Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Suite à une erreur de manipulation, cette partie du dossier a été malencontreusement effacée. Je remercie le lecteur qui me l'a fait remarquer. Je republie donc la partie manquante.
Les amateurs de la saga d’Indy et tous les amoureux de l’Histoire connaissent plus ou moins l’Arche d’Alliance. On se souviendra du bref cours donné à des enquêteurs par Indiana Jones lui-même, agrémenté de citations et d’anecdotes, de schémas et de gravures. Or, malgré tout ce qu’elle peut représenter pour une grande partie de l’Humanité, elle n’était que la première pièce d’un Trésor fabuleux, lui-même conservé dans un bâtiment non moins extraordinaire.
C’est vers 960 avant notre ère que le roi Salomon aurait pris la décision de bâtir, suivant les prescriptions de Yaveh lui-même, le Temple chargé d’abriter l’Arche, laquelle avait été élaborée par Moïse qui lui-même obéissait en cela aux ordres du Tout-Puissant :
Tu feras en bois d’acacia une arche longue de deux coudées et demie, large d’une coudée et demie et haute d’une coudée et demie. Tu la plaqueras d’or pur, au dedans et au dehors et tu feras sur elle une moulure d’or tout autour.
Exode, XXV-10
Au gré de la lecture biblique, on découvre que cette Arche était censée renfermer non seulement les Tables de la Loi, mais également les verges fleuries d’Aaron et la coupe contenant la manne qui avait nourrie les Hébreux dans leur périple à travers le désert. Le mobilier comme les instruments cultuels étaient soumis à la même règle stricte, élaborée par Dieu et conférée aux bons soins de Moïse sur le Mont Sinaï. Et le tout plaqué d’or, voire d’or massif, non seulement pour en renforcer l’image mais surtout pour le caractère sacré du métal précieux, son caractère inaltérable qui, symboliquement, s’attache à la Foi.
Dans le Livre des Rois, on apprend comment le Temple fut bâti sur l’ordre du légendaire Salomon – et son architecture répondait point par point aux exigences divines, afin qu’il fût digne d’abriter ce que le Peuple Elu avait de plus précieux. Il eut recours aux services d’un certain Hiram de Tyr, un être empli de sagesse et de savoir-faire, qui devait devenir deux millénaires plus tard le père spirituel de la Franc-maçonnerie.
Tout le Temple, Salomon le revêtit d’or, absolument tout le Temple.
Premier Livre des Rois, VI-22
Et, outre l’Arche, en une procession soigneusement décrite, c’est une liste étonnante d’objets qui ont été déposés au sein du bâtiment sacré : l’autel d’or et la table des pains d’oblation, dix chandeliers en or fin ainsi que des bols, des coupes, des couteux, des bassins, des lampes et d’autres pièces de mobilier cultuel, toutes en or. Eblouissant spectacle que devait représenter l’amoncellement de tant de richesses aussi symboliques que matérielles ! D’autant que le temple lui-même était impressionnant, tant par ses dimensions que par son éclat : le soleil le faisait luire tel un nouvel astre terrestre et il illuminait le territoire, répandant l’éclat de la Foi alentour.
L’histoire du Temple est à l’aune de ses munificences : très vite, il a attiré les prédateurs. En 626 avant J.-C., les Chaldéens s’emparèrent de Jérusalem, pillèrent le Temple et en transportèrent le butin jusqu’à Babylone pour le compte de Nabuchodonosor. Conservé dans le Temple de Bélus, il en fut sorti suite à la décision de Cyrus, fondateur de l’empire perse, qui, en 539, fit dresser un inventaire complet afin de le remettre à Sheshbakkar, prince de la tribu de Juda (cf. Livre d’Esdras) : 5400 objets d’or et d’argent, tous restitués et remis en place dans un temple restauré dès 536 – n’y manquait que l’Arche, que le prophète Jérémie avait pris soin de dissimuler dans une caverne sous le mont Nebo (cf. Macchabées, II, 4-8). De quoi alimenter une caverne d’Ali Baba prodigieuse, et faire passer les images de trésor cinématographiques pour de pâles copies (j’ai en tête celui qu’on découvre dans les sous-sols du temple dans lequel se passe l’épilogue du film la Momie). Mais on n’en a pas fini avec le Temple de Salomon.
En 170 avant Jésus-Christ, c’est au tour d’Antiochus Epiphane, roi de Syrie, de s’emparer des richesses d’Israël. Il fallut attendre la victoire de Judas Macchabée sur Lysias, huit ans plus tard, pour que le dommage fut réparé. Nouvelle restauration et nouveaux ajouts : le Temple était plus beau que jamais. Après les travaux d’embellissement menés par Hérode Le Grand, le chroniqueur Flavius Josèphe le comparait à
un soleil levant au sommet d’une montagne de neige.
Voir aussi :
Ø les Trésors sacrés, chronique numéro 1
Ø les Trésors sacrés, chronique numéro 3