[critique] Ma meilleure amie, sa sœur & moi : authentique

Petit budget, tourné rapidement, peu de décors, trois acteurs. 

Ma meilleure amie, sa sœur et moiest une belle surprise. 

Passée la sensation de voir une pièce de théâtre filmée, le film de Lynn Shelton (qui a en plus écrit le scénario) réussit à capter l'attention. 

Parce qu'il est rare de voir des acteurs jouer avec autant de sincérité. La simplicité de la mise en scène met en avant le jeu plus que naturel de Rosemarie Dewitt, Emily Blunt et Mark Duplass. Beaucoup d'improvisation, et une très grande justesse dans la palette d'émotions. Partant d'un sujet grave, le film ne verse jamais dans la caricature, dans le facile et le démonstratif. 

L'humour surgit par petites touches, au détour d'une conversation délicate ou d'une situation dramatique. De ce fait, le film semble très léger en apparence et joue avec les non-dits d'une manière stupéfiante. Il se dégage une authenticité dans les rapports du trio qui accroche dès les premières scènes les spectateurs, devenus "voyeurs". On s'attache de plus en plus aux personnages, on découvre leurs faiblesses, et aussi leurs forces. 

Et c'est à ce moment que le film frustre : on aimerait en savoir plus, on aimerait connaître la suite, mais Shelton se refuse de nous la montrer. 

En l'état, on a l'impression de n'avoir qu'effleuré un sujet. Comme si le vrai film ne commençait qu'à la toute dernière séquence. 

On en sort mitigé parce que l'on ressent une petite déception liée au scénario qui ne surprend jamais, mais également heureux d'avoir pu suivre ce moment touchant de la vie des trois personnages. L'interprétation remarquable peut vous motiver à découvrir ce film en salle, d'autant qu'esthétiquement c'est très inspiré.