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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Batman par Schumacher

Batman

Une chronique par Jennifer

Batman est le super héros sur lequel on a fait (il me semble) le plus de films. Six volets, trois réalisateurs, quatre interprètes de Batman se sont lancés ce défi sur une période de 19 ans. Chaque réalisateur y a apporté sa touche personnelle, plus ou moins convaincante, ce qui m’encourage à affirmer qu’il y a eu trois périodes Batman que je vais tenter de définir.

 

Retrouvez la première partie de cette étude en cliquant ci-avant.

 

 

Le deuxième réalisateur est Joel Schumacher, moins connu, on lui doit le Client, 8 mm, Chute libre, Phone Game et plus récemment le Nombre 23. Il a eu une toute autre approche, qui je pense, a totalement déstabilisé les amateurs de Batman. Je suis allée voir au cinéma ses deux volets Batman Forever en 1995 puis Batman et Robin en 1997 (pour George Clooney je l’avoue) et j’ai été déçue tant et si bien que je ne suis pas allée voir Batman Begins sur la toile à mon grand regret d’ailleurs. Je trouve qu’il a tourné en dérision notre super héros. J’ai eu l’impression qu’on quittait un film pour se retrouver dans une BD animée avec un scénario grotesque (tout comme le titre d’ailleurs Batman Forever !!!!). Je ne les ai pas revus depuis, peut-être que les quelques phrases qui vont suivre vous paraîtront erronées car ce seront mes souvenirs très vagues qui parleront.

Selon moi, l’arrivée de Robin (Chris O’Donnell) était dispensable et celle de Batgirl (Alicia Silverstone dans Batman et Robin) l’est encore davantage, c’est trop pour un seul homme ! Je ne remets pas en cause l’interprétation des acteurs, Val Kilmer et George Clooney certes ne sont pas à la hauteur de Christian Bale mais ils ne sont pas non plus vides et invisibles. Jim Carey (Dr Edward Nygma puis l’Homme Mystère dans Batman Forever) est semblable à lui-même, le comique poussé à l’extrême, les rires et les grimaces qui s’enchaînent mais on est bien loin de la performance de Jack Nicholson, bien plus crédible dans un rôle presque similaire. Pour autant Jim Carey s’en sort bien et interprète correctement son rôle. Tommy Lee Jones en Double-Face est à la hauteur, il tient la vie de ses ennemis au hasard d’une pièce.
J’ai été surprise de trouver dans la liste des rôles Nicole Kidman (la psychologue Dr Chase Meridian) qui tombera sous le charme de Bruce Wayne et le séduira mais je ne me souviens pas de son interprétation. Je pense qu’elle devait être convaincante puisque Bruce était prêt à tout quitter pour elle. Il utilise ici d’ailleurs pour la première fois son côté paternel en prenant sous son aile l’orphelin Dick (Chris O’Donnell) dont les parents ont été tués par Double-Face et en le formant pour être l’associé (ou peut-être le futur remplaçant) de Batman : Robin. Le fait qu’il était orphelin a aussi facilité leur rapprochement.

Dans Batman et Robin, notre héros affronte à nouveau deux ennemis. Tout d’abord Arnold Schwarzenegger (Dr Victor Fries) qui, en essayant de sauver sa femme Nora gravement malade grâce à la cryothérapie, deviendra Mr Freeze après être tombé dans une cave à -100°C. Puis la scientifique Uma Thurman (Pamela Isley) qui, bousculée par son collègue contre des produits toxiques, deviendra Poison Ivy, cette femme sulfureuse attirant les hommes grâce à sa potion d’amour. Elle sera d’ailleurs à l’origine de nombreuses querelles entre Batman et Robin du style : « tu es jaloux parce qu’elle me préfère à toi ! ». Super le scénario ! Si le but de Mr Freeze est de récupérer des diamants pour faire fonctionner sa cryo-armure et ainsi conserver son corps à 0°C celui de Poison Ivy est de peupler la planète de plantes croisées avec des animaux (ouah !). Alfred tombe malade et comme par hasard, il est aussi atteint du syndrome de McGregor ! Grâce à cela, une alliance va pouvoir se faire entre Batman et Mr Freeze afin de sauver simultanément le majordome et  Nora Fries.

Je trouve ces deux volets bien trop enfantins. Le scénario est souvent proche du ridicule, l’univers est totalement décalé par rapport à Burton, il choque avec toutes ces couleurs et ces fantaisies exagérées. On a réellement l’impression de voir un dessin animé destiné aux enfants. Beaucoup leur ont reproché d’être bankable, moi je me plains juste de ce côté bien trop léger dans lequel on ne reconnaît ni notre super héros, ni la ville de Gotham City. Bref ce n’était plus Batman mais un homme au langage adolescent combattant des pantins immatures et grotesques.

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S
<br /> <br /> 6 Batman ... je dirais plutôt 7 car la kitscherie 60's est l'ancêtre direct des films de Schumacher.<br /> <br /> <br /> <br />
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T
C'est exactement la réaction que j'ai eu au fil des années.
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V
Oui, je crois que c'est typiquement ce côté creux qui exaspère ; une permière fois on est interloqué, puis une seconde on éprouve un plaisir coupable avant de franchement rejeter.
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R
C'est vrai que ces épisodes sont un peu ridicules et qu'ils semblent être comme une caricature des Burton's. Ils ont quand même l'avantage d'être très colorés, et de contenir beaucoup de fantaisie : ils sont presque baroques. Ils sont dans l'excès inverse de ceux de Nolan. Ils ont un côté creux, vide, derrière les belles couleurs, comme vous le dites.Vance, connais-tu Charles Duits ? Je lui ai consacré indirectement un article, si jamais tu trouves le temps long...
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T
Mais Jennifer a choisi de se concentrer sur l'ère Burton/Shumacher/Nolan. La période Adam West, il faut du courage pour y retourner, et l'animation relève, par définition, d'un autre médium.J'ai vu également les deux Schumacher en salles et j'avoue les avoir usé surtout en VHS et un peu en DVD (avant de les revendre, d'ailleurs, après une longue phase d'introspection).J'en aime certains aspects, dont la tendance pulp/glam mais ils ont de quoi faire hérisser les poils.Je n'y reviendrai sans doute que quand Shumacher aura la possibilité de nous proposer son director's cut de Batman forever. Le premier montage est décrit ici : http://www.batman-on-film.com/opinion_scissorpuppy_forever.html.Si le voir ne comblerait jamais le manque d'une conclusion qui aurait été réalisée par Tim Burton (j'aurais adoré voir sa version de Two-Face), cela apporterait une meilleure cohérence à ce que l'on pourrait alors appeller un semblant de trilogie.
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N
Ah ! "Salut Freeze, je suis batman", "freeze t'es givré", "T'as mère t'as jamais dit de pas jouer avec les armes ?", deux chef d'eouvres incompris !Non en fait ce sont deux énormes publicités pour les jouets action man, j'ai presque l'impression de voir une main géante tenant par derrière nos personnages et récitant les dialogues à leur place. Batman forever n'est pas si mauvais. Je les aime bien moi.Par contre il me semble qu'il y a encore plus d'adaptation, en comptant celle d'adam west et les films animés. "Cowabuuuuuuuuungaaaa !!!!"
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