Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un film d’animation de Tetsuya Nomura & Takeshi Nozue (2004)
Un DVD zone 2, édition spéciale 2 disques (2006).
Le film est assez décevant dans sa globalité. Sans doute un extraordinaire catalogue de ce qu’il est possible de faire dans l’animation 3D « réaliste » tout en y adjoignant les accélérations et trucages propres aux animes
(notamment dans les combats) ; mais l’histoire n’est pas intéressante, a fortiori pour ceux qui n’ont jamais joué à un des jeux de la saga. Avec
cette longue liste de personnages débarquant d’on ne sait où, qui se réfèrent régulièrement au passé, on a plus la sensation de voir un épisode
supplémentaire qu’un film à part entière. En gros : ce qui s’est passé il y a deux ans n’est pas complètement fini. Autant dire que je me suis ennuyé sérieusement malgré les graphismes vraiment réussis. Bémol pour les visages, qui baignent régulièrement dans une sorte de flou artistique :
alors que les gestes, les postures, les déplacements des personnages sont encore plus réussis que dans le précédent film Final Fantasy, les figures
semblent moins travaillées, comme si les concepteurs s’étaient aperçus qu’il était vain de chercher à reproduire les mimiques si particulières de l’être humain. Du coup, les gros plans sont plus
rares. Les cheveux donnent également l’impression d’être ceux d’une poupée et ne cessent de bouger au gré d’un vent inexistant. Mais ce ne sont que des détails – détails qui m’ont rappelé une
polémique qui était née à propos de Taram & le chaudron magique, lorsque des critiques un
peu pointilleux s’offusquaient de l’extrême agitation du personnage, comme si les animateurs de chez Disney avaient voulu démontrer leur
savoir-faire en faisant bouger perpétuellement sa chevelure ; il y avait sans doute de ça, mais je ne comprends pas pourquoi on en a occulté la valeur du film qui ne méritait pas
l’accueil glacial qui fut le sien, tant au cinéma qu’en vidéo.
Pour en revenir à notre anime, j’ajouterai que les combats sont l’occasion d’opérer avec des cadrages tournoyants et vertigineux, avec par exemple un Cloud maniant une épée impossible, issue de l’imagination d’un fétichiste complexé. Les premiers affrontements sont néanmoins très réussis et, malgré la rapidité des passes, plutôt intelligibles. Le combat final est moins clair, plus épileptique, multipliant les effets d’accélération.
Encore une fois, il est dommage de ne pas avoir voulu faire un véritable film plutôt qu’une séquelle à un épisode de jeu. Ca ravira les amateurs (d’ailleurs l’œuvre leur est dédiée expressément) et fascinera sans doute les plus jeunes par sa frénésie juvénile. Pour ma part, j’ai vraiment peu vibré et me suis senti plus souvent qu’à mon tour frustré : encore un métrage qui sacrifie le fond à la forme et sert davantage de vitrine technologique que de support à une histoire cohérente et passionnante. Avec le recul, Final Fantasy, les Créatures de l’esprit apparaît plus solide, plus maîtrisé et même, plus ambitieux dans son approche – alors qu’il m’avait déjà bien déçu à l’époque.
Boîtier Amaray double DVD, fourreau en carton à la texture agréable. Un feuillet explicatif et une pub à l’intérieur.
Nombreux bonus, dont beaucoup se concentrent sur les personnages du jeu vidéo ; scènes supplémentaires et making-of.
Visionné en VF 5.1. Dialogues un peu étouffés, pas toujours très audibles. La musique en revanche est très claire. De bonnes basses et des effets surprenants.
Images éblouissantes, définition irréprochable. Certains plans sont de toute beauté, avec beaucoup de recherches sur
l’éclairage (coucher de soleil, contre-jour) et les textures (magnifiques jeux de reflets sur l’eau).
cliquez ci après pour voir la fiche complète et un visuel de
la jaquette ainsi que des photos sur Allôciné