Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un film passionnant pour les cinéphiles, interprété par des acteurs épatants, qui donne aux spectateurs l’occasion de découvrir une facette relativement peu connue de Hollywood pendant les 50’s. Dalton Trumbo est certes académique, il n’en demeure pas moins vraiment captivant.
Vous connaissez Vacances Romaines avec Audrey Hepburn ? Vous connaissez Spartacus ? Mais vous ne connaissez peut-être pas l’homme derrière les scenarii –oscarisés ! - de ces films cultes. Son nom : Dalton Trumbo.
Un scénariste de talent, accusé, à l’instar de nombreux autres artistes, de communisme. En plein contexte de Guerre Froide, la Commission des Activités Antiaméricaines mène une enquête sur des milliers de citoyens soupçonnés de sympathie procommuniste. Elle s’intéresse à Hollywood, organisant des audiences pour y dénicher les éléments perturbateurs. Trumbo va ainsi se retrouver sur le devant de la scène, devenant un individu infréquentable, dans l’impossibilité de travailler. Cet auteur prometteur va alors contourner cette interdiction, en signant ses nouveaux chefs-d’œuvre sous des noms d’emprunts. Son travail sera certes récompensé, mais il devra faire preuve de détermination, bien aidé de sa famille, pour enfin obtenir une véritable reconnaissance et être réhabilité.
Ce n’est pas tous les jours que le cinéma fait la part belle aux scénaristes et Dalton Trumbo est un long-métrage d’autant plus précieux qu’il est adapté d’une histoire vraie. L’on aurait pu s’attendre à un peu plus de folie de la part de Jay Roach, réalisateur habitué aux comédies loufoques et parodiques, mais celui-ci s’en sort plutôt bien, notamment parce qu’il a su s’entourer d’artistes compétents. Un véritable régal que de voir ces épatants acteurs interpréter des rôles aussi prestigieux (il faut voir Dean O’Gorman en Kirk Douglas !). Si Helen Mirren est toujours aussi géniale, même dans un second rôle, et que John Goodman se paye quelques-unes des scènes les plus jubilatoires (il revient d’ailleurs en forme cette année !), c’est avant tout à Bryan Cranston que l’on doit la plus grande réussite du film. Il est, comme d’habitude, hallucinant. Le papa de Malcolm, nommé à l’Oscar du Meilleur Acteur, est tellement doué qu’il justifie largement le prix de la place de cinéma.
Esthétiquement irréprochable, le film possède également une très belle bande originale. Dalton Trumbo a certes tout du film académique, il n’en demeure pas moins passionnant pour les cinéphiles. Parce qu’il donne l’occasion de découvrir une version peu reluisante d’Hollywood en dévoilant l’envers du décor, les coulisses et les enjeux de productions célèbres.
On vous recommande donc cebiopic, qui évite adroitement de faire dans le pathos, et qui s’avère, du moins pour les spectateurs intrigués par le contexte de réalisation de certains films cultes, vraiment captivant.
Un grand merci à Lamia, Badia, Arnaud, et à l’équipe d’UGC pour nous avoir permis d’assister à la sympathique rencontre par Skype avec Bryan Cranston.
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Titre original |
Trumbo |
Mise en scène |
Jay Roach |
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Date de sortie |
27/04/2016 avec UGC |
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Scénario |
John McNamara d’après Bruce Cook |
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Distribution |
Bryan Cranston, Helen Mirren, Louis CK, |
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Photographie |
Jim Denault |
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Musique |
Theodore Shapiro |
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Support & durée |
1.85 : 1 / 124 minutes |
Synopsis : Hollywood, la Guerre Froide bat son plein.
Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo est accusé d’être communiste.
Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler.
Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, Il va contourner cette interdiction.
En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.