Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Your Name

[critique] Your Name

Véritable phénomène au Japon où il enchaîne les records, le nouveau film de Makoto Shinkai est un très joli conte moderne dressant le portrait d’une jeune génération de japonais, entre devoirs et aspirations, où le besoin de communiquer avec l’autre est une préoccupation majeure qui tient d’avantage du fantasme que du concret de la réalité qui tend à complexifier la vie sociale et les rapports humains. Your Name est un chef d’œuvre de sensibilité, par un réalisateur décidément à suivre. A ne pas manquer !

Les films d’animation cette année auront tous su nous surprendre et nous réjouir, de Zootopie à Vaiana, en passant par Le Monde De Dory, Le Garçon Et La Bête, Cigognes & Cie, Les Trolls, Kubo, Ma Vie De Courgette et La Tortue Rouge. Des genres totalement différents, mais des réussites indéniables.

[critique] Your Name

Précédé d’une réputation plus que flatteuse, le nouveau film de Makoto Shinkai ne fait pas exception, bien au contraire, puisqu’il pourrait même faire partie des meilleurs films de l’année sans aucun problème, tant il s’inscrit dans son époque avec une grande pertinence. Il parle certes davantage de et à la société japonaise, mais le récit est suffisamment universel pour toucher un large public, comme ont pu le faire les œuvres d’autres réalisateurs nippons tels Hayao Miyazaki ou Mamoru Hosoda.

A la vue du résultat, on comprend pourquoi ce film est parvenu à se classer au niveau des plus gros succès salle au Japon, en quatrième position après Le Voyage De Chihiro, Titanic et La Reine Des Neiges, ce qui est à n’en pas douter un exploit considérable. Your Name est un formidable conte moderne, un message plein d’espoir adressé à la jeune génération japonaise dont il dresse un portrait d’une grande justesse car tout en subtiles contradictions. Le réalisateur retrouve certaines de ses préoccupations d’auteur, comme cet attrait pour les personnages dans l’entre-deux, qui se cherchent, qui grandissent, qui s’émancipent.

[critique] Your Name

En se focalisant sur le destin croisé de deux adolescents que tout oppose en apparence, il ne fait que mettre en évidence leurs points communs, fortement dictés par la complexité des relations sociales d’un pays qui accentue les paradoxes et tend à leur faire rêver d’une vie différente de celle qui leur est destinée par le poids des conventions ou des traditions. Des jeunes héros qui ont besoin de communiquer mais qui n’y parviennent jamais totalement, ou alors de manière fantasmée, partagés entre leurs devoirs et leurs aspirations. Your Name raconte comment un garçon de la ville et une fille de la campagne vont interagir l’un avec l’autre à la suite de diverses inversions de leur personnalité qui se produisent pendant leurs rêves. Lorsqu’ils échangent en quelque sorte d’apparence, lui en elle et elle en lui, ils se permettent nombre de fantaisies vis-à-vis de leur entourage qu’ils n’oseraient jamais faire en temps normal. La pression sociale n’existe plus, ils peuvent paradoxalement être ce qu’ils désirent réellement, sans honte et sans gêne. Finis les devoirs, les contraintes, place aux aspirations et aux désirs assouvis. Sauf qu’au lieu de continuer le long-métrage sur une voie a priori plutôt amusante et légère, en montrant en quoi cet échange entre la fille et le garçon leur permet de faire ce qu’ils veulent depuis toujours, le réalisateur va ensuite les mettre devant leurs propres contradictions.

[critique] Your Name

Une seconde partie de métrage beaucoup plus complexe, qui n’est d’ailleurs pas évoquée dans les différents trailers, va traiter de la prise de conscience de cette jeunesse qui ne peut pas se débarrasser du poids des traditions - qui font partie intégrante de leur identité - et qui va accepter les devoirs qui lui sont dictés. Your Name parle de la construction psychologique et de l’affirmation d’individus dans un monde schizophrène. Une merveille de sensibilité nipponne.

Les amateurs du Japon seront d’ailleurs ravis de retrouver ces petites tranches de vie si caractéristiques du pays du soleil levant, ces environnements urbains et ruraux typiques, ces rappels à la culture (avec dégustation de ramens, sushis, distributeurs automatiques dans tous les coins, matsuri, cafés et autres restaurants). On a même eu la bonne surprise de voir l’hôtel du Park Hyatt où a été tourné Lost In Translation dans plusieurs scènes se déroulant à Shinjuku dans le quartier de la mairie de Tokyo ! Your Name est un chef d’œuvre à ne pas manquer !

 

Titre original

Kimi No Na Wa

Mise en scène

Makoto Shinkai

Date de sortie

28/12/2016 avec Eurozoom

Scénario

Makoto Shinkai

Distribution

Ryûnosuke Kamiki, Mone Kamishiraishi & Masami Nagasawa

Photographie

Masashi Ando

Musique

Radwimps

Support & durée

1.85 : 1 / 106 minutes

 

Synopsis : Mitsuha, adolescente coincée dans une famille traditionnelle, rêve de quitter ses montagnes natales pour découvrir la vie trépidante de Tokyo. Elle est loin d’imaginer pouvoir vivre l’aventure urbaine dans la peau de… Taki, un jeune lycéen vivant à Tokyo, occupé entre son petit boulot dans un restaurant italien et ses nombreux amis. À travers ses rêves, Mitsuha se voit littéralement propulsée dans la vie du jeune garçon au point qu’elle croit vivre la réalité... Tout bascule lorsqu’elle réalise que Taki rêve également d’une vie dans les montagnes, entouré d’une famille traditionnelle… dans la peau d’une jeune fille ! Une étrange relation s’installe entre leurs deux corps qu’ils accaparent mutuellement. Quel mystère se cache derrière ces rêves étranges qui unissent deux destinées que tout oppose et qui ne se sont jamais rencontrées ?

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article