Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Split screen :
Le split-screen (ou « écran composite ») montre en parallèle, c’est à dire à l’écran mais dans des cadres différents, deux ou plusieurs actions se déroulant simultanément : il s'agit moins d'incrustations que de "collage" ou juxtaposition de plans différents. Si la simultanéité est l’élément-clef de ce procédé, il est aussi possible d’y voir une volonté de renforcer une séquence (en la montrant sous différents points de vue visibles à l’écran) ou un procédé narratif cherchant à retracer des événements différents mais synchrones.
Image tirée de Phantom of paradise de Brian De Palma.
Régulièrement utilisé dans les années 70, c'est un peu passé de mode bien que de nombreux réalisateurs le réutilisent, parfois avec un effet nostalgique – lorsqu’il s’agit de films retraçant une
histoire passée – ou comme une sorte de signature stylistique, comme chez Brian De Palma qui l’explique en ces termes :
[…] mon écran est habituellement rempli d’éléments, qui sont soit métaphoriques ou descriptifs. Ou simplement là afin de donner des indications ou un certain contrepoint à ce qui se passe au premier plan, ce que beaucoup de gens manquent lors de la première séance. L'écran composite (split-screen) est un bon exemple de cela, car vous pouvez avoir deux scènes se déroulant en parallèle. Ce qui est une autre manière de traiter l'aspect visuel du film et de proposer différentes manières de raconter votre histoire.
Exemples (merci à Jennifer) :
§ Dans Cash, de Eric Besnard, c’est la séquence dans laquelle les protagonistes répètent le futur casse qui est montrée en écran composite.
§ Jean-Paul Rouve a utilisé un procédé similaire pour le générique de Sans arme, ni haine, ni violence. Le split screen au générique se retrouve également chez Stephen Frears pour les Arnaqueurs, ainsi que chez Jean-François Richet pour Mesrine.
§
Dans Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner, c’est une manière
fréquente de présenter l’écran divisé : au moment où les deux amoureux se parlent au téléphone.
§ Comme dit précédemment, on en trouvera beaucoup chez De Palma comme par exemple dans Carrie.
§ Quentin Tarantino en a parsemé Kill Bill, surtout dans le premier
volet.
§
Le film le plus représentatif de ce procédé est sans aucun doute l’Affaire Thomas Crown où le réalisateur Norman Jewison l’a utilisé jusqu’à plus soif, écœurant parfois certains spectateurs, fascinant les
autres.
§ Le
surdoué Darren Aronofsky en a placé dans son troublant Requiem for a
dream.
§ La
narration choisie par Richard Fleischer pour l’Etrangleur de Boston l’a fait privilégier le split screen
pour indiquer différents points de vue.
§ Ang
Lee a opté pour le même dans son très controversé, mais ambitieux, Hulk, afin cette fois de mieux coller
à l’esprit comics du personnage.
§ Même si ça n’est pas (encore) du cinéma, on ne peut oublier les split screens de fin d’épisodes dans 24 heures chrono.
A compléter…