Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un délire moitié horrifique moitié comique qui ne parvient pas totalement à mélanger les deux genres. Ne sachant pas spécialement à qui s’adresser, Krampus se veut comme un film sans concession mais demeure très sage à l’écran compte tenu de son sujet amoral. Dispensable mais original.
Le film de Michael Dougherty s’inscrit dans la veine des comédies horrifiques au postulat de base loufoque à même de susciter l’intérêt chez les amateurs du genre blasés par une production cinématographique rechignant de plus en plus à faire dans l’originalité. Vaguement inspiré par une légende folklorique donnant son nom au film, Krampus raconte l’histoire d’une famille se déchirant à l’approche des fêtes au lieu de profiter de cette période de trêve pour les célébrer comme il se doit, et qui va – en conséquence - être punie pour son manquement à la tradition.
Cela aurait pu être un film « pour enfants », un récit sur la nécessité de bien se comporter, sur le partage et autres valeurs morales évidentes. Une sorte de conte dans laquelle une famille arriverait à retrouver une certaine entente. Mais Michael Dougherty choisi d’en faire un long-métrage ultra cynique, sans concession. Cela aura le mérite d’étonner, vu le casting composé d’acteurs ayant souvent joué dans des comédies.
Drôle, le film l’est plus ou moins au début. Cependant, dès l’arrivée de Krampus et ses sbires, le ton devient beaucoup plus sombre et bascule dans un tout autre genre. Un à un, les membres de la famille vont se retrouver pris au piège – et punis - par une horde de monstres. Le hic, c’est que le réalisateur n’arrive plus vraiment à trouver de juste équilibre en évacuant toute touche humoristique. Et qu’il semble ne plus savoir à quels spectateurs s’adresser. Le film devient trop violent et amoral pour les plus jeunes, mais paradoxalement beaucoup trop sage pour les amateurs d’horreur. Car les scènes violentes le sont pour la plupart en hors champ, comme si les auteurs se freinaient un peu dans leur délire. Les « sévices » que les gamins subissent dans Charlie & La Chocolaterie sont presque plus marquants. L’on assiste à un enchaînement de séquences plus ou moins réussies, ponctuées d’idées délirantes destinées à faire monter le suspens.
Toutefois, plus Krampus avance, moins les auteurs semblent savoir comment conclure l’histoire. Certains personnages sont expédiés à la vitesse de la lumière, comme pour se débarrasser d’éléments gênants, et le film commence à faire du surplace. La fin, se voulant malsaine et dérangeante, est au contraire très prévisible. Dommage que les acteurs soit finalement sous employés : en parvenant à mieux tirer avantage de leur talent respectif il y avait de quoi faire un film plus délirant. En l’état, il faudra se contenter d’un divertissement qui a le cul entre deux chaises, frustrant mais non dénué de qualités.
Dispensable mais original, donc.
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Titre original |
Krampus |
Mise en scène |
Michael Dougherty |
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Date de sortie |
04/05/2016 avec Universal Pictures |
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Scénario |
Todd Casey, Zach Shields & Michael Dougherty |
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Distribution |
Emjay Anthony, Toni Colette, David Koechner, Conchata Ferrell & Adam Scott |
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Photographie |
Jules O’Laughlin |
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Musique |
Douglas Pipes & John Ottman |
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Support & durée |
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Synopsis : Quand Max voit sa famille peu exemplaire se disputer à l'approche de Noël, le garçon décide d'ignorer la célébration, sans se rendre compte que ce manquement à la tradition va provoquer les foudres de Krampus, un démon ancestral bien décidé à punir les réfractaires. La situation tourne en enfer quand les figures de Noël prennent monstrueusement vie, lançant l'assaut sur la maison de Max et forçant les membres de sa famille à s'entraider s'ils espèrent sauver leur peau.