Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Titre original : Armour of God 2
Un film écrit, réalisé et interprété par Jackie Chan (1993).
Un DVD Seven Sept (2005).
Résumé : Jackie est chargé de retrouver 240 tonnes d'or nazi, caché depuis des décennies au fin fond du Sahara. Il sera accompagné pour cette mission de l'historienne Ada, d'une touriste nommée Momoko et de Elsa, petite-fille de l'officier qui a caché le trésor. Hélas, ce petit groupe est poursuivi par des mercenaires arabes et par les hommes de main d'Adolf, dernier survivant de la brigade d'origine...
Une chronique de Vance
Jackie Chan a longtemps côtoyé, de loin, ma vie de
cinéphile. En fait, ce sont les copains, complètement fans, et même mes frangins qui avaient été époustouflés par sa virtuosité et son humour dans des films comme le
Chinois. Pourtant, étrangement, je n’ai jamais vu un film de lui avant ces dernières années. Il a suffi d’une soirée consacrée aux films d’arts martiaux, de conseils avisés de spécialistes
et d’achats sur Internet pour tomber sur des perles comme Combats de maîtres.
Opération Condor était resté dans son emballage, en forme de livre à couverture glacée et aux couleurs chatoyantes. Il a suffi que ma fille me fasse signe pour qu’on le lance.
Le film, c’est bien simple, est construit comme les Aventuriers de l’Arche perdue. On y voit d’abord Jackie (alias le Condor) accéder à un temple perché sur une montagne pour s’y emparer d’émeraudes géantes appartenant à une tribu troglodyte. Ces derniers le surprennent mais le laissent faire, lui offrant carrément les pierres précieuses. Mais quand il se met à boire de l’eau coulant d’une sculpture, les indigènes sont en émoi : un ancien explorateur surgit alors et lui annonce qu’il devra épouser la fille du chef (châtiment qu’il accomplit sans grand enthousiasme). Jackie préfère s’enfuir, usant de son agilité de chat avant de sauter dans une sphère de plastique pour dévaler la montagne.
Fin de l’introduction. Alors qu’il se prélasse dans un atoll paradisiaque, il est contacté pour une mission…
Le reste, c’est du n’importe quoi.
Le script est complètement foutraque, prétexte à des situations indianajonesques mais avec des filles moins habillées : leurs lignes de dialogue sont extraordinairement grotesques, elles passent d'ailleurs leur temps à crier en agrippant leur serviette de bain. A la longue, c’est horripilant, même en VF où les doubleuses rivalisent dans les aigus. Le pire, c’est qu’elles sont complètement caricaturales : jolies, bien faites, mais complètement gourdes et potiches (l’historienne, pourtant censée être la plus cultivée, est sidérante de niaiserie).
Mais Jackie Chan, c’est surtout pour les cascades et les bagarres qu’on le connaît. Et là, il assure. On déplorera même qu’il en manque, et qu’elles soient trop courtes. On en retiendra une poursuite qui s’achève sur des docks entre plusieurs voitures et la moto de Jackie (à la fin, son ultime cascade lui fait précipiter la moto dans l’eau alors qu’il s’agrippe à un filet), une bagarre générale dans un petit hôtel qui finit quasiment en ruines et un duel dans une soufflerie géante, très drôle quoique répétitif.
Au final, c'est mouvementé, cool, parfois rigolo mais souvent criant de bêtise.
J'oubliais aussi la musique, qu'on croirait tirée d'un jeu vidéo sur Super Nintendo.
L’image est jolie dans les scènes diurnes mais manque de définition dès que cela s’assombrit ; ça reste satisfaisant. La VF est en 2.0, la piste cantonaise est en 5.1.