Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un très bon moment passé en compagnie de ces Goonies qui ont bercé mon adolescence. Après de nombreuses rediffusions, ils étaient un peu retombés dans l’oubli, et j’ai voulu faire profiter à mes enfants toute la magie et le côté pittoresque et rafraîchissant des aventures de ces jeunes pleins d’espoir. Avec Donner aux commandes, entendre le thème de Superman ajoute un côté piquant à l’ensemble, le scénario de Spielberg & Columbus en filigrane pour nous placer une ambiance entre le début de Poltergeist et de Gremlins. Ca commence très fort avec une poursuite entre un 4x4 et des flics, puis tout le reste se concentre sur ces gamins désabusés qui se raccrochent à une illusoire possibilité de récupérer leur maison.
Bon, les cascades et les gadgets de Data n’ont plus autant d’impact, mais l’abattage de Chunk (« Choco » en VF) est convaincant : ce gamin paie de sa personne. Après, bien sûr, les valeurs traditionnelles US reprennent le dessus (ces enfants s’en sortent en se serrant les coudes et seront, finalement, récompensés de leurs efforts) avec des méchants pathétiques, les Fratelli (leur incompétence – alors qu’ils sont des bandits notoires – nous les rend plus sympathiques que les Perkins, ceux qui rachètent les terrains et exproprient les familles, montrés comme les véritables voleurs). Avec le temps, le film a perdu un peu de sa fraîcheur et beaucoup de son impact épique, mais il demeure un bon spectacle familial idéalement calibré. Les plus petits risquent toutefois d’être déçus par un rythme pas si échevelé que ça et des caractères désuets.
Les scènes coupées sont intéressantes car elles comblent quelques vides de l’histoire (j’ai toujours cru que, lorsque Data parlait d’une pieuvre géante, c’était pour impressionner : pas du tout !) ; leur suppression était sans doute un tribut à payer pour maintenir un certain rythme (le film fait déjà 110 min). Le commentaire audio de Richard Donner doit sur ce plan apporter son lot d’éclaircissement, d’autant qu’il est accompagné de clips. On a droit aussi à la chanson de Cindy Lauper. Le menu animé est très sympathique.
Visionné en VF 2.0 pour la nostalgie, puis les bonus et quelques séquences en VOST 5.1. Ce dernier permet de mieux comprendre les très nombreuses allusions et clins d’œil qui parsèment le film, avec une agréable répartition et des dialogues très clairs. La VF est un poil trop nasillarde avec des dialogues en retrait par rapport à la bande-son et la musique. Malgré de gros efforts, on s’aperçoit maintenant qu’elle est très loin de traduire le caractère percutant des répliques, notamment celles de Mouth (Bagout en français) et qu'une légère censure (habituelle à cette époque) vient tempérer le langage plutôt fleuri des protagonistes.
Astoria est une modeste et paisible cité portuaire de la Côte Ouest. Trop paisible au gré de ses jeunes habitants... "Il ne se passe jamais rien ici", soupira un jour l'un d'eux, mélancolique. Mickey Walsh, treize ans, venait de prononcer une de ces phrases fatidiques qui annoncent parfois les aventures les plus étranges, les plus folles et les plus amusantes.
Titre original |
The Goonies |
Date de sortie en salles |
4 décembre 1985 avec Warner Columbia |
Date de sortie en vidéo |
9 octobre 2002 avec Warner Bros. |
Date de sortie en VOD |
1er février 2011 |
Réalisation |
Richard Donner |
Distribution |
Sean Astin, Corey Feldman, Josh Brolin, Martha Plimpton & Joe Pantoliano |
Scénario |
Steven Spielberg & Chris Columbus |
Photographie |
Nick McLean |
Musique |
Dave Grusin |
Support & durée |
DVD Warner zone 2 (2002) en 2.35 :1/101 min |