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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Ziegfeld fait son show

Ziegfeld Follies

 

Une comédie musicale de Lemuel Ayers (1946)

 

Depuis le paradis où il a désormais son domaine, le grand imprésario Florenz Ziegfeld décide de mettre sur pied une revue dont il a le secret. Il va faire appel aux plus grands artistes de son temps…

 

Pendant près de deux heures, on assiste à une revue ambitieuse de music-hall, avec une majorité de pièces dansées et chantées entrecoupées d’intermèdes comiques. En jetant un œil au documentaire présent sur le DVD, on s’aperçoit que l’ambition des producteurs était telle qu’ils ont dû annuler de nombreuses autres séquences : ils ne voulaient ni plus ni moins que réaliser l’adaptation ultime des shows de Broadway, avec des maîtres en la matière comme Vincente Minnelli, qui est arrivé avec une tonne d’idées pas toujours exécutables, et George Sidney, effaré par le retard accumulé. Quant aux interprètes, la fine fleur de la profession a été débauchée : Fred Astaire, Gene Kelly, Judy Garland, Lucille Ball, Lucille Bremer, Lena Horne, Esther Williams et même Cyd Charisse qui fait une apparition. Des décors somptueux, une musique classieuse…

 

Au final, l’œuvre, si elle comporte quelques séquences éblouissantes de maîtrise (avec des numéros de danse d’Astaire et Bremer composés de 2 à 4 plans), des costumes incroyables et quelques jolies chansons, est assez peu digeste, avec son ouverture de 5 minutes sur une image fixe, suivie d’un générique assez long, d’une séquence d’intro longuette et enfin d’une petite animation marrante. Ce n’est qu’au premier numéro que ça démarre enfin et là les couleurs du Technicolor emportent l’adhésion – avec des rouges rehaussés par le NTSC. Le remixage en stéréo n’est pas parfait, mais il confère une ampleur bienvenue aux orchestrations, malgré un timbre parfois nasillard.

 

L’ensemble manque donc de rythme, certains numéros, comme la pourtant très belle chanson de Lena Horne, plombant le tout qui tient en 14 sketches, dont 4 réalisés par Minnelli. On retient surtout les trois numéros d’Astaire, époustouflant d’élégance dans ses danses avec Lucille Bremer ou avec un Gene Kelly facétieux dans un duo exceptionnel ou encore le pétillant morceau avec Judy Garland qui joue son propre rôle. Le numéro de Red Skelton sur le Guzzler’s Gin annonce étrangement des sketches comme l’Eau Ferrugineuse de Bourvil, mais dans un style proche de Fernand Raynaud.

 

Vu en DVD zone 1 : L’image est correcte, malgré quelques arrière-plans hésitants dans certaines scènes et des taches tenaces au début ; le grain est présent sans être envahissant. On note une fluctuation du niveau sonore aux alentours de la 31e minute.

 

Pas de VF, juste deux pistes en VO, dont le mono d’origine et le remixage stéréo. Seul le film est sous-titré, pas les suppléments dans lesquels on trouvera outre la featurette des numéros non retenus et quelques chansons supplémentaires en audio seulement.

 

Grand spectacle empesé et inégal, avec de très grands artistes.

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