scénariste avec eux : personnages volontairement irritants ou éléments comiques complètement à côté de la plaque ?
Malgré tout, Black Storm fonctionne correctement et assure largement le spectacle. Avec ses effets spéciaux incroyablement réalistes, rarement le public n'a été aussi bien placé au cœur de l'action. La première scène, de nuit, est à ce titre remarquablement efficace. Plus qu'un film, il s'agit d'une attraction. Pour les amateurs de sensations fortes, Black Storm est une réussite, très recommandable, et, à condition de passer outre les nombreux défauts et la paresse évidente de l'écriture, devrait s'imposer comme une nouvelle référence - compte tenu de son modeste budget - en termes d'utilisation habile d'effets spéciaux.
Titre original |
Into The Storm |
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Mise en scène |
Steven Quale |
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Date de sortie |
13/08/14 avecWarner |
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Scénario |
John Swetnam |
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Distribution |
Richard Armitage & Sarah Wayne Callies |
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Photographie |
Brian Pearson |
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Musique |
Brian Tyler |
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Support & durée |
35 mm / 89 minutes |
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