[critique] Superman returns

Dès les premières secondes du générique, avec la reprise du thème composé naguère par John Williams, on se sent transporté, comme pour un tour de manège cosmique. Certes, c’est tout à fait subjectif et le fait que j’aie été un grand fan des premiers films (qui sont sortis dans un coffret dantesque rempli à ras-bord de DVD avec la version initialement prévue de Superman II) y a sans doute été pour beaucoup.

Alors revenons-y un peu.

Passons sur un scénario simple, un peu naïf mais dans la droite ligne des comics d’antan (reprenant la structure du premier film de 1978).  

Une histoire basique, qui ressemble terriblement à celle mise en image par Richard Donner. Un héros indestructible (ou presque), tout-puissant, foncièrement bon et honnête – bref, complètement démodé. En outre, les acteurs censés représenter des personnages plus âgés paraissent nettement plus jeunes. La musique manque de souffle, l’orchestration paraît trop timorée.

Pourtant, ça fonctionne, car le spectacle est bien là. Puissant, fulgurant, avec son lot de séquences inoubliables. Superman stoppant un avion sur un stade de base-ball, reposant à terre une voiture aux freins sabotés ou emmenant Lois en promenade dans les airs : de la magie pure, qui rappelle les couvertures des toutes premières aventures publiées par Schuster et Siegel . Si l’histoire est naïve, la mise en scène ne l’est jamais, multipliant les clins d’œil au mythe comme à ses à-côtés. Le personnage a même pris un peu d’épaisseur, il se permet d’être égoïste, voyeur.  

Attendu comme le messie par un monde qui cherche à se

persuader du contraire, figure christique par excellence, iconisé jusqu'à la transcendance, ce Superman m’a convaincu. Une interprétation au diapason, un peu d’humour, des FX époustouflants.

Le monde a définitivement besoin de Superman.