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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Kenshin le vagabond : version 2012

[critique] Kenshin le vagabond : version 2012
Kenshin le vagabond

Personnage immédiatement populaire depuis le lancement du manga dans les années 1990, Kenshin a bien entendu engendré des séries animées et quelques OAV de qualité, ces dernières ayant d'ailleurs tendance à renforcer le côté sombre de cette histoire de rédemption impossible : bien difficile en effet pour une jeune idéaliste dans un Japon entré fraîchement dans l'ère moderne (l'ère Meiji, qui marqua l'ouverture de l'empire au monde extérieur mais également un temps de crises permanentes et de déstabilisation politique), de renoncer définitivement à son passé d'assassin au service de l'Etat lorsque tant de dangers menacent ses proches !

En 2012, une version live arrivait enfin sur les grands écrans nippons, remportant un vif succès, annonçant la mise en chantier de plusieurs suites. Ce film ne parvint toutefois pas à se frayer un chemin jusqu'à nos salles. Grâce à l'opération Cinétrafic, l'Ecran-Miroir a pu visionner le DVD que Metropolitan FilmExport a édité le 20 avril dernier.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le casting a été soigneusement choisi. J'avais eu la possibilité de voir une partie de la série animée, dont le pilote : c'était frais, virevoltant, certes un peu bavard mais plus que distrayant. Mais ce qui marquait le plus, c'était l'aura du héros, ce garçon timide et effacé vêtu de haillons, affublé d'un étrange sabre à lame inversée (la partie tranchante étant à l'intérieur) dont on avait du mal à croire qu'il était naguère un tueur sans pitié. Ainsi, tout dans la mise en scène comme dans le choix des acteurs semble vouloir respecter une démarche de transposition plutôt que d'adaptation : Takeru Satoh est véritablement un clone vivant du personnage dessiné, avec en outre un visage déroutant d'adolescent éthéré, presque androgyne, qui colle parfaitement à certaines figures des manga au sexe indéterminé. Mieux : reprenant ostensiblement certains codes des productions HK, les personnages sont encouragés à prendre la pose au moment d'engager (ou de clore) un combat et les plans ou ralentis sur les longs cheveux de Kenshin voilant sa face se multiplient durant tout le métrage. On obtient un produit qui peut revendiquer d'être inscrit parmi les meilleurs films du genre.

L'amateur n'est donc pas en terrain inconnu et, de fait, le script ne déviera guère du manga originel, voire de la première série animée, même si on aura très vite un aperçu des origines de Battosaï et si l'histoire condense le scénario de plusieurs épisodes. Production classique, effectuée dans le but de fidéliser les anciens lecteurs ou spectateurs de l'animé tout en densifiant le propos. Ainsi, Kaoru Kimura, l'héritière d'une école de sabre montée par feu son père, son jeune et unique disciple Yahiko mais aussi le brutal et sympathique Sanosuke sont de la partie et finiront comme prévu aux côtés de Kenshin. En revanche, l'intervention de Saito Hajime indique la volonté de raccourcir la mise en place afin d'opposer très vite au héros un adversaire digne de ce nom. Et c'est tant mieux car les dialogues peinent souvent à intéresser (trop démonstratifs et maladroitement insérés dans le métrage) même si on a régulièrement vu pire. L'autre souci réside dans le rythme du film, un peu chaotique, avec des séquences inutilement rallongées qui nuisent à la fluidité du montage. On a parfois l'impression d'un produit pas totalement abouti. 

En revanche, dès que ça castagne, ça envoie du lourd. Les interprètes et les cascadeurs sont de haut niveau, la caméra sait se placer judicieusement et privilégie la plupart du temps les postures et on suit sans trop de mal les évolutions des sabreurs et bagarreurs, avec en outre quelques jolis effets de mise en scène lors de plongeons ou cabrioles. C'est rapide et punchy, parfois sanglant et l'on atteint quelques moments de tension dignes des Il était une fois en Chine

Au final, un film agréable qui méritait de sortir enfin en vidéo et devrait facilement figurer parmi les films les plus populaires de 2016. Vivement que la suite suive le même chemin ! 

 

 

Titre original

Rurôni Kenshin : Meiji Kenkaku Roman Tan

Mise en scène 

Keishi Otomo

Date de sortie France 

20 avril 2016 (DTV) avec Metropolitan FilmExport

Scénario 

Keishi Otomo & Kiyomi Fujii d'après l'oeuvre de Nobuhiro Watsuki

Distribution 

Takeru Satoh, Emi Takei & Koji Kikkawa

Musique

Naoki Sato

Photographie

Takuro Ishizaka

Support & durée

DVD Metropolitan (2016) zone 2 en 2.40:1 / 130 min

 

Résumé : A l’aube d’une ère nouvelle, le légendaire tueur Battosai décide de se retirer. Dix ans plus tard, un homme doté d’une incroyable dextérité fait son apparition. Ce combattant hors pair qui se fait appeler Kenshin rôde tel un vagabond sur les routes du Japon. Armé d’un sabre dont la lame ne peut pas tuer, il tente de protéger un idéal dans une nation plongée dans le chaos...
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L
le rythme des films live kenshin est indubitablement lent, ça demande une petite phase d'adaptation à nous autres habitués au rythme américain. En tout cas ce sont des films de très haute qualité, visuellement l'image est léchée, et moi qui est une fan absolue de kenshin j'ai retrouvé avec plaisir le vagabond dans une nouvelle version : les deux volets suivant adaptent l'arc de shishio avec pas mal de liberté pour faire encore une autre histoire. Mon seul regret personnel c'est les combats, certes nerveux mais trop, ça ferraille plus qu'autre chose et j'ai eu beaucoup de mal à ne pas retrouver les coups caractéristiques des personnages et un aspect m'a foi plus manga. Arf tu m'a donné envie de revoir tout ça !
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V
J'ai quand même préféré l'animé, plus mouvementé avec des personnages mieux caractérisés.