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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Charlie & la Chocolaterie

 

Un film de Tim Burton (2005) avec Johnny Depp et Helena Bonham Carter

DVD collector (belge) zone 2  

 

Charlie est un petit garçon sage et respectueux qui vit dans une petite maison misérable entouré de ses parents et grands-parents. Il ne se plaint jamais, même s’il souhaiterait mener une autre existence et en faire bénéficier sa famille. Or voilà qu’un jour, il tombe sur le fameux ticket doré qui lui permet de faire une visite exceptionnelle dans la chocolaterie de Willy Wonka, l’incontestable leader mondial de la confiserie. Bien qu’il songe un instant à le vendre (on lui en offre beaucoup d’argent), les siens le persuadent d’aller accomplir son rêve.

La beauté plastique des images extrêmement colorées est plutôt bien rendue dans ce film  esthétiquement abouti : des décors de la ville sous la neige aux intérieurs farfelus de la chocolaterie, en passant par les tenues hautes en couleurs des personnages (Willy Wonka, bien sûr, mais aussi les Oompa-Loompas), tout contribue à rendre une impression de féérie visuelle. A travers ces parti-pris, l’aspect « histoire pour enfants » est bien souligné. Peut-être trop. Peut-être au détriment d’un approfondissement des relations entre certains des protagonistes : si Charlie demeure le dernier des « invités », la réalisation ne s’est pas appliquée à le montrer comme étant particulièrement méritant. Sur ce point-là, le livre de Roald Dahl était plus didactique. Les décisions de l’auteur transparaissent tout de même tout au long du métrage, qui se révèle finalement très transparent : les enfants sont présentés de manière volontairement caricaturale, ce qui sied fort bien à Burton 

 

J’étais déjà au cinéma conquis par l’interprétation : Depp, dans le rôle de cet être décalé, lunaire, involontairement comique et parfois inquiétant, est redoutablement fascinant, à tel point qu’on est frustré à chaque gros plan sur une mimique avortée, comme s’il se retenait d’aller plus loin dans la démesure.

Les morceaux chantés sont agréables, même si le premier est un peu trop long. Ils s’inscrivent bien dans les ambiances colorées des différentes salles traversées et la musique de Danny Elfman colle aux séquences chorégraphiées. Très belle partition d’ailleurs.  

 

Au final, un film tout miel et tout sucre, un poil acidulé mais tout de même bien sage, conforme au roman et capable de satisfaire la plupart des familles. Il est étonnant de constater que, si les deux filles sont d’emblée les plus insupportables, c’est bien contre le spécialiste des jeux vidéos que Willy se déchaîne le plus (verbalement). La fin semble un peu expédiée, au détriment de profondes envolées lyriques et sentimentales : ça nage dans un bonheur tiède et douillet et manque sérieusement de passion – même si ça n’est jamais niais et à la limite de la mièvrerie. On est loin des courants porteurs de Big Fish, nettement plus chargé en émotions.

 

Images de très haute qualité, rutilantes et sans défaut apparent : les couleurs sont excellemment maîtrisées, sans bavure ni problème de contraste. Peut-être tout de même un ensemble un peu plus terne qu’au cinéma (il est possible que le zone 1 soit plus lumineux). 

Visionné en VF 5.1 : bande son très claire et enveloppante, dialogues parfaitement intelligibles (un peu moins pour les paroles des chansons), peu de basses. 

Bonus sur un second disque, assez proches des bonus Disney (réalisation des scènes à trucages, jeux interactifs, chorégraphies, biographie de Roald Dahl et liens web). 

Packaging réussi, avec un fourreau rouge sur un Amaray 2-disques avec volet. Sérigraphie pointue, d’une très grande finesse, mettant en valeur (surtout sur le disque 1) le visuel plutôt que la nomenclature.

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