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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

X-Men Extra #79, mai 2010 – X-Men pour toujours !


Les cinq épisodes (plus un prologue) de la série X-Men Forever de Chris Claremont & Tom Grummett.

 

Résumé : Magnéto vient de périr face à l’offensive de son acolyte Fabian Cortez. Sa base, l’astéroïde M, s’est désintégrée en pénétrant l’atmosphère terrestre. Face à ce nouveau péril, les mutants se sont regroupés autour du professeur Xavier mais ont la surprise de voir Nick Fury surveiller leurs faits et gestes…

 

Une chronique de Vance


x-men-extra79.jpg« Nouvelle formule » (comme l’annonce fièrement – mais discrètement – un petit badge imprimé sur la première de couverture) ou pas, on peut au moins affirmer que 5 épisodes et demi, quand bien même ce ne serait pas vraiment une « saga complète » (autre badge, plus visible celui-là), c’est une aubaine. De fait, l’épaisseur est de bon aloi, et pour 0,20€ de plus, on a droit à nettement plus de pages pour une qualité similaire. Rangé verticalement aux côtés des autres, ce X-Men Extra fait bonne figure.

Mais rares ont été les « Extra » que j’ai accepté de conserver (oui, vous le savez, j’en ai fini avec le complétisme des séries « X », même si j’ai toujours tous les épisodes des séries officielles) : bien souvent, on avait droit à des mini-séries peu originales ou mal réalisées et qui n’ajoutaient rien à l’histoire compliquée de nos enfants de l’atome.

Sauf que, ici, c’est Claremont. Son retour. En grâce, si l’on peut dire. Evincé voilà près de 20 ans en raison, semble-t-il de propositions qui n’avaient pas obtenu le feu vert des décideurs de Marvel, il était entré dans la concurrence et s’y était illustré. La Maison des Idées l’avait, depuis, rappelé, mais pas pour reprendre les rênes de son ancien bébé. Son étoile s’est alors doucement ternie, conservant malgré tout cette aura héritée de ces intrigues emboîtées qui avaient été sa marque de fabrique et avaient abouti à d’audacieux et monumentaux épisodes de la vie des X-Men. Encore aujourd’hui, impossible d’occulter la saga du Phénix Noir, parallèle à (et imbriquée dans) celle du Club des Damnés. Et d’oublier qu’il est à l’origine de la montée en puissance du mutant griffu le plus connu de la planète. Certes, John Byrne et Terry Austin sont pour beaucoup dans l’aboutissement des plus célèbres épisodes de cette époque. Mais Claremont était incontestablement aux commandes. On lui reprochait, parfois, de ne jamais laisser voir le bout du tunnel, apportant à ses sub-plots des réponses qui engendraient d’autres questions, emberlificotant la trame déjà complexe de la vie de nos mutants, les liant et les désunissant à l’infini sans pour autant oublier leur vie privée et leurs déboires sentimentaux ; une sorte de Chris Carter avant l’heure, les X-Men revêtant souvent la même densité absconse que les X-Files.

Alors, ce qui « aurait pu être » valait-il le coup ?

En fait, non.

C’est plat, sans réelle saveur, fondé sur des enchaînements artificiels et des rapports incongrus. Pire : on a même l’impression que Claremont a oublié ses personnages en route. Si le côté monolithique de Xavier ne surprend pas, Fury est bien pâle et Dents de Sabre complètement à côté de la plaque (il passe son temps à féliciter ses adversaires !). Les dialogues semblent monstrueusement fats, d’un autre âge, malgré un effort pour des petites piques qui ne parvient pas à effacer le sentiment général. Et la traduction ne fait rien à l’affaire, malheureusement – ne parlons pas de l’orthographe, laissons cela à Neault qui en a fait l’un de ses chevaux de bataille [n’hésitez pas à lire son article, édifiant !].

Il y a dans tout cela un parfum désagréable de moisi : la nostalgie n’arrange rien, ne permet pas en toux cas qu’on s’enthousiasme devant ces retournements d’un autre âge. D’autant que certains ressorts avaient été utilisés par la suite, mais de manière plus dynamique, plus percutante. Ce qui est marquant, c’est de voir à quel point le monde des comics a évolué depuis la mort de Jean Grey (la première, hein, vous m’avez compris !). Ca n’ôte absolument rien au sense of wonder qui parsemait les pages des histoires de la paire Claremont/Byrne – mais ça ne redore pas son blason non plus. Du coup, je ne vois pas vraiment l’opportunité d’une telle initiative – à la rigueur dans un What if ? plus second degré…

Quelques jolies couvertures (dont une rappelant furieusement les graphismes de Cockrum), l’émergence d’un « Cartel » (nommé « Consortium » dans la postface) mystérieux, la mort inexpliquée d’un pilier de l’équipe (on n’y croit pas une seconde), la disparition et réapparition d’une… griffe de Wolverine (sans commentaire), la mainmise du S.H.I.E.L.D. sur les opérations mutantes (logique), un méchant tout-puissant et un traître insaisissable + la réapparition d’un ancien ennemi (du genre qu’on croyait définitivement éliminé) et d’un ancien ami. Et une romance… avortée. Kitty Pryde prend de l’ampleur, et c’est sans doute le meilleur point de ces histoires.

Les dessins sont agréables, avec un découpage également old-school malgré quelques belles pleines pages. Les visages ont l’air de n’avoir que deux expressions (dents serrées ou… desserrées) mais ils sont reconnaissables et les postures sont fluides.

Pour le reste… à vous de juger.

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