Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un petit film d’horreur produit par James Wan, dont la seule originalité réside dans son concept. Mais à trop vouloir expliquer les origines d’un phénomène de toute évidence surnaturel, Dans Le Noir embrouille ses spectateurs avec des flashbacks confus et sans intérêt. Efficace occasionnellement, mais clairement inoffensif.
Le film de David F. Sandberg est une production qui ne peut renier son époque de fabrication. Car une fois de plus, les auteurs se sentent obligés de tout expliquer aux spectateurs, quitte à trop en faire et à négliger la part de mystère inhérente à un bon film fantastique. Comme si le public actuel n’était pas capable de se laisser embarquer dans un récit sans se poser de questions sur la plausibilité de ce qu’on lui raconte. Alors qu’ici on parle d’un genre qui n’a absolument pas besoin – au contraire - d’en faire des tonnes pour être efficace !
Car Dans Le Noir est un film de… fantôme. Quel est l’intérêt de passer un tiers du scénario à tenter de dévoiler les origines d’un phénomène de toute évidence surnaturel et de les lier maladroitement avec les protagonistes principaux ? Alors que les apparitions de cette fameuse créature ne pouvant se déplacer que lorsque la lumière est éteinte sont plutôt bien mises en scènes et font un certain effet, la tension est amoindrie par un trop plein d’informations sur les motivations qui la poussent à s’en prendre à cette mère et ses deux enfants. Surtout que les révélations sur le passé des personnages n’ont rien de réellement inédites.
Bourré de clichés, le film accumule ainsi les scènes de flashbacks vues et revues, et les découvertes classiques - comme lorsque l’héroïne trouve une pièce dans laquelle sont rangées des dizaines de dossiers et de cassettes audio permettant aux scénaristes de faire avancer leur intrigue avec une honteuse praticité.
Dans Le Noir embrouille ses spectateurs avec des justifications confuses et surtout peu intéressantes, en faisant, un comble vu son titre, un peu trop la lumière sur des éléments superflus voire ridicules. C’est d’autant plus dommage que les scènes de frousse sont relativement bien torchées, avec quelques trouvailles ludiques du plus bel effet. Le réalisateur David F. Sandberg n’a certes pas le talent de son producteur, le vraiment très doué James Wan (Conjuring), mais il s’en tire admirablement bien. Il faut ajouter que le concept est plutôt original, participant instantanément à mettre le public dans une ambiance, avec un peu d’exagération, quasi oppressante.
Dans Le Noir ne va pas non plus vous foutre une trouille totale, mais va jouer avec votre attention, la créature pouvant se cacher dans le cadre et bondir à la moindre variation de lumière. Teresa Palmer tire son épingle du jeu, dans ce film très efficace occasionnellement mais clairement inoffensif.
Divertissant, donc.
Titre original |
Lights Out |
Mise en scène |
David F Sandberg |
Date de sortie |
24/08/2016 avec Warner Bros. |
Scénario |
Eric Heisserer & David F Sandberg |
Distribution |
Teresa Palmer, Maria Bello, Alexander DiPersia, Gabriel Bateman & Billy Burke |
Photographie |
Marc Spicer |
Musique |
Benjamin Wallfisch |
Support & durée |
35 mm en 2.35 : 1 / 81 minutes |
Synopsis : Petite, Rebecca a toujours eu peur du noir. Mais quand elle est partie de chez elle, elle pensait avoir surmonté ses terreurs enfantines. Désormais, c'est au tour de son petit frère Martin d'être victime des mêmes phénomènes surnaturels qui ont failli lui faire perdre la raison. Car une créature terrifiante, mystérieusement liée à leur mère Sophie, rôde de nouveau dans la maison familiale. Cherchant à découvrir la vérité, Rebecca comprend que le danger est imminent… Surtout dans le noir.