Mascarade

En cherchant un peu trop à duper le spectateur tout en le plongeant dans un monde d’artifices et de paraître, Bedos signe un film trop écrit et tendancieux tout en se débrouillant malicieusement pour laisser de la place aux interprètes, qui offrent quelques très beaux moments de vérité crue : Cluzet parvient à conférer un peu plus d’épaisseur à un personnage qui aurait pu être le plus inintéressant du lot, Adjani laisse par moments éclater cette sorte de rage intérieure qui l’animait autrefois et Marine Vacth impose sa beauté irascible et farouche dans un rôle malheureusement trop orienté, presque caricatural dans sa dualité (victime/manipulatrice). En face, Pierre Niney demeure en sous-teinte, agréable de naturel ambivalent tout en étant un brin frustrant.

Trop long sans être ennuyeux, un peu trop arty sans être politiquement correct, manquant parfois de folie, le film parvient tout de même à surfer sur une galerie de personnages aussi pathétiques qu’attachants au sein de décors de carte postale qui semblent nous attirer vers une époque où les stars régnaient sous le soleil de la Côte d'Azur, abreuvant leurs spectateurs-sujets des paillettes de leur vie de faste et de luxure.