Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Une comédie aussi lourde que vulgaire, paradoxalement sauvée par le cabotinage éhonté de ses acteurs. On se surprend à s’esclaffer devant quelques dialogues ou gags très osés, tandis que le reste est bien souvent consternant. Mais si vous aimez les délires régressifs, Dirty Papy est très correct dans son genre. Après tout, il ne prétend pas être autre chose, et c’est très bien comme ça !
Notre note est un peu haute, c’est vrai… Car Dirty Papy divisera énormément. Cependant, si vous avez envie de voir ce film, c’est que vous savez à quel genre vous attendre. Et que voir l’immense Robert De Niro déblatérer les pires insanités en se mettant très souvent dans des situations ridicules ne vous dérange pas. Autrement dit, les allergiques aux comédies régressives bien lourdes, trash et vulgos : ce film n’est pas fait pour vous… mais vous l’aurez bien entendu déjà deviné.
Une fois encore, Dan Mazer ne fait pas dans la dentelle et si vous aviez apprécié son Mariage A L’Anglaise – une sympathique comédie romantique british versant dans un politically incorrect jubilatoire - vous devriez être en terrain connu ici. Le hic, c’est que le scénario de Dirty Papy n’a pas une once d’originalité comparé à celui de son film précédent (qu’il avait il est vrai lui-même écrit). Restent alors les gags, de qualité variable. La plupart sont consternants, prévisibles et faciles (les répétitions à outrance lors de la séquence du dîner sont affligeantes de nullité et de paresse, les multiples vannes à tendance homophobe – rapidement « excusées » dans le récit, les auteurs s’en dédouanant - sont du même acabit). La profusion de running gags finit par lasser, nous rappelant à quel point les blagues les plus courtes sont les meilleures.
Toutefois l’on se surprend à s’esclaffer devant quelques scènes vraiment hilarantes, comme celle de l’abeille notamment. Il faut dire qu’aussi graveleux soit-il, le film est paradoxalement sauvé par ses acteurs déchaînés, cabotinant pour mieux mettre en évidence l’absurdité de les retrouver dans des rôles aussi grossiers. Impossible de savoir si c’est parce que l’on est gêné pour lui ou parce qu’il est vraiment doué dans ce registre, mais voir Robert De Niro participer à des fiestas estudiantines décomplexées déclenche immédiatement un fou rire nerveux. A ses côtés, le toujours excellent Zac Efron, plus habitué à l’exercice, arrive à tirer son épingle du jeu avec ce personnage totalement aux antipodes de celui qu’il interprétait dans Nos Pires Voisins, dans lequel il se grimait en Travis Bickle lors d’une De Niro party qu’il organisait… On notera également la présence de la géniale Aubrey Plaza, ainsi que Zoey Deutch, la fille de Léa Thompson (oui oui, Lorraine de Retour Vers Le Futur !).
Au moins il n’y a pas tromperie sur la marchandise, Dirty Papy est vraiment dirty, trashouille et ne semble pas s’imposer de limites. Son scénario enchaîne les scénettes attendues, la morale est sauve, le film faisant rire par intermittence, selon votre niveau de résistance à la vulgarité. Mais vu qu’il ne prétend pas être autre chose qu’une petite comédie débile comme il faut, l’on peut dire que ce Dirty Papy est très correct dans son genre, et c’est, ma foi, très bien comme ça !
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Titre original |
Dirty Grandpa |
Mise en scène |
Dan Mazer |
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Date de sortie |
03/02/2016 avec Metropolitan |
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Scénario |
John M. Phillips |
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Distribution |
Robert De Niro, Zac Efron, Zoey Deutch, Aubrey Plaza & Jeffrey Bowyer-Chapman |
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Photographie |
Eric Alan Edwards |
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Musique |
Michael Andrews |
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Support & durée |
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Synopsis : Jason Kelly, avocat un peu coincé, s'apprête à épouser la fille autoritaire de son patron. Autant dire qu'il est désormais bien parti pour devenir associé au sein du cabinet… Mais c'est sans compter sur son grand-père Dick, vieil obsédé sexuel, qui le convainc de l'accompagner en Floride pour quelques jours de vacances. Soudain, Jason voit la perspective de son mariage remise en question. Car son grand-père entend profiter de la vie au maximum et embarquer son petit-fils dans ses aventures rocambolesques. Du coup, entre les soirées arrosées, les bagarres dans les bars et une folle nuit passée au karaoké, Jason découvre des plaisirs de l'existence qu'il ne soupçonnait pas, tandis que Dick s'attache à ce garçon qu'il ne connaissait presque pas…