Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Une chronique de TWIN
Les chevaliers du ciel ** de Gérard Pirès
DVD Z2. La découverte fut assidue vu qu'il s'agissait de comparer la version cinéma à un montage méticuleusement recréé par un ami. Les préjugés passés, l'œuvre s'avère constituer un honnête film d'aventures français pas trop stupide. Les plans aériens sont stupéfiants (notamment la qualité des incrustations numériques) mais de gros problèmes de construction et de rythme rendent la première heure particulièrement pénible, avant que la narration ne prenne un souffle beaucoup plus harmonieux et entrainant. Et la musique est superbe.
Belle prestation technique sur le disque.
Bienvenue chez les Ch'tis *** de Dany Boon
DVD Z2. L'angoisse pressante d'un traitement putassier et racoleur mêlé à une récupération médiatique à vomir n'aura pas duré très longtemps. Le film mérite-t-il pour autant son ahurissant succès commercial ? Dans les formes, non, tant ses qualités techniques sont dérisoires. Dans l'inscription au sein d'un contexte économique et social des plus moroses, oui. Bienvenue chez les Ch'tis est une douce, maladroite et sincère bouffée d'air frais. Un presque-conte où les gens sont aimables, accueillants et s'entre-aident. En un sens, ça fait un bien fou…
La copie est propre, quoiqu'un peu pâlichonne. Le son correspond aux ambitions discrètes de l'œuvre.
Hellboy II : les légions d'or maudites ***** de Guillermo Del Toro
BD US (non zoné). Le contraste avec le précédent opus—l'une des belles réussites modernes des comics au cinéma, quoique assez déséquilibré—est saisissant. Hellboy II se démarque passablement du genre et touche à la corde du conte, de l'enfance et du merveilleux ; des pendants qui trouvent chez moi une résonance toute particulière. Le personnage n'est ici qu'un prétexte, le véhicule à toute une mythologie faite de créatures fascinantes et effrayantes, peuplant des univers où dansent les formes et les couleurs. Le fait que la plupart des effets soient tactiles, en « dur », ajoute à l'impression que l'on est devant un digest des grands arts et techniques d'un certain cinéma qui n'existe plus vraiment aujourd'hui. Une œuvre simple, sincère et magnifique.
Le Blu-Ray propose le mixage salles non compressé, en plus d'une copie somptueuse au grain très cinéma. Les éléments interactifs sont denses et nombreux, à défaut d'être toujours pertinents. A noter que le supplément le plus intéressant, un documentaire de production linéaire, est celui qui fait appel à une réalisation des plus traditionnelles.