Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Suite de l'un des gros succès de 2012, Hunger Games : L'embrasement arrive enfin dans nos salles mercredi. Adaptation du livre de Suzanne Collins destiné aux Young Adults, ce nouvel épisode reprend quasiment la même structure que le précédent, mais en y ajoutant le savoir-faire de son nouveau réalisateur. Le spectacle est à la hauteur des attentes, même si de grosses faiblesses de rythme se font sentir. Pas de quoi faire la fine bouche malgré une certaine frustration à la fin du film, d'autant que Jennifer Lawrence est toujours aussi irréprochable.
La nouvelle saga en vogue chez les ados revient dans nos salles. Si le premier film sorti en 2012 avait eu un bon succès, ce n'était clairement pas pour sa réalisation plate - malgré de belles idées de mise en scène - ni pour son manque de prise de risque. Les aventures sur grand écran de Katniss Everdeen avaient avant tout su s'attirer les fidèles lecteurs de la trilogie imaginée par Suzanne Collins ou les jeunes cinéphiles en manque de fiction (Harry Potter et Twilight ayant provoqué un immense engouement pour les œuvres fantastiques). Le film de Gary Ross n'avait malheureusement pas su installer correctement cet univers futuriste en édulcorant au maximum la violence du « jeu » auquel les personnages participent. Difficile dans ces conditions d'accepter la réalité de cette dystopie, le spectateur n'ayant de cesse de s'interroger sur la crédibilité de cette histoire de Capitole surpuissant et de Districts obéissants. Mais le film restait relativement plaisant à regarder car l'action était suffisamment intéressante pour ne pas décrocher, les acteurs ayant un gros capital sympathie facilitaient également l'immersion.
Réalisé par un metteur en scène un peu plus habitué à filmer l'action que son prédécesseur, Hunger Games :L'embrasement se révèle bien supérieur, à tous les niveaux, au premier épisode. Que les choses soient claires : il ne va pas transcender la saga, ni arriver à se faire apprécier de ses détracteurs. Mais il s'avère franchement captivant par instants, avec une mise en place des enjeux bien plus réussie. Hélas, cette mise en place nécessite une fois de plus une bonne d'heure d'exposition, au risque de raconter exactement la même histoire que lors du premier film. Un sentiment de déjà-vu qui nous fait craindre pour le déroulement de l'intrigue, d'autant qu'esthétiquement le monde d'Hunger Games n'est pas spécialement original ou convaincant pour maintenir l'attention, en attendant les nouveaux événements de cette suite… Passée donc cette énorme séquence d'introduction (un peu moins confuse que dans le film de Gary Ross, bien qu'encore légèrement nébuleuse), arrive enfin l'action. Et c'est ce que l'on est venu chercher. Francis Lawrence met alors à profit sa technique pour emballer les fameuses courses poursuites sur le terrain de jeu. Une partie plus condensée que lors du premier film, qui parvient à maintenir en haleine grâce à quelques petites trouvailles fort judicieuses. Techniquement, le film offre enfin des images aux effets spéciaux satisfaisants, notamment lors d'une scène assez « autre » dans laquelle nous retrouvons Jennifer Lawrence - en tenue de plongée avec un arc - affrontant une meute de mandrills légèrement irrités.
L’actrice est fidèle à elle-même, toujours irréprochable, au même titre que ses compagnons Josh Hutcherson et Liam Hemsworth (moins transparent que dans le premier). Les habitués Woody Harrelson et Donald Sutherland s'en donnent à cœur joie, Stanley Tucci se et nous régale d'une prestation remarquable. Les petits nouveaux ne sont pas en reste, avec un Philip Seymour Hoffman énervant à souhait. Les acteurs assurent une grande partie de l'intérêt que l'on peut porter à cette franchise.
Malheureusement, le film - pour qui ne connait pas le livre - reste toujours aussi évasif sur de nombreux aspects et l'on a la sensation de voir un monde finalement pas si énorme que ça. Une grosse ville et 12 villages paumés ? Tout semble comme étriqué ou manquant d'ampleur, et cette rébellion à venir ne paraît pas franchement massive. Cela reste en outre extrêmement manichéen malgré quelques prémisses réjouissantes pour le futur épisode (la fin est ambiguë et le personnage principal est vraiment bien développé).
Finalement, le plus embarrassant reste le scénario, qui impose un rythme bien trop hésitant au film. Et alors que l'on est plongé dans l'action, le métrage stoppe net. On a l'impression désagréable de n'avoir vu que la moitié d'un film, et on sort de la salle frustré. Ce qui convient probablement dans un livre ne marche pas forcément bien sur grand écran. En l'état, pas de quoi renoncer à aller voir ce film, mais gardez en tête qu'il vous faudra attendre avant d'avoir une conclusion à cette histoire. Les fans le savent déjà sans doute, mais il est utile de le noter. Un bon moment, vivement la suite !
Titre original |
Hunger games : Catching fire |
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Mise en scène |
Francis Lawrence |
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Date de sortie France |
27 novembre 2013 |
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Scénario |
Simon Beaufoy, Michael Arndt & Suzanne Colins |
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Distribution |
Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Elizabeth Banks, Woody Harrelson, Stanley Tucci & Philip Seymour Hoffman |
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Musique |
James Newton Howard |
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Photographie |
Jo Willems |
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Support & durée |
35 mm / 146 minutes |
Synopsis :Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark.
Puisqu’ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le Président Snow prépare la 75e édition des Hunger Games, les Jeux de l’Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais…