Charlie's Angels en blu-ray & UHD

La sortie de plusieurs titres de catalogue de chez Sony en UHD début mars, nous aura permis de tester l’un de nos films préférés : Charlie’S Angels, dans sa version 2000 bien évidemment ! Oui, avouons-le, c’est l’un de nos coups de cœur depuis déjà une vingtaine d’années, le genre de long-métrage complètement « con » mais surtout extraordinairement divertissant, l’un de ceux qui atterrissent le plus fréquemment dans notre lecteur lorsque l’on ne sait pas quoi regarder. Les aventures de ces trois drôles de dames sont toujours aussi fun, et leur arrivée en UHD ne fait qu’en amplifier les qualités.

Ce mois-ci, Sony continue d’encourager le format physique en sortant 5 films de catalogue en UHD, très orientés grands spectacles un peu bourrin : le sympathique Terminator Renaissance, les dispensables mais regardables Elysium et 2012, l’excellent La Chute Du Faucon Noir de Ridley Scott (vivement recommandé !) et ce petit chef d’œuvre qu’est Charlie’S Angels.

Oui oui, un petit chef d’oeuvre. Bah oui ! Pourquoi ce film atterrirait aussi fréquemment dans notre lecteur ? Pourquoi l’on upgraderait systématiquement le film à chaque sortie DVD, Blu-ray et maintenant UHD ? On pourrait le qualifier de plaisir coupable, mais cette expression n’a en réalité aucun sens : lorsque l’on aime un film, il n’y a absolument aucune honte à le dire et aucune justification n’est nécessaire. Charlie’S Angels est une comédie d’action qui réussit absolument tout ce qu’elle entreprend. Il ne faudra certes pas chercher de la profondeur ou de second niveau de lecture (quoique… petite digression : tout film comporte un propos que l’on peut analyser, donc dire qu’il n’y a pas de profondeur est faux… ce que l’on veut juste expliquer ici est que le film se suffit à lui-même pour être appréciable) mais le but de divertir le public est largement atteint. Et depuis sa sortie, rares sont les blockbusters d’action US à avoir égalé un tel niveau de générosité, de fun, de spectacle.

Depuis donc une vingtaine d’années, Charlie’S Angels tourne en boucle sans nous lasser, peu importe le format. Il faut dire que si le film est vraiment représentatif de son époque, il n’a pour autant rien perdu de sa force, de son énergie et de son capital sympathie. Au contraire, face aux derniers blockbusters semblant avoir été programmés par des robots (ou plutôt par des producteurs dénués de sensibilité artistique), le long-métrage de McG étonne par son absence de cynisme, son humour bienveillant teinté d’une pointe d’audace, et par un rythme (le film ne dure qu’une heure trente-huit !) auquel nous ne sommes plus habitués. Il n’y a qu’à le comparer avec son reboot récent, ni fait ni à faire (seules les trois actrices principales s’en sortent malgré des personnages écrits avec les pieds) et qui se permet non seulement d’insulter son audience mais en plus de cracher sur ses prédécesseurs ! Bref, si vous n’avez jamais vu ce concentré de bonne humeur, d’humour, d’action, de numéros musicaux, nous ne saurons trop vous conseiller de vous précipiter sur l’une des éditions de ce film, dont la qualité éditoriale est remarquable. Privilégiez cette nouvelle sortie si vous le pouvez, car elle contient le film dans sa meilleure version (l’UHD) mais également de nombreux bonus amusants (le Blu-ray). Et puis vous ne pouvez pas louper un film avec un tel casting : le trio principal fonctionne au top, la formidable Drew Barrymore, productrice du film, ne s’accapare jamais les meilleures scènes et les partage équitablement avec une fantastique Lucy Liu et une pétillante Cameron Diaz ; Bill Murray (dont la seule présence devrait vous donner envie de voir le film) est toujours aussi hilarant, notamment face au trop rare Tim Curry lors d’un combat de Sumo d’anthologie, et les seconds rôles comme Matt LeBlanc, Sam Rockwell, Crispin Glover, Luke Wilson apportent tous une plus-value.

L’édition proposée ce mois-ci contient à la fois l’UHD et le Blu-ray. Ce dernier ne fait en aucun cas doublon puisqu’il est le seul disque contenant les bonus (l’UHD comporte quelques bandes-annonces cependant). Considérez-le ainsi comme un disque de suppléments, plutôt intéressants d’ailleurs.

Sony a fait du beau boulot pour cette restauration. L’UHD permet en effet de voir le film entièrement remasterisé, et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat comblera les amateurs. Bien entendu, il ne faudra pas vous attendre à voir une image aussi nette, précise et colorée que celle d’un film moderne, mais ce rafraîchissement d’un master qui commençait un peu à dater (le DVD et le Blu-ray sont probablement issus du même master) donne à Charlie’S Angels le peps qu’il lui fallait pour rester encore aujourd’hui ce divertissement coloré que l’on aime tant. Le tournage sur pellicule se fait clairement bien sentir, le grain est bel et bien présent et même avec la netteté qui fait parfois un peu défaut, cela confère au film un charme indéniable. L’ensemble est chaleureux, organique, avec un aspect très cinéma du plus bel effet. L’étalonnage ne diffère pas tant que cela de la version Blu-ray (vous pourrez comparer), mais les couleurs sont ici un peu plus naturelles (mention spéciale au gros plan sur le visage de Cameron Diaz lorsqu’elle rencontre Luke Wilson pour la première fois, sa teinte est clairement plus naturelle et ses yeux plus bleus), les bleus et les rouges plus profonds (le ciel au début du film, le parasol derrière Bill Murray à la fin), les contrastes bien plus maîtrisés (toute la séquence lorsque les héroïnes vont acheter des hamburgers au drive), tout comme la netteté et la stabilité générale. La définition en 4K permet d’avoir une meilleure impression de textures, mais le Blu-ray est relativement convaincant aussi. L’avantage, c’est surtout que l’UHD ne montre aucun défaut de compression, contrairement au Blu-ray qui était légèrement perfectible.

Pour le son, seule la VO propose une nouvelle piste, en Atmos, plus puissante que ses homologues DTS HD-MA. Si elle n’est probablement pas au niveau des meilleures pistes actuelles, la bande son de Charlie’S Angels reste une référence en matière de directivité et de basses fréquences. L’entièreté du film est un festival sonore, un régal pour les amateurs de Home Cinema. L’introduction (jusqu’à la fin du générique) pose les bases : des basses profondes mêlées à une musique se baladant sur toutes les enceintes, avec une stéréo arrière impressionnante, tout en gardant les voix parfaitement audibles ! On pourrait citer absolument chaque scène du film comme étant remarquable, mais on vous conseillera d’écouter en priorité toute la séquence se déroulant pendant la fête japonaise organisée par le personnage de Tim Curry : voix claires et extrêmement bien spatialisées (mention au passage en split screen), musique d’ambiance toujours audible même à faible volume, effets surround surprenants, basses amples et généreuses (le son des taiko). Ajoutez à cela une bande originale jubilatoire (Destiny’S Child, The Vapors, Deee-Lite, Apollo 440, Fatboy Slim, Marvin Gaye, Heart, Aerosmith, Blink 182, Heart, Spandau Ballet, Sir Mix-A-Lot, excusez du peu !) et vous obtenez une piste son indémodable ! Un top démo toujours aussi efficace !

Les bonus du Blu-ray sont identiques à ceux des précédentes versions du film : un commentaire audio riche en informations et en bonne humeur, des scènes coupées très amusantes (la partie de Marco Polo), des clips, les bandes annonces (mention spéciale au génial teaser), un bêtisier…

En espérant que Sony se décide à sortir la suite, qui n’a pour l’instant toujours pas été éditée en Blu-ray en France. Toujours est-il que l’on vous recommande vivement le visionnage de ce film euphorisant !