Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un DVD M6 Vidéo (2008) visionné en VF 5.1.
Format image : 2.35 :1 ; 16/9. 105 min.
Synopsis : A Barrow, petite cité d’Alaska vivant de l’exploitation du pétrole, les habitants s’apprêtent à affronter la période de 30 jours pendant lesquels le soleil ne se lève pas. Certains vont dans leurs familles, au sud, d’autres prennent congé. Le shérif veille sur ceux qui restent, mais il est contrarié par la présence de son ex-compagne qui a raté l’avion, d’autant que des problèmes s’accumulent : des téléphones ont été brûlés et des chiens de traîneau massacrés. Puis les premiers meurtres commencent et la panique s’installe : qui sont ces tueurs ?
Après le théâtral et foisonnant Dracula, l’occasion m’a été donnée de voir, dans le cadre du Challenge des Mordus, ce film un peu atypique, présentant une vision du vampire bien différente de l’imagerie traditionnelle entamée avec les films de la Hammer : ici, pas de comte transylvanien drapé dans sa noblesse déchue, pas de couloirs sombres au sein de demeures gothiques et pas d’histoires d’amour vouées à défier le temps et la mort elle-même.
Construit sur un pitch intéressant (une troupe de non-morts décide d’envahir une cité d’Alaska pendant le mois où le soleil ne se lève pas), 30 jours de nuit se révèle être une œuvre à part dans la mythologie, tout en conservant les traits spécifiques à une honnête série B. L’ambiance est le point fort du métrage, obligatoirement crépusculaire, et David Slade va s’employer pour faire monter la pression par paliers, en se gardant, dans un premier temps, de nous montrer les auteurs des premiers crimes : le shérif Eben Oleson (plutôt bon Josh Hartnett) sera donc au four et au moulin pour essayer d’y voir plus clair dans ce qui s’annonce comme une tragédie.
Puis tout bascule : la révélation ayant eu lieu, c’est la curée. Les vampires se jettent sur la petite cité et on assiste à des scènes glaçantes où l’impuissance des humains semble sonner le glas de leur communauté. Enfin, les quelques survivants se rassemblent pour la dernière partie, qui parvient à conserver de l’intensité grâce à ce jeu de cache-cache assez réussi, qui saura mettre en lumière ce qu’il y a de pire et de meilleur chez l’homme : la lâcheté succèdera à l’héroïsme et les actes les plus vils seront accomplis dans les meilleures intentions.
Violent, parfois même étonnamment gore, ce « survival » vampire mérite le visionnage, avec ces monstres dégénérés bien éloignés des séducteurs maniérés habituels : ce sont des prédateurs, et on se demande bien comment les derniers rescapés pourront s’en sortir.
A noter aussi une très jolie fin qui rappelle celle de Thirst, d’excellents bruitages et une bonne maîtrise de la lumière.